36- Douceur et soif de vengeance

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PDV Sun'


Le soleil qui perçait à travers les moustiquaires des fenêtres eut raison de mon sommeil. J'ouvris donc un œil et grommelai avant de m'enrouler plus profondément dans ma couette. 

Soudain, un bruit sourd me fit sursauter, me sortant de mon demi-sommeil, suivi rapidement d'une plainte étouffée. Je jetai un coup d'œil au-dessus de mon lit en hauteur et vis Rose, face contre terre. En effet, hier, Coline et Rose ont inversé leur place. Rose ne dormais désormais plus en haut mais en bas. Nous avions trouvé l'idée judicieuse vu son état.

En fait, elle n'aurait surtout pas pu descendre ni monter l'échelle.

La chute de Rose réveilla Clémence. Elle se précipita hors de son lit mais dans sa hâte, son pied se prit dans sa couette et elle finit elle aussi par chuter. Je ne pus empêcher un rire léger traverser mes lèvres.

Je descendis de mon échelle tandis que Clémence essayait tant bien que mal de se relever.

Une fois le pied par terre, je me penchai pour relever Rose qui était d'humeur maussade. J'attrapai ses béquilles de mon autre main valide et le lui tendis.

- Merci, grommela-t-elle avant de s'enfermer dans la salle de bain.

Alors que j'allais remonter dans mon lit, quelques jurons parvinrent à mes oreilles. Inconsciemment, je souris.

C'est vrai que Rose avait été touchée par la malchance. En effet, qui d'entre nous est la plus sportive et qui ne supporte pas ne rien faire de la journée ? Vous l'avez compris, c'est elle.

Et l'ironie du sort, c'est que cette entorse, c'est tombée sur elle.

Ses parents avaient été prévenus hier mais, après avoir longuement réfléchi, avaient décidé de laisser leur fille au camp, vu le nombre de jours qu'il restait avant la fin.

Lorsque Rose sortit de la salle de bain, je m'y précipitai à mon tour et me faufilai sous la douche. Après m'être rapidement savonnée et douchée, j'enroulai une serviette autour de mon corps quelque peu rougis par les coups de soleil de la vieille, laissant l'accès à la salle de bain libre. J'attrapai de quoi me vêtir et enfilai le tout sans trainer. Je m'assis sur le lit de Clémence, tandis que cette dernière était partie à son tour dans la salle d'eau, et patientai pour aller au réfectoire.

Lorsque tout le monde fut fin prêt, nous nous dirigeâmes au réfectoire, tout en faisant attention à ne pas aller trop vite pour Rose. Cette dernière continuait de jurer et d'insulter sa cheville de tous les noms. Quant à Clémence, elle avait le regard ailleurs, un visage triste et des yeux sans éclats. Hier soir, après que nous soyons rentrés dans le cabanon et que tout le monde était censé dormir profondément, j'avais surpris les pleurs étouffés de Clémence. Sans m'être posée de questions, j'ai passé une bonne partie de la nuit à la consoler et à la serrer dans mes bras, sachant pertinemment la raison de son chagrin.

Je n'ai pas pu rester insensible à ses propos, ayant vécu la même chose quelques semaines plus tôt avec Côme.

Arrivées à l'intérieur du réfectoire, je fus accueillie par un chaste baiser. Bradley était devant moi, souriant et heureux de me voir.

- Tu es très belle aujourd'hui, me dit-il.

Immédiatement, mes joues rougirent d'elles-mêmes et j'eus tout le mal du monde à le lui cacher.

- Je savais que l'amour rendait aveugle mais tout de même !, lui rétorquais-je amusée.

- Pourtant, on m'a validé que j'avais 10 sur 10  à chaque œil !

Summer CampWhere stories live. Discover now