Graal (BxB)

Chapitre 35

Je me suis enfermé dans la chambre, évitant ainsi la tempête apocalyptique qui sévissait dans le salon. J'étais bien conscient que réunir ainsi trois familles était une sorte de mission suicide ou carrément impossible et pourtant, je venais de le faire. Je venais de les mettre tous les trois, sous le même toit et en soi, oui, ça relève de l'exploit.

Je ne sais pas encore ce que nous réserve demain ni comment tout ceci va se dérouler et honnêtement, j'ai envie et pas envie de le savoir. Quelque part, malgré tout ce que je peux dire, j'ai peur de demain.

Et je pense que c'est avec raison.

Soudain, j'entends les planches au sol craquer et remarqua Viviane, adossée contre ma porte, les bras croisés contre la poitrine et me fixant.

« - Je t'ai fait peur ?

- Non. »

Je n'ai pas peur d'elle ou du moins je ne devrais pas.

Pourtant, j'ai une certaine appréhension à sa présence.

Elle entre alors dans la chambre, refermant la porte derrière elle d'un coup de pied dans cette dernière et me dit :

« - Déshabille-toi. »

Pardon ?

« - Hein ? »

Elle s'approche, tandis que je recule jusqu'à me retrouver acculé contre mon bureau, coincé.

Elle passe ses mains sous mon tee-shirt et lance une injure.

« - J'en étais sûre ! Déshabille-toi Antoine.

- Non ! Je ne vais pas me déshabiller.

- Fais-le, ne discute pas, s'il te plaît. Contrairement à mon frère, je n'ai pas ce genre de pulsion. Je ne vais pas te violer, détends-toi. »

Ah. D'accord.

« - Tu paraitrais presque déçu.

- De quoi ?

- Que je ne te saute pas dessus.

- Non...C'est juste qu'avec les deux autres, je m'attends toujours à toutes sortes de choses.

- J'ai bien plus de retenue que ces deux-là. Merci de ne pas me mettre dans le même panier.

- Pardon. »

Mais ce n'est pas pour autant que j'enlève mon tee-shirt.

« - Est-ce que tu te méfies de moi ? Quoique...Tu aurais raison. Je ne suis pas quelqu'un de confiance...Après tout...Je suis une Tenebris moi aussi.

- C'est vrai...Mais ce n'est pas par rapport à ça que je me méfie.

- C'est quoi alors ?

- Je ne sais pas comment te l'expliquer...C'est juste que...Que je n'arrive pas à te cerner. »

À cet instant, il y eut un petit visage satisfait sur son visage comme contente d'elle-même.

« - Et ce n'est pas plus mal. Bon, enlève ton tee-shirt ou je te l'arrache. »

Je ne peux m'empêcher d'avoir une arrière-pensée assez suggestive à chaque fois que je l'entends me donner ce genre d'ordre.

« - Cette marque que tu portes...Ce « T », ce n'est pas une marque pour faire jolie...Ça sert également de sort de localisation. S'ils savent où tu es, ils peuvent venir te cueillir à tout moment et crois-moi, ils ne vont pas tarder.