Chapitre 15

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03/20, 11:49 pm Red Bank - New Jersey. 

PDV LAUREN
Je tends le chargeur de Dinah en ne laissant paraître aucune émotions sur mon visage. Je lui fais un signe de tête quand elle me remercie et attrape une de mes paires de baskets et les enfiles rapidement. Mes mains tremblantes me ralentissent pour faire mes lacets. Je ferme les yeux et souffle doucement pour me calmer, mais ça à l'effet inverse.

Un feu brûlant se propage dans tout mon corps, alimenté par ma colère qui est de plus en plus présente. Mes phalanges deviennent blanches à force de serrer mes lacets. D'un geste rapide je fais le noeud et prend mon téléphone ainsi que mes écouteurs. Je ne prend pas la peine de prendre une bouteille d'eau, tout ce que j'ai en tête c'est que j'ai besoin d'évacuer ma colère.

Dès que mes pieds sont sur le bitume, je m'élance. Très vite ma respiration devient erratique, me brûlant la gorge et la poitrine comme jamais. Mes genoux me brûlent aussi dû au manque d'entraînements, mes hanches sont lourdes et ma vue est brouillées par les larmes qui tombent contre mon gré. Chaque partie de mon corps me fait atrocement mal, mais je préfère cela que sentir la douleur intérieur de mon cœur brisé. Mon esprit est focalisé sur les parties de mon corps qui me font souffrir au lieu de ce dont j'ai été témoin quelques minutes plus tôt. Mon jean me serre, le tissu se frotte contre ma peau du bassin qui doit maintenant être rouge et mon débardeur noir qui affiche fièrement un "1975" sur ma poitrine s'est relever jusqu'à révéler mon nombril.

Je ne pense pas que ce soit tellement utile, je cours pour oublier, mais je ne pourrais pas le faire éternellement. À un moment je devrais m'arrêter et mes pensées me reviendrais en tête comme un boomerang.

Essoufflée et épuisée, je m'arrête à une place entourée de magasins et m'assois sur un banc. Je ne sais pas depuis quand je suis sortie, j'ai perdue toute notion du temps, j'ai courus quelques minutes? Heures? Mon téléphone à sonné plusieurs fois, je devine parfaitement les dizaines de messages des filles me demandant où je suis. Je sais parfaitement que je me suis attirée des ennuies dès que j'ai posée le pied en dehors du bus, mais c'était vitale. Pour une fois je veux penser à moi. J'ai beaucoup trop pensée aux autres ces derniers temps et il arrive à un moment où je ne peux plus ignorer ce que mon corps et mon esprit me cris.

J'ai envie de pousser un long cris pour faire ressortir tout ce que j'ai en moi, mais les personnes qui m'entourent me prendrais sûrement pour une folle. Me faire repérer est le dernier de mes souhaits en ce moment même.

Mon regard se dirige vers un petit groupe d'amis assis sur l'herbe, il est composé de deux filles et trois garçons dont un couple. La jeune fille aux cheveux blonds vénitiens est posée entre les jambes de ce garçon en short et en débardeur qui ne peux s'empêcher de passer sa main dans les cheveux de sa copine.

Cette vue me laisse un goût d'amertume dans la bouche, ce si bon liquide qui reflètent ma jalousie et ma colère. Je voudrais faire la même chose sans me préoccuper de tout ce que cela pourrait engendrer. Je n'en reviens pas qu'Ally est pu me faire ça. Je ne me suis jamais sentie autant trahis.

Je pensais pouvoir lui faire confiance, j'ai niais les paroles de Dinah jusqu'au bout pensant qu'elle se tapait... Je suis arrivée à un stade où je n'arrive même plus à prononcer son prénom par peur de m'effondrer en pleurs.

Un des gars du groupe qui est à quelques mètres de moi remarque mon regard insistant sur eux et s'approche donc de moi. Non, ne viens pas, je t'en supplie. Je suis trop dégoûtée par ce que nous, les humains, nous sommes. Par ce qu'une de nos meilleures amies peuvent nous faire dans nos dos.

"Salut... Tu es seule?" Il sourit timidement.

Il est plutôt mignon, des cheveux bruns qui dépassent légèrement de son chapeau pour tomber devant yeux, une peau légèrement bronzée et un corps pas trop musclé mais plutôt mince qui ferais craquer un bon nombre de filles. Son approche n'a rien de dragueur, mais plutôt amicale. Sa gentillesse se remarque immédiatement ce qui me pousse à lui répondre avec mon meilleur ton.

SledgehammerWhere stories live. Discover now