Chapitre 28 Alfheim

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Sieglinde


Duncan et moi nous tenions devant la porte de la maison de mon oncle, un mélange d'excitation et de joie vibrant dans l'air. Ces quelques jours où nous pourrions passer du temps ensemble, lui et moi, sans la pression constante de nos fonctions respectives à Asgard, semblaient promettre un répit bienvenu dans nos vies mouvementées. Après avoir frappé à la porte, elle s'ouvrit brusquement, révélant une silhouette familière qui se précipita vers moi avec une telle force que je me retrouvai précipitamment assise sur le sol.

-Lindi !!! s'exclama-t-elle avec une joie contagieuse.

-Hilda, mais que fais-tu ici ? demandai-je, tentant de me relever avec un sourire.

Ma sœur me relâcha enfin, son visage rayonnant de bonheur à notre retrouvaille, mais son expression changea rapidement lorsqu'elle remarqua la présence de Duncan à mes côtés. Un éclair malicieux traversa son regard, et je me demandai si elle avait déjà deviné quelque chose. Son silence en disait long, et je me préparai à recevoir toutes ses questions tel une pluie de flèches. Après tout, ma sœur avait toujours eu le don de lire en moi comme dans un livre ouvert.

- Je reviens d'une mission diplomatique où je devais régler une querelle entre deux seigneurs d'Alfheim, soupira-t-elle. "Du coup, avant de rentrer, je suis passée voir notre oncle. Mais toi, Lindi, que fais-tu ici avec ton... housecarl", ajouta-t-elle avec un sourire taquin.

Je sentis une pointe de gêne en entendant le terme "housecarl". Comment pouvais-je expliquer la présence de Duncan sans révéler plus que nécessaire ? Je ne savais pas comment lui répondre, sachant pertinemment qu'elle allait saisir cette opportunité pour me taquiner.

- C'est suite à ma requête, commença Duncan, d'une voix calme. "Je souhaitais que Dame Sieglinde me fasse visiter son monde. Lors de notre dernier passage, il m'a vraiment ébloui par sa beauté. J'ai saisi l'opportunité de mes neuf jours de congé pour en apprendre davantage sur le monde natal des Alf."

Hilda se frotta le menton, ses yeux exprimant une multitude de questions auxquelles je n'avais aucune envie de répondre. Ma nervosité n'aidait en rien. Heureusement, l'arrivée de mon oncle désarma la situation.

- Mon oncle !

- Petite Lindi...

Je m'avançai vers lui et le serrai dans mes bras. Il m'enlaça avec douceur, me tapotant légèrement le dos, puis me relâcha. Son regard azur se posa ensuite sur Duncan. Mon housecarl lui tendit la main pour le saluer, et mon oncle fit de même.

-Einheri Duncan, je suis ravi de vous revoir parmi nous, déclara mon oncle.

-Moi de même, Thalion, répondit poliment Duncan.

- Duncan souhaite passer ses congés sur Alfheim, mon oncle. L'autorises- tu à loger ici ? demandai-je, tentant de rester calme.

- Il sera toujours le bienvenu parmi nous. Grâce à lui, la descendance de la bête qui sévissait autour de notre village n'est plus...

-Attendez donc que votre nièce vous raconte notre dernier fait d'arme, ajouta Duncan avec un sourire en coin.

- Profitons donc tous de notre réunion. Ta chère sœur Hilda reste encore ce soir avant de devoir regagner Asgard demain.

- Si j'avais su, j'aurais demandé moi aussi des congés, dit-elle en soupirant de tristesse.

Je consolais ma sœur en la serrant par l'épaule. en tout cas je venais d'être soulagée d'un poids, mon oncle, toujours aussi accueillant, semblait accepter la présence de Duncan, ce qui apaisait mes craintes. Et bien que la perspective du départ imminent de ma sœur vers Asgard teintât l'atmosphère d'un voile de tristesse, nous étions déterminés à profiter de cette fin de journée tous ensemble.

Les amants du ValhallaWhere stories live. Discover now