« I need you ! » [terminé]

Chapitre 20

Quand j'arrive au travail, ma bonne humeur a disparu. Louis était parti sans même un revoir. Il s'est contenté de s'habiller et de partir. Me laissant seul dans le salon. Il est vrai que je n'ai pas fait d'effort non plus. Je boudais dans mon coin, ne voulant pas lui adressé la parole. Cependant, j'estimais avoir le droit : il est parti pendant plus d'un mois, alors si je ne peux même pas faire la gueule une heure, c'est le monde à l'envers. Une des raisons de ma mauvaise humeur. Les autres sont que je ne sais pas s'il me dit clairement la vérité. Va-t-il vraiment à un rendez-vous à la banque ? Ou est-ce que c'est encore un de ces coups foireux ? Va-t-il m'abandonner encore une fois ? Ça me terrifie.

« Harry bouge toi, les clients attendent ! » me gueule Hayden.

Je ne dis rien. Je me contente de sourire au nouveau client et de prendre sa commande.

Je suis dans le brouillard complet toute la journée. Je souris et parle mais je suis ailleurs. Je pense à des yeux bleu azur, digne d'une plage de rêve. Hayden me sort souvent de mes pensées pour me rappeler à l'ordre. Mes gestes sont lents et je fais n'importe quoi. Heureusement, les clients sont compréhensifs. Une petite dame a même cru que je m'étais fait larguer par ma petite-copine. Je ne lui ai pas confirmé, j'ai simplement plaqué le plus majestueux mauvais sourire.

« Hmm un chocolat liégeois avec un cookies, s’il vous plaît. »

Je lave le sol pour la énième fois de la journée. Je viens de faire tomber les gobelets de café. Seulement cette voix, je la reconnaîtrais parmi des millions.

« Hayden, tiens. Je m'en occupe. »

Je lui passe le balai et me dirige vers Louis. Il est venu. Enfin un vrai sourire barre mon visage. Quand il est dans la pièce, mon regard s'illumine. Je suis tellement heureux qu'il soit là que je me demande si je ne rêve pas.

« Tu me manquais. » il se sent obligé de justifier sa présence.

« Installe-toi, j'arrive vite. » je lui tends sa commande

Il me sourit timidement avant de s'installer au fond près d'une fenêtre. Bizarrement, j'étais sûr qu'il allait choisir cette place. Je suis soudainement super en forme. Je n'ai jamais travaillé aussi vite. Je m'empresse de faire les commandes des clients tout en essayant de ne pas faire de bêtises.

Mon sourire est réapparu, ainsi que ma bonne humeur. Je ne peux m'empêcher de lui jeter des regards. À chaque fois, je le vois qui me regarde ou sinon il écrit dans un cahier. Il fait ses devoirs ? Ça m'étonnerait. Je ne l'ai jamais vu réviser et je ne pense pas qu'aujourd'hui changerait quelque chose. Son mois et demi d'absence en cours ne lui a fait ni chaud, ni froid. Il ne m'a même pas demandé de cahier ou s’intéressait à ce que nous étions entrain d'étudier.

À ma pause, je m'approche de lui. Je m'arrête à quelques pas de lui pour le regarder. Il est concentré à écrire et ne remarque pas ma présence. Louis est magnifique quand il se concentre parce qu’il a légèrement les sourcils froncés, et il se mord la lèvre inférieure. De temps en temps, il lève la tête et regarde par la fenêtre. Les yeux dans le vide, réfléchissant à un souvenir sûrement lointain.

« Tu écris quoi ? »

Louis sursaute et se dépêche de ranger son cahier dans son sac de cours. D'ailleurs pourquoi l'emmène-t-il ?

« Je finissais un devoir. » ment-il.

Je le sais qu'il ment car sa main tapote nerveusement la table, et il fuit mon regard. Cependant, je ne dis rien. Moi aussi, j'ai un journal intime alors je comprends qu'il ne veuille pas m'en parler. J'aurais réagit de la même façon. Je n'aime pas parler de mon journal intime, ni de ce que j'écris dedans.