Qu'est-cequetufais?

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Le sang coulait, tachant les habits. Il y avait du sang partout. Je ne me souviens ni de l'endroit, ni du moment. Ce dont je me souviens, c'est que la nuit était déjà tombée. C'était une de ces nuits où l'on cauchemarde, une de ces nuit froide, une de ces nuit noire, où seules les lumières provenaient des bars et des cafés. Ces nuits où je n'arrivais plus à dormir, où des souvenirs et des idées s'affrontaient des heures durant dans mon esprit. Mais cette nuit là rien n'était pareil. J'étais comme dans un rêve éveillé, enivré du parfum de l'alcool et d'autres substances illicites. La lumière m'aveuglant, je te voyais rayonnante dans cette robe rouge. Rouge comme les milliers de pétales de roses étalées sur le sol. Rouge comme la couleur du sang qui coulait de tes veines. Tu étais magnifique comme une diablesse descendant des cieux. J'essayais de te toucher mais c'était comme si on me retenait. Comme si on ne voulait pas que je m'approche de toi. Comme si le destin avait décidé de nous éloigner. Je faisais tout pour venir à toi, pendant que toi tu riais. Rire à en implorer les ténèbres. Puis une vague balaya tout sur son passage, ravageant tout ce qui se trouvait sur son chemin. Ne laissant plus rien, sauf les cris stridents qui m'entouraient. Un corps inerte, un autre suffocant, implorant. Une voix aiguë criant à s'en casser la voix. De la peur. Puis plus rien. Le néant. Le noir complet. Le vide. Je tombe dans un vide infini. Je n'en vois pas le fond. Je sens que je sombre mais je ne peux pas me raccrocher. Je tombe. Je cris car tu es blessée mais je t'ai perdue. Le sol. Je me fracasse une nouvelle fois !

Je me réveille en sursaut. Des sueurs froides dégoulinant de mon front. Encore ce maudit cauchemar. Toujours le même. Je secoue la tête pour effacer les images mais elles sont encore sur mes rétines. Ce cauchemar est tellement réel. Je le sais. Je l'ai vécu. Ce n'est pas qu'un simple cauchemar sans importance. C'est un souvenir enfoui qui resurgit sans cesse. Comment oublier cette nuit ? Comment oublier que cette nuit là j'ai tout perdu ? Impossible.

Je ne sais plus où je suis. Ce n'est pas ma chambre. En même temps, je n'en ai jamais eu. Je tourne la tête et je vois des bouclettes qui me chatouillent le torse. Je me souviens où je me trouve. Je suis chez Harry. Ah Harry ! L'innocence à l'état pure. Dans quel merde je l'embarque ! Zayn a peut-être raison finalement je devrais partir. Partir loin d'ici et ne plus revenir. Je sens des mains resserrer ma taille. Harry a dû sentir dans son sommeil que je venais de bouger. Je crois qu'il ne veut pas que je parte. Je le regarde dormir. Il est tellement beau et adorable. Je ne le mérite pas. Je n'avais pas prévu de m'attacher. Je voulais jouer, m'amuser mais ce n'est pas un jeu. J'avais prévu de seulement flirter puis de prendre mon pied et me tirer vite fait bien fait. Je n'avais pas prévu de venir le voir. Harry est tellement patient et intentionné que ça me fait de la peine. Il ne voit pas qui je suis vraiment. Il me connaissait à peine mais Zayn m'a dit que quand j'étais à l'hôpital, il est venu presque tous les jours. Personne n'avait fait ça pour moi auparavant. Zayn si, mais ça ne compte pas. C'est mon meilleur ami. Je vois bien comment il me regarde. Quand il me regarde, j'ai l'impression d'être important aux yeux de quelqu'un. Il a tellement une générosité importante que ça lui perdra un jour. Harry est la bonté même. C'est un saint. Alors que je suis le démon. Je suis doué pour m'attirer des ennuis et mes proches avec. Je n'ai pas envie que ça arrive à Harry. Je crois que finalement, je l'aime bien. Dans ses bras, je me sens en sécurité. Bien évidemment, je sais qu'il n'a aucune force physique et que ce sera plus moi qui le protégerai en cas de gros problèmes mais il a une façon de parler rassurante, qui met en confiance. Je me suis laissé avoir par ses yeux verts envoûtant ou bien sa touffe de boucles, ou encore ses fossettes. Je ne sais pas. Quand j'étais entrain de me faire tabasser, que je croyais qu'ils allaient finir par me tuer, j'ai pensais à lui. J'ai vu son visage, comme un ange apparaissant et me donnant la force de riposter. Quand je suis revenu, je suis allé chez lui dans l'objectif de le remercier mais surtout parce que mon inconscient n'a trouvé que cette destination. En sonnant, je ne m'étais même pas rendu compte que j'étais devant chez Harry. J'aurais pu aller chez Zayn, comme chaque fois mais j'avais besoin d'Harry. J'avais besoin de ses bras, de ses lèvres douces, de son odeur vanillée. Comment en quelques jours on peut être épris de quelqu'un ? Je savais que j'avais monté ce jeu de toute pièce. Ce n'était qu'une illusion pour ne pas me dire que finalement Harry m'attirait plus qu'il ne le voudrait. Je m'étais fait croire que je voulais jouer avec lui mais ce n'était qu'une excuse pour être avec lui. Il n'y a jamais eu de jeu. Juste une illusion comme le drogué que je suis. J'aime bien me voiler la face avec ces substances. Ça me donne l'impression d'avoir le contrôle. Alors que ce n'est pas moi qui tire les cordes depuis le début.

