Chapitre 1

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Lundi matin est une nouvelle journée qui commence. Je me lève, m'habille, et pars au lycée comme tous les jours. Ma mère n'est jamais là quand je me lève. Elle est infirmière et travaille souvent de nuit. Sa présence me manque parce que avec le manque d'effectif à l'hôpital elle n'est presque jamais à la maison. Je ne lui en veux pas. Elle fait ça pour subvenir à nos besoin et parce que son boulot la passionne. Quant à mon père, il nous a abandonné moi, ma mère et ma sœur. Je ne l'ai pas vraiment connu puisque quand il a décidé de partir avec une pouf -comme dit maman, j'étais encore petit. Depuis mes 8 ans, je suis le mal dominant de la maison. C'est ma mère et ma sœur qui m'ont élevé. J'aurais bien aimé avoir un papa et faire comme les autres, comme par exemple construire un robot, jouer au foot -même si je ne suis pas sportif. Il m'aurait appris à être un homme. Ce n'est pas facile d'en venir un quand tu grandis avec des filles, surtout ma sœur. Parfois, je crois qu'elle me prend pour une petite sœur plutôt que un petit frère. On fait du shopping ensemble. Je l'aide à choisir ses tenus. Je la conseil pour ses histoires de cœur. Je suis son confident et elle le mien. Elle est plus âgée que moi mais ça n'a pas d'importance car même avec ça on passe le plus clair de notre temps ensemble. Je la considère aussi comme une meilleure amie. D'ailleurs, je n'ai que des amies filles et ça commence à me peser. Pas que je le regrette, j'adore être avec elles. Juste que du coup, on me persécute à cause de ça. Des tonnes de rumeurs tournent à mon sujet. Je n'y fait pas attention. Je m'en fous, tant que je les ai. Mais malheureusement, ma sœur est parti dans une université à l'autre bout de pays. Elle est donc en internat. Elle me manque. Je n'aime pas quand elle n'est pas à la maison pour s'occupait de moi. Alors on s'appelle tous les soir avant de se coucher, enfin on skype plutôt, car je préfère la voir pour parler. Je n'ai jamais vraiment aimé le téléphone. Pour moi un dialogue commence par le langage corporel. C'est le corps qui sait mieux exprimer les sentiments pas les paroles. Les paroles ne sont pour la plupart que mensonges. Heureusement que je peux compter sur mes deux meilleures amies : Cara et Kaya. Elles sont ma vie. Sans elles, je n'existerais pas. Elles sont pleines d'enthousiasmes et pour rien au monde, j'aimerais qu'elles changent. Elles sont comme elles sont. Extraverties, gentilles, souriantes, belles avec un corps de rêve. Elles ont tout pour elles et elles le sachent. Par contre, elles ont un putain de caractère de merde. Il ne faut pas les faire chier, sinon elles peuvent te tuer et ça les gens le savent. C'est pourquoi, elles m'ont pris sous leurs ailes. Ces filles sont super et je remercie dieu chaque jour pour me les avoir mises sur mon chemin.

Le bus est encore en retard. Nous n'avons pas assez d'argent pour que je puisse passer le code ou le permis alors je suis dépendant des transports en commun. Ça ne me dérange pas plus que ça en faite. J'aime bien prendre le bus. Ça me permet de réfléchir. Je me perds dans mes pensées tout en regardant le paysage défilé, ça m'apaise. C'est peut-être débile mais peu importe, je m'en fous de ce que les gens pensent. Du moins c'est ce que je laisse paraître alors que c'est tout le contraire. Ce que les gens disent me touche, me blesse. Les mots sont plus blessants que les coups. Je le sais car je les subis tous les jours. Du moins avant d'être invisible au yeux de tous. Cette année, ils ont tous décidé faire comme si je n'existais pas. Ils continuent quand même de me bousculer dans les couloirs. Ils marchent tout droit et me foncent dedans comme si ils me voyaient pas. Je ne sais pas ce qui est le pire, le fait d'être persécuté ou ignoré. Honnêtement, je ne sais pas. Cependant, cette dernière année de terminal s'annonce tout de même éprouvante. Je crains le pire. On ne sait jamais ce qu'il peut arriver dans la journée. Chaque jour est un nouveau jour, ils disent.

Enfin le voilà, ce foutus bus. Encore, s'il ne faisait pas aussi froid, je ne dirais rien mais un quart d'heure de retard, il exagère. J'aimerais être ce genre de personne qui ne se gène pas pour faire une remarque, mais j'ai trop de respect pour parler ainsi. Je me contente de remonter mon col et me range devant la porte du bus attendant qu'elle ouvre. Celle-ci ouverte, je me précipite à l'intérieur saluant le chauffeur et montrant ma carte. Comme à son habitude, celui-ci est rempli. Il n'y a aucune place de libre, sauf au fond. Je ne sais pas pourquoi les gens, ne vont jamais tout au fond du bus. À croire, qu'il y a quelques choses. Je m'avance alors vers ma place habituelle. Je sais que celle-ci personne la prend, et j'y ai graver mes initiales -un jour quand je m'ennuyais. Ce que je n'aime pas dans ce genre de moment, c'est que tous le monde t'observes, te dévisages. J'ai toujours eu peur du regard des autres. Ce qu'ils pensent de moi, ma façon de m'habiller, de me comporter.

« I need you ! » [terminé] Where stories live. Discover now