Chapitre 15

1.7K 90 4
                                    

Une minute. Cinq minutes. Dix minutes. Vingt minutes. Plus encore. Je n'ai plus la notion du temps. Nous sommes toujours agenouillés sur le sol, Louis dans mes bras. Il ne bouge pas, ne pleure pas et s'il ne respirait pas contre mon oreille, je penserais qu'il est mort. Il vient de perdre ce qu'il avait de plus cher. Il se retrouve désormais seul. Il est hors de question que je le laisse retourner chez cette madame Winson. D'ailleurs c'est qui celle-là ? J'ai envie de lui poser certaines questions mais ce n'est sûrement pas le bon moment.

Finalement, il finit pas se lever puis il me repousse, prend ses deux sacs et se dirige vers la porte. Il part ? Je le retiens par le bras quand celui-ci attrape la poignée de porte. Je le force à se tourner vers moi pour qu'il me regarde ; ses yeux ont changé, ils ont perdu leur éclat comme du quelque chose s'était brisé à l'intérieur de lui.

« Louis, s'il te plaît ne pars pas. » soufflai-je. 

Le jeune garçon se mit à rire. Le genre de fou-rire incontrôlable et sans explication, l'un de ces rires nerveux pour évacuer la souffrance. Certains pleurent, crient ou bien s'entaillent parfois les veines mais dans son cas, il riait. Il ne riait pas car c'était drôle, non, lui riait car c'était le seul échappatoire possible.

« Tu ne comprends pas Harry. Je dois partir. Laisse-moi ! »

« Non reste s'il te plaît. Tu peux vivre chez moi en attendant qu'on trouve une solution. S'il te plaît ne pars pas. » répétai-je, sans m'en lasser. 

Je le vois hésiter, il est perdu car il n'a nul endroit où aller. Désormais seuls deux choix s'offrent à lui : retourner chez Madame Winson à Bradford ou bien rester chez Harry à Londres ? De toute manière Louis venait d'avoir 18 ans et était donc à présent majeur. 

Il réfléchit quelques instants avant d'accepter. Il ne resterait pas longtemps chez la famille Styles, quelques jours tout au plus. Il n'aimait pas déranger les gens. Il avait convenu avec Zayn qu'à sa majorité il chercherait un appartement dans Londres. Bien sûr, ce fut un peu plus tôt qu'il ne l'aurait cru. Dès le lendemain, il passerait en revue toutes les annonces immobilières.

« D'accord je reste. » finit-il par accepter. 

Je suis l'homme le plus heureux à cet instant. Je saute dans ses bras mais je recule vite quand je me souviens de ses blessures et que je le vois grimacer.

« Désolé. J'avais oublié. » je m'excuse.

« Ce n'est rien. Je n'ai presque plus mal. » ment-il.

Je croyais que ça allait être difficile de convaincre ma mère pour que Louis loge chez nous mais elle n'a posé aucune interjection. Elle est même ravie de le voir. 

Finalement, elle est enfin rentrée du boulot pour passer Noël avec nous. Elle a même préparé le dîner. Bien sûr, ce n'est pas elle qui a fait le repas. Elle s'est contentée d'appeler un traiteur. Je ne lui en veux pas. Je comprends que son travail lui prenne tout son temps. Dommage, ça me manque le temps où elle nous préparait de bons petits plats. 

C'est alors à table que ma mère fait connaissance avec Louis. Évidemment, elle sait bien des choses le concernant mais ce n'est que purement médical. Là, elle cherche à savoir quel genre d'ami est Louis pour moi. Ma mère ne sait pas à propos de notre relation.

Au moment du dessert, maman apporte un gâteau recouvert de bougies. Ma sœur et moi sommes réellement étonnés. On la regarde, lui demandant des yeux, quels insectes avaient bien pu la piquer. Elle nous ignore et se dirige vers Louis. Celui-ci fut encore plus choqué que nous l'étions mais je remarquai dans son regard qu'il y avait autre chose. De la reconnaissance ? Peut-être, je ne saurais le dire.

« I need you ! » [terminé] Where stories live. Discover now