Je me décale lentement de lui. J'essaye de ne pas le réveiller. Il dort paisiblement. Je me lève et me pose au bord de la fenêtre. Je l'ouvre légèrement pour que la fumée s'échappe par celle-ci. J'allume mon joint et tire dessus de toutes mes forces. Mon poumon se remplit de la fumée et je sens déjà les premiers effets traverser mon sang. Je suis un drogué. Je fume un joint comme on fume une cigarette. Ça aussi, je ne voulais pas me l'avouer. Je ne suis qu'un putain de drogué dépendant de ces petites choses. Alcool, drogue, sexe, conneries me donnent une raison de vivre. Zayn était comme ça aussi avant qu'on arrive à Londres. Mais je pense que nos deux jours en cellule, l'ont fait réagir et il a complètement arrêté ce merdier. C'est pour cette raison aussi que sa mère a demandé à être muté ailleurs. Puis on s'était dits, qu'on reprendrait un nouveau départ, une nouvelle raison de vivre laissant tout ça derrière nous. Cependant, je n'ai pas réussi. Ce n'est pas aussi facile que le dire et de le faire ensuite. On ne change pas. On ne change jamais. Je suis né comme ça, je vis comme ça, je mourrai comme ça. C'est ça et rien d'autre.

Parfois, même quand on aime une personne, où qu'on croit aimer une personne, on fait des choses qu'on regrette. Deux personnes ont beau s'aimer, deux personnes ont beau être l'un pour l'autre, il y a toujours un événement qui fait que ces personnes ne pourront pas vivre les mêmes histoire d'amour qu'on voit dans les films. Des personnes tombent amoureux d'un regard en moins d'une minutes, d'autres mettront des mois à tomber amoureux, voire des années. Certains ne savent même pas ce que c'est d'être amoureux, car pour eux tout est mal. C'est ce que je pense. J'aime Harry depuis que je l'ai vu assis dans le car, regardant par la fenêtre. Seulement, j'ai mis beaucoup de temps à m'en rendre compte. Ça me fait peur de ressentir ce que je ressens pour lui. Je ne veux pas. Je ne peux pas. C'est pour ça que je dois partir.

Dès demain, à la première heure, je chercherai un appartement. Avec l'argent de l'héritage – qui maintenant que je suis majeur, je peux le toucher – je compte bien sortir de sa vie. Être amoureux me faire peur. Je m'en rends compte quand j'ai cette envie de l'embrasser et de le toucher constamment, de le sentir près de moi. De vouloir lui décrocher la lune. Si je n'étais pas amoureux, je ne lui aurais jamais confié mes secret comme je l'ai fait aujourd'hui. C'était la première fois à part Zayn que je me confiais à quelqu'un comme je l'ai fait avec lui. Je m'étais promis de ne rien dire à personne. Seulement quand il me regarde avec ses yeux de chiot, je ne peux pas résister. Il m'a piégé. Je ne peux pas rester. Il me fait peur. Cet être unique m'a envoûté.

« I need you ! » [terminé] Where stories live. Discover now