Chapitre 21

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La sonnerie de mon téléphone me sort de mes rêves. J'ouvre difficilement les yeux avant de partir à la recherche de celui-ci. La luminosité m'aveugle mais j'arrive à lire qu'il est bientôt 2h du matin. Qui peut bien m'appeler à cette heure aussi tardive ?

Je panique quand je vois le nom affiché dans mes appels manqués. Louis. Il rappelle pour la sixième fois. Qu'est-ce qu'il veut ? Il n'y a aucun message. Je panique encore plus. Cette fois-si, je réponds.

« Louis ? »

Aucune réponse. J'entends simplement sa respiration. Ce qui me rassure légèrement. Puis j'entends des sanglots. Louis pleure. C'est la première fois que je l'entends pleurer et je me rends compte que ça me fait mal. Je n'aime pas le savoir triste ou malheureux. Il me donne envie de pleurer également. Mais je me dois être là pour lui. Vu qu'il ne peut plus être fort, je dois l'être pour lui. Il a besoin de moi ce soir alors je serais là.

« Louis, dis-moi ce qu'il y a ? »

Il ne répond toujours pas. Il continue de pleurer. Ses pleurs ont même doublé. Je l'entends hoqueter et ça me fait tellement mal de l'entendre.

« Dis-moi où tu es que je vienne te chercher. »

Je sais qu'il n'est pas chez lui car j'entends le vent souffler dans le téléphone. Le fait qu'il ne réponde pas m'inquiète. J'aimerais entendre sa voix. Juste pour savoir s'il va bien tout de même un petit peu. Je me sens impuissant dans mon lit.

« Je vais te raconter une histoire, tu veux bien ? »

Quand j'étais petit, ma sœur me racontait des histoires quand je pleurais pour me réconforter. Cela marchait à chaque fois. J'oubliais pourquoi j'étais triste. Alors si Louis ne veut pas parler. Ce sera moi qui parlerai. Je vais lui raconter une histoire en espérant que ça marche pour lui.

« Tu connais l'histoire de Roméo et Juliette ? Deux personnes vivant dans deux familles qui se détestent. L'un, les Montaigu, et l'autre, les capulets. Un amour interdit pour leur famille pourtant ils ont en décidé autrement. [...] »

Petit à petit ses sanglots s'estompent. Certes, il ne parle toujours pas mais au moins, il ne pleure plus. Je reste de longues minutes à l'écouter respirer. J'attends qu'il me parle. J'attends qu'il me donne un signe. Mon histoire a dû faire oublier sa tristesse. Je n'ai pas envie de poser de question car je sais qu'il n'y répondrait pas. Il est comme ça. Déjà, m'appeler alors qu'il ne va pas bien a dû être un grand effort. Ou alors c'est qu'il ne va vraiment pas bien et qu'il n'a trouvé que moi pour apaiser sa peine.

« Tu peux venir me chercher. »

Ce n'était qu'un murmure. Sa voix était inaudible. Mais je l'ai tout de même comme un appel à l'aide. Je n'ai même pas eu le temps de lui demander où il était qu'il avait déjà raccroché. J'essayais alors de le rappeler mais je tombais directement sur sa messagerie. Il devait avoir éteint son téléphone. Je commençais à paniqué de plus en plus. Par chance, il m'avait envoyé un message, indiquant une simple adresse. Je ne connaissais pas cet endroit.

Message de "My love ♥" à Harry,

11/05/14 à 1.32 Sheffield Rd Conisbrough, Doncaster DN12 2AU, Royaume-Uni

J'ai regardé rapidement sur Google maps et c'est à environ 3h d'ici. Que fout-il aussi loin ? J'ai essayé de le rappeler mais rien à faire. Il ne répond pas. Et je n'ai pas d'autre choix que d'y aller. Je pourrais bien rester dans mon lit et me rendormir me disant qu'il rentrera bien mais c'est impossible. Je ne peux pas le laisser tomber alors qu'il a sincèrement besoin de moi. Alors, j'ai appelé Kaya parce que c'est la seule sur qui je peux compter dans ces cas là. Je sais que je la réveille mais elle ne m'en voudra pas. Si j'avais le permis, je n'aurais pas eu besoin d'elle. Pendant qu'elle daigne à répondre, j'enfile de quoi m'habiller pour ne pas attraper froid puis je prends quelques affaires chaudes en plus que je fourre dans un sac, au cas où.

« I need you ! » [terminé] Where stories live. Discover now