1- Arrivée

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- Tu es sûre de n'avoir rien oublié ?

- Oui maman, soupirais-je doucement.

- Tu as bien pris ton baladeur ?

- Oui papa, soupirais-je de nouveau, je ne risque pas de l'oublier...

- Ah et Clémence ! Tu m'as bien laissé ton téléphone ? Tu sais que tu n'as pas le droit de l'utiliser là-bas, se rappela ma mère.

- Oui, je l'ai laissée sur ton lit tout à l'heure.

Elle me sourit tendrement et s'avança pour m'embrasser sur le front.

- On peut y aller ?, demanda mon père, presque aussi excité que moi de voir ce fameux camp dont je n'ai cessé de lui rabattre les oreilles depuis plusieurs mois.

- Je crois bien que oui, répondis-je malicieusement.

- Ok et bien allons-y, mon bébé, dit-il en déposant ma valise dans le coffre de la voiture.

- Papa ! À 16 ans on est plus un bébé ! Arrête de m'appeler comme ça !

- Attention, mon bébé se rebelle !

Je levai les yeux au ciel, légèrement agacée malgré le petit sourire fixée sur mes lèvres. Je me tournai vers ma mère et la pris dans mes bras. Elle me serra si fort que je manquai d'étouffer. Je l'embrassai et lui promis de lui donner tous les jours de mes nouvelles. Une larme glissa le long de son visage et une deuxième sur le mien. Mes parents allaient me manquer...
Je montai à l'avant de la voiture et mis mes écouteurs dans mes oreilles. Mon père arriva à ma suite et attacha sa ceinture.

- Prête ?, me demanda-t-il.

- Oui !

Je vis ma mère me faire un dernier signe de la main et je lui souris en lui envoyant un baiser. Mon père démarra et je regardai pour la dernière fois avant deux mois ma chère maison. La voiture s'engagea sur la route bitumée. Je tournai la tête vers les paysages qui défilaient derrière la vitre et je me laissai bercer par les chansons de mon baladeur. Le camp n'était pas tout près et j'en avais pour quelques heures de routes. N'ayant pas beaucoup dormi cette nuit, à cause de l'excitation et de l'angoisse d'être au lendemain, mes yeux se fermèrent doucement. Quelques minutes plus tard, je sombrai dans un sommeil sans rêve.

~~

Je sentis une main me secouer fermement.

- Nous sommes arrivés, ma chérie ! Regarde comme c'est beau !

J'ouvris lentement les yeux. Le camp semblait tout droit sorti d'un film avec ses grands sapins qui l'entouraient et ses installations en bois. Je voyais plein d'adolescents sortir de leurs voitures, embrasser leurs parents parfois en pleurs ou bien en train de retrouver leurs amis. Bref, ça avait l'air génial, comme la brochure publicitaire l'annonçait. C'était la première fois que je venais dans un camp d'été. J'ai eu d'abord l'appréhension de laisser mes parents seuls durant tout un été puis l'envie de découvrir de nouvelles choses avait pris le dessus. J'avais accepté de partir deux mois dans un endroit que je ne connaissais pas. J'espère seulement que je ne le regretterai pas.
Mon père m'embrassa le front une dernière fois avant de partir. Lui aussi avait les larmes aux yeux.

- Profite, Clém.

- Au revoir Papa, tu vas me manquer.

Il me serra fort dans ses bras et se retourna pour monter dans sa voiture. Au moment où la nostalgie et le regret allaient m'envahir, un doigt me tapota vivement le dos.
Je me retournai et en une seconde je compris qui c'était. Cette chevelure dorée comme du blé et ces yeux rieurs si bleus ne pouvaient appartenir qu'à elle.

Summer CampWhere stories live. Discover now