Chapitre 10 : Gala et traquenards

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Jim m'attend dans la voiture depuis déjà dix bonnes minutes que je n'ai toujours pas décidé si je mettais mes jolies chaussures qui me font mal aux pieds ou si j'optais pour mes vieux escarpins moches mais confortables. Soit j'annonce au monde entier que je suis une affreuse inconditionnelle du confort à tout prix, soit je fais croire que j'ai un goût exquis pour les jolies choses inconfortables... je me demande combien de femmes font ce choix chaque matin. Pour moi la problématique est aisée le reste du temps car j'ai opté dans la journée pour le look casual ce qui me permet de mettre des baskets et de faire croire que c'est chic.

Mais je ne me vois décemment pas aller avec mes Adidas blanches au gala ! Quel choix sadique.

Finalement j'opte pour l'élégance et fonce rejoindre un Jim fort patient, rien qu'arrivée dans la voiture je sais déjà que je vais regretter mon choix, mes pieds me crient à l'infamie. Quant à Jim, en grand seigneur il me complimente sur ma tenue et démarre.

— Tu empêchera la vieille Harris de m'alpaguer  ! Depuis que je suis veuf j'ai une foule de prétendantes voraces qui me courtisent pour mon argent.

—"courtiser" Jim, vraiment, tu parles comme un ancien ! En plus tu radotes, tu me l'as déjà dit.

— Ma chérie, quand tu auras mon âge, on en reparlera.

Je le laisse épiloguer sur ces affreuses bonnes femmes qui tentent de lui mettre le grappin dessus tout en posant du vernis de façon un peu approximative.

— Non mais si encore elles étaient jolies, je ne dis pas ! Mais elles ne sont plus de la prime jeunesse. Il y en a une qui m'a invité à dîner, elle a l'âge d'être ma mère. Et tu sais où elle m'a repéré la vieille harpie ? Au chevet de Marc !

J'avoue que de draguer un homme au pied de son fils dans le coma c'est assez moyen et plutôt inapproprié.

— Il va bien d'ailleurs ?

La question peut paraître déplacée mais il sait de qui cela vient et ce que cela recouvre, la dernière fois que j'ai été voir Marc, il avait un début d'infection pulmonaire, c'est compliqué pour ces personnes alitées et sans aucune activité de demeurer en "bonne santé" Les médecins ont déjà tenté de raisonner Jim et de lui parler de débrancher Marc mais il n'est pas prêt. Et être de la partie n'a pas permis d'éclairer son jugement.

— Tu disais ?

— Je répondais à ta question Marc va mieux, ils travaillent à réduire ses escarres et sont plutôt satisfaits. L'infirmière l'a trouvé apaisé depuis ta visite avec les filles.

— Tu la trouves comment l'infirmière en chef ?

— Je te vois venir ce n'est pas du tout mon style. Et toi tu trouve comment le brancardier ? Je l'ai vu te sourire.

Nous nous taquinons mutuellement, je ne relève pas, au moins a-t'il cessé de me charrier avec Jake. Je n'ai pas eu le temps aujourd'hui de le questionner sur sa proposition de cohabitation avec lui, je verrais bien s'il a une arrière pensée.
Comme ce n'est pas le lieu ni le moment je lui parle rapidement de ma journée et lui de la sienne avant que nous arrivions à destination.

La réception a lieu dans l'un des halls du Park Plazza. Je me croirais dans un conte de mille et une nuit, la salle est immense avec des lustres gigantesques qui descendent du plafond en voûte. Les côtés de la salles abritent de petites alcôves en hauteur qui sont remplies de femmes épiant les entrées des hommes sur lesquels mettre le grappin et les arrivées des rivales. Ils sont tous si près à débourser leurs précieux centimes en échanges du paraître dans cette soirée mondaine que c'en est amusant. Moi je ne suis pas dans cette optique bien entendu !

Ps : je rentre bientôt (Terminé)Where stories live. Discover now