30- Interruptions

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PDV Bradley


Je m'approchais du cabanon que m'avait indiqué Clémence et m'arrêtai sur le porche, hésitant à rentrer. Je me fichais que l'on me voit, en réalité, c'était le cadet de mes soucis, mais je n'avais jamais été très doué pour consoler les gens. J'étais beau parleur, absolument pas timide, très confiant mais je n'avais jamais su y faire avec les personnes tristes.

Prenant mon courage à deux mains, je poussai la porte battante du cabanon et rentrai dans l'unique pièce où je pouvais apercevoir une silhouette aux cheveux blonds pleurer à chaudes larmes, la tête enfoncée dans son oreiller. Je m'approchai doucement et m'assis au bord du lit où Sunshine se trouvait, posant ma main sur son épaule.

J'étais affreusement nerveux et rien, aucun indice ne me permettait de savoir comment agir dorénavant.

- Sun ?, l'appelais-je à voix basse.

Elle releva la tête et me regarda, ses yeux écarquillés de surprise.

- Brad' ? Je pensais que c'était Clémence !

Elle se redressa précipitamment, essayant de se redonner une allure convenable, remit quelques mèches de cheveux en place. Sur la petite commode qui se trouvait entre les deux lits superposés se trouvait une boîte de mouchoirs que je m'empressais d'attraper pour le lui donner. Elle me remercia d'un sourire, prit un mouchoir et se moucha dedans. Elle releva de nouveau la tête, s'étant visiblement calmée et me sourit de nouveau. Je lui répondis par un sourire franc. Malgré son visage rougis, je ne pouvais que la trouver irrésistible avec ses cheveux en bataille, ses yeux rendus turquoise par les larmes et une trace de terre visible le long de sa joue. Je me penchai, levai la main et le lui essuyai, totalement absorbé dans ma tâche, et c'est seulement en relevant les yeux vers elle que je me rendis compte de la proximité de nos deux visages. Sans que je ne m'explique pourquoi, le temps s'était arrêté, plus rien ne sembler avoir de l'importance et nos yeux étaient obnubilés par les lèvres de l'autre. Je penchai mon visage pour les atteindre, réduisant l'espace chaque seconde un peu plus et ce n'est que lorsque nos lèvres se frôlèrent que la porte s'ouvrit dans un coup de vent. Sun' et moi nous reculâmes immédiatement à l'arrivée de Rose et de Coline dans le cabanon, bavardant et riant sans s'être rendues compte de notre présence. Lorsqu'elles me virent, leurs yeux s'arrondirent de surprise et un sourire amusé se peint sur leurs visages.

- C'est nouveau ça, que les garçons viennent dans notre cabanon !

Immédiatement, un sentiment de gêne me fit légèrement rougir et je passai mon bras derrière ma nuque avant de me relever précipitamment.

- Ah... Euh... J'allais partir justement !

Je me tournais vers Sun' et lui souris.

- À tout à l'heure.

En me retournant, je me cognai contre une commode qui se trouvait près de la porte et fis tomber une pile de livre qui se trouvait dessus. Les ouvrages s'éparpillèrent par terre dans un bruit sourd.

- Mince, je-je suis désolée, bégayais-je.

« Je suis lamentable ! Depuis quand je bégaie ? »

Je me donnai une gifle imaginaire et sortis du cabanon tout en trébuchant sur la première marche du porche, m'étalant de tout mon long par terre. J'entendis à l'intérieur les éclats de rires des filles. Je me relevai prestement et marchai d'un pas rapide vers mon cabanon, un sourire flottant sur les lèvres, sous de lourds nuages gris remplis de menaces.

PDV Tom

Cela faisait deux heures et demi que nous étions revenus de notre activité. J'étais parti prendre une douche, ignorant parfaitement Kévin qui marmonnait dans son coin en serrant contre son ventre une peluche en forme de poulet. Je me souvins l'avoir vu un jour lui parler et l'avoir appelé Alberto. Drôle de nom... Et drôle de peluche. Ce gars était définitivement bizarre.

Summer CampWhere stories live. Discover now