Chapitre 18

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D'après-vous qu'est-ce qui est le pire entre ne plus avoir de nouvelle de celui qu'on aime ou bien de recevoir un message de rupture après un mois sans de nouvelle ? La deuxième option est définitivement la pire. Deux mots. Deux mots qui m’anéantissent complètement.

Voilà bientôt deux mois que je m'inquiète pour lui, que je ne mange plus, que je fais la gueule, que je ne parle plus à personne, que je me suis renfermé sur moi-même parce que j'ai mal. J'ai mal de ne pas savoir où il est, s'il va bien. Je ne dors plus parce que j'attends ses appels, ses messages mais rien ne vient. Si je trouvais que la douleur du manque était insupportable, celle de l'abandon est dix fois pire.

Je balance mon téléphone à l'autre bout de ma chambre. Je suis hors de moi. Deux mois que je m'inquiète pour lui et il me quitte. Comme ça. Sans explication. Pour qui il se prend ? Je balance tout ce que j'ai à porté de main. Je n'arrive pas à pleurer. Je crois que je l'ai trop fait quand je m’inquiétais pour lui. Deux mots. Je les ai en travers de la gorge. J'ai la gorge nouée et je sens la bile monter. Pourquoi il me fait ça ? Pourquoi ? Je ne comprends pas. On a passé d'excellentes vacances ensemble. On était tous les jours ensemble. Chaque jour. Chaque nuit. C'était court mais est-ce que ça compte si peu ? Je suis tellement énervé que je n'entends pas ma mère qui est désormais dans ma chambre criant de me calmer. Je ne savais même pas qu'elle était rentrée du travail. Je l'ignore. Je suis aveuglé par ma colère. Ma colère contre lui. Tout ce temps, il se foutait de moi et ça fait mal de s'en rendre compte. C'était tellement plus simple d'ignorer, de faire comme si j'étais important pour lui car il m'avait choisi moi. Moi Harry l'invisible aux yeux de tous, le petit gay qu'on aime frapper pour le rendre pour une fois visible. Pourtant dans ses bras, je me sentais différent. Il m'avait avoué quelques uns de ses secrets. En si peu de temps, j'avais appris à le connaître. Vous ne pouvez pas imaginer ce que l'on peut apprendre à savoir l'un sur l'autre en seulement une semaine quand on est permanence avec la personne qu'on aime, se coucher dans ses bras, se réveiller dans ses bras, manger avec lui, rire, s'amuser, se brosser les dents ensemble comme un vrai couple, prendre des douches ensemble.

J'étais tellement gêné de me mettre nu devant lui. Je m'en souviens comme si c'était hier. Je rougissais comme pas possible et tout ce que je désirais c'était de me cacher dans un trou de souris. Louis avait su me mettre en confiance. Il avait relevé ma tête du bout des doigts et m'avait embrassé. Il m'avait embrassé tellement tendrement que mon corps avait été parcouru de milliers de frisson. Il me chuchotait des mots attendrissant tout en parsemant mon cou de baiser. Rapidement, j’avais perdu la gène que je ressentais parce que j’étais dans ses bras réconfortants.

On s’était lavés mutuellement. C'était intime mais Louis était tellement à l'aise et patient que j'essayais de ne pas m'enfuir. Je suis quelqu'un de très pudique alors j'étais vraiment mal à l'aise au début. Je lui tournais même le dos. Mais quand ses bras me savonnaient le corps et qu'il faisait exprès d’effleurer ma verge, j'étais plus que haletant. J'avais besoin de plus. Partout où il me touchait j'avais l'impression qu'il me brûlait. J'avais terriblement chaud. Incroyablement chaud.

« Je sais comment te soulager, tu me fais confiance ? »

« Oui » avais-je réussi à dire avant qu'il prenne possession de mon entre-jambe.

Louis fit de lent va-et-vient avec sa main. Mais à peine quelques secondes après, il s'était agenouillé et me prenais en bouche. Je n'avais rien vu d'aussi excitant et érotique de toute ma vie. Cependant même si ce qu'il me faisait était divin, une part de moi n'aimait pas ça. Je n'aimais pas le voir agenouillé. Quelle est cette estime de soi qu'on a lorsqu’on se met à genoux pour faire une fellation ? Une façon de dire 'je t'aime'. Un sentiment de supériorité lorsque l'autre est à genoux ? Je voulais voir ses yeux en face des miens. Je voulais embrasser ses lèvres. Et non qu'il s'agenouille pour me « faire du bien ». Je n'ai pas besoin de ça pour qu'il me montre qu'il tient à moi – en quelque sorte. J'allais lui dire d'arrêter mais je n'ai pas eu le temps car j'atteins l'orgasme encore dans sa bouche. C'est l'extase. Je me retrouve propulser dans une autre planète tellement que c'est bon.

« I need you ! » [terminé] Where stories live. Discover now