10- Faute

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- Je ne savais pas que tu aimais les excursions solitaires en pleine forêt.

Je me retournai d'un bond. C'était Connor qui me regardait de ses yeux bleus aux airs innocents. La colère que j'avais ressentie contre lui à cause de la fille au sandwich disparut immédiatement. J'étais descendue de l'arbre depuis maintenant cinq minutes et je devais rentrer au camp si je ne souhaitais pas être en retard pour ma punition. J'avais sauté le déjeuner, ne souhaitant pas affronter le regard fuyant de Tom et celui interrogateur de Rose. Je voulais être seule. Mais pour moi, il était l'heure de rentrer en cuisine et c'est sur mon chemin que je croisai Connor.

Je le fixai bêtement plusieurs longues secondes et, ne sachant pas vraiment quoi répondre, continuai ma route. Il accéléra pour me rejoindre et pouvoir ainsi marcher à mes côtés.

- Hé oh ! Ce n'est pas cool de mettre des vents aux gens ! Surtout que le tien était monumental.
- Désolée... Je ne savais pas quoi te dire.
- Rien que "hey" m'aurait suffi, tu sais !
- Tu fais quoi ici ?, dis-je pour changer de sujet.
- Je me balade.

Ne trouvant toujours pas de répartie, je continuai mon chemin.

- Tes silences sont exaspérants, Clémence.
- Clém'. Tout le monde m'appelle comme ça.
- Je ne suis pas tout le monde.

Je pouffai de rire et d'indignation. Quel arrogant celui-là !

- Prétentieux.
- Pardon ?, dit-il incrédule.
- Tu es prétentieux.
- Quoi ?! Bien sûr que non.
- Si.
- Non !
- Si je te le dis.

Un lourd silence s'installa durant lequel Connor ne cessait pas de me fixer. Sentant le rouge monter aux joues, je rompis le silence, gênée qu'il me regarde aussi longtemps.

- Tu penses à quoi ?, dis-je nerveusement.
- Je me disais que jamais aucune fille ne m'avait dragué comme tu le fais toi.

Je m'arrêtai, hésitant entre le rire ou la colère.

- Qui t'a dit que je te draguais, Connor ?
- Mon petit doigt. J'ai un flaire pour ce genre de chose, un flaire infaillible, comme les chiens, tu vois ?
- Et bien va chez le vétérinaire parce que ton flaire bug un peu là.

Fière de ma répartie, je le laissai en plan, et repris ma marche. Mais, assaillie d'un doute, je me retournai, de peur de l'avoir vexé, et vis qu'il me souriait. Je fis de même avant de me détourner définitivement et de continuer ma route.

En arrivant devant la cuisine du camp, je toquai à la porte métallique.

- Entre. Tu es en retard, dit la cuisinière.

Je jetai un bref coup d'œil à ma montre.

- De deux minutes, madame !, dis-je en faisant de mon mieux pour réfréner mon agacement. 
- C'est bien ce que je dis : tu es en retard.

Je soufflai et revêtis un tablier blanc, tâchée par de multiples tâches graisseuses. Sur un petit papier, il était marqué que je devais préparer cinq plats de crumble, mon dessert préféré. Immédiatement, je me mis au travail.

Trois heures plus tard, j'étais libérée. Je rangeai de nouveau mon tablier et les ustensiles de cuisine. Je sortis précipitamment, ne souhaitant pas croiser Tom. Je fonçai vers l'accueil et déposai la lettre que j'avais écrite un peu plus tôt. Pour rentrer à mon cabanon, je choisis de passer par un chemin plus long mais qui me permettait d'être plus cachée grâce aux buissons et autres arbustes qui le bordaient. 

A l'intérieur du cabanon se trouvait Sunshine qui chantait à tue-tête sous la douche.

- Sun', dépêche ! C'est à moi après !
- Chef, oui, chef !, me répondit-elle, manifestement de bonne humeur.

Summer CampWhere stories live. Discover now