8: l'amour fait mal (partie 2).

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Un vent glacial me fouetta le visage, mais je ne baissa pas les yeux. Je fixai le vide, à sa recherche. J'espérais désespérément la voir débarquer, de toute sa splendeur, accrochée à son yoyo à poids, me saluant, me souriant. Une vague de tristesse m'envahit. Elle ne viendrait pas, encore une fois. Un mois. Ça faisait maintenant un mois que je ne l'avais pas croisé. Ses couettes, son masque, son costume, tout me manquait. Son absence me brisait le cœur. Je rentra donc bredouille, comme chaque nuit depuis l'incident.
Tout en rentrant, je réfléchis encore une fois à ce qui c'était passé ce jour de Saint-Valentin là. Je dois avouer que j'avais quelques remords à l'idée de Marinette à la limite dépressive par ma faute, mais Ladybug prenait toute la place de mon cœur fragilisé par la mort de ma mère et l'absence de paternité.
Cependant, je n'étais pas insensible au fait que les cernes en-dessous de ses yeux s'agrandissaient un peu plus chaque matin, et que ceux-ci étaient de plus en plus bouffis et rougis. J'ai aussi bien sûr remarqué le fait que la joviale et joyeuse Marinette d'autrefois avait été remplacée par une ombre dépressive. Il y avait aussi sa perte de poids remarquable, ce qui rendait son visage squelettique. J'aurais peut-être dû la consoler lorsque j'en avais l'occasion, mais mon orgueil et mon égoïsme contrôlait mes décisions.
Remarquant que j'étais déjà devant chez moi, je rentra immédiatement me coucher, la tête lourde de remords et de réflexions.
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Au petit matin, je me sentais revivre d'une énergie nouvelle, comme une sorte de poussée à l'adrénaline. Douche, déjeuner et hop, j'étais parti. Je refusa catégoriquement la limousine que le "gorille" me proposait. J'avais besoin de marcher pour me vider l'esprit.
À quelques pas du collège, j'aperçus, gisant sur le gravier, un sac à dos qui m'était bien familier; c'était celui de la jeune fille que j'avais blessée. Des pleurs, au loin, me firent lever la tête. J'entrevis alors la silhouette de Marinette Dupain-Cheng qui s'éloignait de plus en plus, vers les côtés sombres, dangereux de la ville.
-" Marinette, attends !"
Je crus qu'elle ne m'eut pas entendu, car elle ne se retourna pas. À moins, bien sûr, qu'elle n'ait pas voulu regarder un égoïste comme moi. À cette pensée, mes tripes se nouèrent, mais je ne devais pas perdre de vue l'adolescente. Je partis donc à sa poursuite, oubliant l'école et mon absence prochaine, pour rejoindre celle à qui je devais me faire pardonner.
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"Cours, cours, ne t'arrête surtout pas. Ne la perds pas de vue." C'est ce que je me répétais, un peu plus fort chaque fois, afin de retrouver une molécule de détermination en moi. Oubliant les gens qui nous fixaient, nous lançaient des regards étranges, se demandant pourquoi nous n'étions pas à l'école.
Cependant, en chemin, j'avais réalisé quelque chose. Ces cheveux, ce regard, ce dévouement pour quelque chose, ces yeux océan, tout ça, je les connaissais en quelqu'un d'autre. Une personne qui, depuis bien longtemps déjà, avait refusé de me voir.
Ladybug.
Serait-ce possible ? La douce et timide Marinette et la belle et talentueuse Ladybug ne feraient qu'un ? Je refusais presque d'y croire, mais les ressemblances étaient trop frappantes. Beaucoup trop pour que ce ne soit qu'une coïncidence. Je me demandais comment, durant tout ce temps, je n'ai pas pu remarquer à quel point elles se ressemblaient. Et dire que j'ai rejeté la jeune fille...tout cela voulait dire que j'avais aussi rejeté Ladybug !
Et merde ! Avec tout ça, j'avais perdu de vue ma Lady. Je m'autorisa à prendre une petite pause, ayant les poumons brûlants et la gorge sèche. Les larmes commencèrent à couler. Durant tout ce temps, je n'avais pas que rejeté Marinette, mais aussi mon âme sœur.
Mais je ne pouvais pas abandonner comme ça. Je devais la retrouver coûte que coûte. Utilisant mon meilleur atout, je demanda à Plagg de me métamorphoser en super-héros.
-" Mais pourquoi ? Il n'y a pas d'akumas à ce que je sache. "
- " J'en ai besoin pour recoller un cœur brisé. Plagg, transforme-moi !"
Mes habits de collégien disparurent pour faire place à une combinaison moulante noire, accompagnée d'une petite clochette plutôt mignonne et de deux oreilles de chat. Mon alter-ego avait pris place. Mais l'heure n'était pas à la rigolade, je devais la retrouver au plus vite avant qu'elle ne se perde.
Utilisant mon bâton comme perchoir, je me fis prendre de la hauteur et observa le ciel de la ville lumière. Le soleil était déjà bien haut. Avions-nous couru si longtemps ?
Je regardais les toits parisiens et j'aperçus, au loin, une petite forme couchée au sol.
Marinette. Ladybug.
Je me propulsa, me rapprochant de son corps frêle réduit au squelette. Elle était si belle, malgré sa pâleur effrayante. Je pris dans mes bras son corps frêle et le serra contre moi. Je sentis son cœur battre, mais is faiblement. Je savais qu'elle ne pourrait pas tenir longtemps. Dans un élan d'énergie, elle entrouvrit les yeux doucement.
-" Toi ?"me murmura-t-elle.
Je lui fis un sourire charmeur, étant devenu habituel pour ma deuxième identité, mais il disparut peu après. Elle semblait déshydratée, et épuisée. Sa respiration devenue de plus en plus lente et basse.
-" Tu crois...que...je devrais...tout laisser tomber ?"
-" Pas question Marinette ! Je ne t'abandonnerais pas, je ne te laisserais pas mourir !"
Une goutte glissa sur ma joue, puis plusieurs autres se joignirent à elle, formant une cascade salée.
-" Détransformation !
Mon masque tomba, dévoilant ainsi mon identité à la belle, mais je m'en foutais royalement. Je ne voulais pas que ma Lady me quitte, pas si tôt ! J'avais besoin d'elle !
L'amour fait si mal...

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Désolé du retard, je suis un peu occupée ces temps-ci....
Sinon j'espère que vous avez aimé !
😘

Mes petits OS de Miraculous Ladybug Where stories live. Discover now