Chapitre 21

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Je ne sais toujours pas ce que je fais là. Je ne sais toujours pas pourquoi je suis venu jusqu'ici ni même ce que j'espère.

Je me surprends à détailler la porte flambant neuve. Je pense que je ne cherche qu'un prétexte pour m'empêcher de frapper sur cette dernière. On dirait qu'elle n'a jamais volée en éclats. Il n'y a plus aucune trace de cet incident.

« - Tu vas rester planté là encore longtemps ? »

Sa voix grave et autoritaire me surprend tellement qu'un sursaut m'échappe. Je le pensais dans sa chambre, pas derrière mon dos.

J'aurai pu ou j'aurai dû fuir. À toutes jambes. Je le savais. Je savais que cet homme était la personnification du « grand méchant loup » et moi du pauvre petit agneau s'apprêtant à se faire dévorer tout cru.

« - Tu veux quelque chose en particulier Antoine ? »

Il me passe alors devant, entrant dans sa chambre, ses affaires de toilettes sous le bras, sa serviette pendouillant sur son épaule. Prenant grand soin de laisser la porte ouverte comme pour me signifier de le suivre, je ne pus m'empêcher de penser à la dernière fois.

« - Je venais juste voir si...Si ça allait. »

Excuse minable bonjour.

La vérité était que je n'avais juste personne avec qui discuter de mes états d'âme et je suis presque certain qu'Anna ne pourrait pas comprendre.

J'avais besoin de quelqu'un d'autre ou plutôt j'avais besoin de quelqu'un qui pourrait « comprendre » et étrangement, son visage fut le premier qui m'apparut en tête.

« - Ça va...Je te remercie. »

M'apprêtant alors à faire demi-tour pour retourner dans ma chambre, je sens sa poigne contre mon bras et tandis qu'il m'attire dans sa chambre, refermant la porte d'un coup de pied, il me jette sur son lit, s'asseyant sur sa chaise de bureau.

« - Allez, accouche.

- D...De quoi tu parles et puis..Je...

- Je te rassure, la porte n'est pas fermée à clé. Si tu veux te précipiter dehors en courant...Tu peux. Mais tu n'es pas venu jusqu'ici pour me demander si j'allais bien, n'est-ce pas ? »

Non, c'est vrai. Je m'en foutais un peu à vrai dire. Que ce soit lui ou Nathan, je m'en fichais complètement. Le plus perturbé ici, c'était moi.

« - Je ne sais pas par où commencer...Je ne sais même pas pourquoi je suis venu te trouver toi.

- Parce que tu ne peux pas aller trouver Nathan. »

Non, je ne peux pas.

« - Je ne sais pas si je dois être heureux de savoir que tu me prends pour ton psy...ou triste de savoir que je suis malheureusement, ton second choix. Parce qu'honnêtement, si tu es là, c'est pour me parler de lui n'est-ce pas ? Tu veux parler de Nathan ?

- Oui et non...Je ne sais pas ce que je veux.

- Et tu crois que je vais le savoir pour toi ? Je ne suis pas voyante et je n'ai pas de boule de cristal pour t'aider à décider de ton avenir. »

Sur le moment, sa remarque m'a déplu. Julius était quelqu'un de naturellement froid et direct et sa façon de dire les choses était par moment, trop « crue » pour moi.

Pourtant, en voyant ma tête, il ne put s'empêcher de lâcher un soupir comprenant alors le malaise.

« - Néanmoins...Si c'est des problèmes de cœur...Je peux t'aider.

Graal (BxB)Where stories live. Discover now