17: remords

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Marinette courrait encore et encore, depuis des heures, sans jamais s'arrêter, sous une pluie verglaçante qui pénétrait jusque dans son dos frêle. Elle n'avait ni manteau, ni parapluie pour se protéger du torrent qui tombait du ciel. Elle s'était perdue, autant en sens propre que figuré. L'averse avait recouvert les larmes séchées qui reposaient sur ses joues rosées. Elle trébucha dans une flaque d'eau, lui écorchant le genou et le coude sur le gravier, mais elle ne s'arrêta pas pour autant. Elle voulait courir pour oublier tout ce qui pesait sur elle, tous ces responsabilités qui lui tombaient dessus, tout ce poids qui reposait sur ces épaules. Les secrets, les mensonges, les remords...
La dernière attaque d'akuma avait été catastrophique, car, non seulement c'était chat noir la dernière victime, mais en plus, tout cela semblait de sa faute. Elle savait qu'elle n'aurait pas dû le rejeter ainsi, mais, comme on dit, l'amour rends aveugle, et Adrien lui couvrait les yeux d'un bandeau de soie.
Elle ne voulait pas rentrer chez elle, elle ne pouvait tout simplement pas rentrer chez elle. Chat Blanc, l'avait blessée, et, si ses parents la voyaient amochée ainsi, ils se poseraient des questions qui ne feraient qu'envenimer la situation. Heureusement, la situation était rentrée dans l'ordre grâce à son pouvoir, mais, malgré le lucky charm, ses regrets, eux, n'avaient pas disparus comme par magie. Ils étaient désespérément accrochés à sa tête, ne lui laissant aucun répit.
Elle ne connaissait pas l'heure, mais il devait être aux alentours de onze heures du soir, car il n'y avait plus un chat dans le quartier. Elle rit jaune à sa propre blague, digne de Chat Noir.
Son ventre se tordit à cette pensée. Elle avait fuit, telle une pauvre lâche, après avoir libéré le papillon purifié. Elle ne voulut pas endurer les questions de son compagnon et des journalistes avides.
Puis, sans regarder où elle allait, elle fonça dans quelque chose de ni dur, ni mou. Dans quelqu'un. Elle lança de brèves excuses, se préparant à repartir, car elle ne pourrait pas supporter d'autres questions, mais une main la retint dans sa course. Se retournant finalement pour observer un peu plus cette personne, son cœur rata un battement.
Oh non.
Pas lui.
Des cheveux blonds trempés par la pluie, des yeux verts déteints par le chagrin, se détaillait devant elle Adrien Agreste.
Pourquoi, parmi tous les Parisiens vivant dans la ville, il fallut qu'elle tombe sur lui. Elle savait que les questions reprendraient. Étrangement, lui aussi avait l'air plutôt blessé par endroit. Des coupures laissant entrevoir des petites saignées, des égratignures, des bleus, un peu comme moi, mais en moins pire. Nos regards se croisèrent un instant, dans le blanc des yeux, et, sentant les larmes et les remords remonter, je m'accrocha à la chemise trempée et m'accota contre son torse chaud, libérant mes larmes emprisonnées. Je ne sus pas pourquoi sur le coup, mais il répondit à mon étreinte avec douceur, m'enlaçant de ses bras forts.
-"Qu'est-ce qui se passe, Mari ? Tu es blessée ?"
Je n'avais pas la force de répondre. Alors, ainsi, peut-être toute la nuit, nous restâmes sous la pluie violente, enlacer l'un dans l'autre, essayant de nous réconforter.

Chat Noir cours après Ladybug
Adrien cours après Ladybug
Marinette cours après Adrien
Ladybug cours après Adrien
S'il se connaissait réellement, peut-être que la course s'arrêterait, et tout deux pourraient souffler ensemble.

Mes petits OS de Miraculous Ladybug Where stories live. Discover now