« I need you ! » [terminé]

Qu'est-cequ'ilteprend?

Le retour à la réalité fut des plus brutal. J'étais bien dans mon petit cocon. J'avais passé une bonne journée pour la première fois depuis des lustres. Pour la première fois, j'avais presque oublié mes problèmes. Pour la première fois, j'avais oublié le monde qui m'entourait. Il y avait seulement lui et moi. C'était comme une nouvelle bouffée d'air frai. Bien sûr tout moment a une fin. Bien vite, j'ai dû refaire face à mon destin. Je suis destiné à ne pas vivre comme les autres. Ça m'a fait mal de le laisser seul en plan pendant qu'il dormait. Mais il était si adorable. Tellement mignon que je n'ai pas pu m'empêcher de prendre une photo avec mon téléphone. Un souvenir de cette journée quoique spéciale. C'était la première fois et ce sera la dernière. Il est hors de question que ça se reproduise. J'ai fait une erreur en acceptant de dormir chez lui, certes forte agréable mais je ne peux pas faire ça. C'est mal. Je ne dois pas m'approcher de lui. Je ne veux pas qu'on devienne ami. Je ne veux pas plus qu'il m'approche. Pourtant, je sens ce besoin de me blottir dans ses vêtements, de sentir son odeur.

Une voix féminine me sort de ma torpeur. Je me tourne vers elle. C'est une belle jeune brunette. Elle me sourit et me demande de la suivre. Je me lève et précède ses pas. Je connais le lieu par cœur. Troisième porte à gauche. Cet endroit n'a aucun de secret pour moi. J'ai tellement l'habitude d'y aller.

Je sais pourquoi je suis assis sur ce fauteuil. Je me demande encore pourquoi on me demande de venir si je sais déjà. Peut-être question de formalité ou de paperasse. J'attends patiemment, quand enfin un homme d'une quarantaine d'années entre dans le bureau et s'assoit dans son fauteuil face à moi. Il est très impressionnant avec sa grande taille, ses cheveux bruns impeccablement coiffés, ses yeux foncés et sa barbe naissante. Cette dernière lui donne un air jeune et terriblement sexy pour un homme de son âge. Cet homme me dévisage essayant de lire en moi, de déchiffrer ce que je ressens ou même me déstabiliser. J'ai tellement l'habitude de l'affronter que ça me fait ni chaud, ni froid.

« Louis, tu sais pourquoi tu es ici ? » finit-il par me demander. Je le regarde sans ciller en attendant qu'il continue ce qu'il allait dire.« Premièrement, j'ai reçu tes derniers résultats et ils ne sont pas bons du tout. Continues-tu à prendre tes médicaments ? » je hoche seulement la tête. Ma gorge est nouée. « Bien c'est une bonne chose. Deuxièmement, tu ne peux pas t'enfuir comme ça. Tu n'as pas encore 18 ans. Heureusement que Patricia, enfin Madame Malik m'a prévenu que tu dormais chez elle. Madame Winson était inquiète pour toi. Puis tu as pensé à tes petites sœurs » je le coupe avant qu'il termine sa phrase.

Les larmes menaçant de couler, je réponds énervé. « Écoute dans 3 mois je suis majeur Jeff. Je m'en fous de Madame Winson. Et je crois bien que mes "petites sœur" comme tu dis se portent très bien sans moi. Maintenant que tu as finis ta petite morale à deux balles, je vais partir. J'ai des devoirs à faire. Tu sais bien, j'ai le bac et tout cette année. Pourtant j'aimerais beaucoup en discuter avec toi mais les études avant tout. C'est toi-même qui le dis. »

 

