Chapitre 14

1.7K 93 0
                                    

------> Chapitre 14 :

Je n'ai jamais été amoureux. Je ne sais pas ce que représente l'amour. J'ai lu des dizaines de livre à ce sujet mais finalement est-ce vraiment pareil dans la vraie vie. L'héroïne tombe amoureuse du mec parfait, est-ce la même pour moi? Est-ce  réciproque ? Est-ce que lui aussi m'aime comme moi je pense l'aimer ? Comment peut-on vraiment être sur que c'est LA bonne personne, ou bien être sûr qu'on aime cette personne ? Car entre amitié, haine, amour on peut confondre. Sentiment, sentiment qui hante mes pensés.

Le jour se lève, aujourd'hui c'est Noël. Louis est toujours dans mes bras. Il dort paisiblement. Je me dégage lentement de son étreinte quand je vois ma sœur dans le cadre de la porte. Je la rejoins dans la cuisine. Dans son regard, je peux voir qu'elle attend des explications.

« Qui s’est ? » chuchote-t-elle.

« Louis. » je chuchote à mon tour.

Je n'ai pas envie de réveiller Louis. Il a l'air si détendu et calme. Je prépare le petit déjeuner pendant que Gemma explose de joie silencieusement. Elle me prend dans ses bras. Ma sœur est très émotive. J'ai parfois l'impression qu'elle peut ressentir toutes mes émotions comme si c'était les siennes, ce qui est assez troublant. Gemma me lâche pour aller dans le salon. Je la suis de peur qu'elle le réveille. Elle le regarde quelques instant puis nous revenons dans la cuisine. Je sens que quelque chose la tracasse, sûrement l'état lamentable de Louis.

« Tu m'expliques ? » finit-elle par demander après quelques minutes de silence.

Je n'ai pas besoin de demander de quoi elle parle. Elle se demande pourquoi Louis est ainsi mais surtout pourquoi il est dans cet état là. Je n'ai pas de réponse à lui donner. J'attends juste qu'il se réveille et m'explique. Je suis dans le même cas de ma sœur ; dans l'ignorance.

Elle s'assit sur un tabouret, pose ses coudes sur la table et me fixe. Ce regard veut dire : dis ou j'appelle maman. Ma sœur me fait toujours chanter. C'est un de ses défauts que je déteste chez elle. Je l'ignore et termine de préparer le petit déjeuner. Il y a un peu de tout : thé, café, chocolat, jus d'orange, œufs, bacon, pancakes, céréales… Après tout c'est Noël, c'est jour de fête.

« Si je le savais, je te le dirais. » dis-je en m’asseyant en face d'elle. « Il est arrivé hier soir dans cet état. Je n'allais pas le mettre dehors. »

« Hmm » elle reste septique à mon explication. « Maman est au courant ? »

« Oui, je l’ai prévenue. » je réponds. « J'ai l'impression qu'on sera tous les deux aujourd'hui, elle n'est pas près de rentrer. »

« Tu veux dire tous les trois. » dit-elle en désignant Louis.

Louis se tient debout dans l'encadrement de la porte et arrive à rester debout grâce au dormant de porte. Il n’a pas une bonne mine mais en tout cas, elle est meilleure qu'hier. Son cocard à l’œil a bleuit et est maintenant bien prononcé. Il marche avec difficulté. Il se cramponne au mur pour marcher. Il trébuche mais je le rattrape avant qu'il se fracasse le crâne sur le carrelage.

Je le relève doucement pour ne pas qu'il force sur ses côtes fêlées. J'entends ma sœur glousser derrière-moi. Je lui jette un regard noir avant de concentrer mon intention sur Louis. Je l'aide à s'asseoir sur l’un des tabourets. Ma sœur nous observe. Je n'aime pas ça. Car je sais qu'en ce moment même, elle nous « analyse » comme elle le dit. Depuis quelques temps, elle a cette manie : observer les gens pour analyser leur comportement. Une nouvelle lubie qu'elle a dû trouver dans un de ses magasine pour filles.

« I need you ! » [terminé] Where stories live. Discover now