Je ne lui laisse pas le temps de répondre que j'ai déjà quitter son bureau. Et comme à chaque fois, je prends mes jambes à mon cou. Putain de merde. Il ne me lâche jamais la grappe. Où que je sois, il arrive à me retrouver. Je cours jusqu'à être sur d'être loin de ce bâtiment. Une fois que je suis sûr que personne ne m'a suivi, je ralentis. Je marche dans la rue, sans but précis. Le soleil est entrain de se coucher. Le ciel a un magnifique dégradé de jaune, orange et rouge dans ce bleu devenu foncé. C'est magnifique. J'hésite à rentrer chez Zayn. Je sais qu'il s'inquiète pour moi, ainsi que ses parents mais je ne sais pas si je peux leur faire confiance à présent. Je leur avais clairement demandé de ne rien dire à personne. Je sais que je m'étais incrusté mais ce n'était que temporaire. Je comptais bien chercher un boulot pour m'acheter un appartement, le temps que je sois majeur. À ma majorité, je pourrais accéder à mon compte. Zayn n'a pas arrêté d'essayer de me joindre toute la journée. C'est mon meilleur ami, il me connaît comme personne mais il m'étouffe à s'inquiéter comme si j'avais 5 ans. Il vérifie tous le temps ce que je fais, où je suis. Ou bien si j'ai pris mes médicaments, où si j'ai été à mes rendez-vous. Il est vraiment l'ami idéal. Il m'a toujours soutenu dans toutes les situations. Il m'a toujours aidé à trouver des solutions. Je lui en suis entièrement reconnaissant. Je lui dois beaucoup. Mais il est peut-être temps que je me démerde par moi-même.

Alors j'ignore son trentième coup de fil. Je décidé de bloquer son numéro le temps d'une soirée.

Il y a un endroit où je me sens bien quand ça ne va pas. Je vais à Hyde Park. J'ai besoin de réfléchir à tout ça. Jeff ne me lâchera pas, je le sais.

Pourquoi faut-il toujours que ce soit compliqué ? Parfois j'aimerais que tout soit simple ?

Je pense à Harry. Avec lui, c'est tellement plus simple. Il a une maison simple. Une vie de famille simple. Des amis simples. J'en suis presque venu à le jalouser. Lui-même est un mec simple.

J'aurais bien aimé me défoncer pour oublier ce début de soirée mais je n'ai plus rien. Je n'ai même pas d'argent pour aller au bar. Je sens que mon corps ressent ce besoin de se défoncer. J'hésite à appeler mon dealer. Ça doit faire maintenant 1 an que je le côtoie et je n'ai jamais eu de problème avec lui. Je suis un de ses clients les plus réguliers donc j'espère qu'il voudra bien me faire crédit cette fois.

Je prends mon téléphone, le déverrouille et vais dans mes contacts mais je tombe sur la photo d'Harry que j'ai pris pendant qu'il dormait avant que je ne le quitte encore une fois.

Tout d'un coup, j'hésite à appeler. Encore une première fois. Que m'as-tu fais Harry Styles ?

Je me lève de mon banc et d'un pas nonchalant, je décide de courir. Je veux le sortir de mes pensées. Le seul moyen que j'ai trouvé est de courir. Je cours comme un fou dans les rues londoniennes esquivant les passants.

Finalement, je me ravise et décide d'être raisonnable. Il doit me rester un dernier joint dans ma chambre chez Zayn. Je repars donc en courant en direction de la maison des Malik. Je passe par la porte de derrière. Je ne veux pas affronter la petite crise de moral Malik. J'ai eu ma dose aujourd'hui. Demain peut-être si j'en ai le courage. Je monte les marches quatre à quatre. J'inspecte la chambre de Zayn. Personne. Je rentre et cherche ce foutu joint. Je sais que j'en avais roulé un récemment mais que je l'avais caché quand la mère de Zayn était montée. Après avoir retourné presque toute la chambre, je finis par le retrouver. Je me rendis dans la salle de bain et m'enfermai à l'intérieur. Je fis couler l'eau du bain. Un bain ne me ferait pas de mal, me dis-je. J'ai besoin de me détendre. Quoi de mieux que de fumer dans son bain. Je me déshabille et rentre dans l'eau bouillante. L'eau augmente au fur et à mesure, engloutissant tout mon corps. Quand je juge que l'eau est à bonne hauteur. J'éteins l'eau et j'allume mon pet. Je mets une tonne de savon pour que ça mousse. Quand je prends un bain, je redeviens un enfant de 5 ans. J'adore jouer avec la mousse ou bien avec un canard en plastique. Je sens tous mes membres se détendre avec la chaleur de l'eau et les premières taffes.

Puis des flashs de la soirée reviennent dans ma mémoire. J'ai voulu embrassé Harry mais il m'a repoussé. Je crois bien que c'est le premier à me repousser. Je sens encore le bout des ses lèvres me repousser. Il m'en reste un petit goût amer et de défis de ce refus.

Malgré mes réticences au sujet que je ne devrais pas l'approcher par peur qu'il s'attache, j'ai envie de m'amuser.

Personne ne repousse Louis Tomlinson.

Certes avant ce n’était pas un jeu mais maintenant ça va en devenir un.