Chapitre 19 : Agression

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Dans la ruelle en bas de chez Sam, je sens une présence oppressante, un regard appuyé, un sifflement. J'accélère le pas, ma gorge s'assèche et se resserre, je déglutis.

Un pas.

Un autre.

Le sien qui se rapproche.

J'ai beau courir jusqu'à la porte de Mac Coy et tambouriner comme une folle, l'homme se rapproche. Et alors qu'une main inconnue me saisit la hanche avec brutalité, je me retrouve bloquée sans plus de possibilité de fuite.

Et si Sam n'était pas là ?

La terreur qui me gagne m'empêche de crier. Immobile face à mon agresseur, je plonge mon regard dans le sien. Deux billes d'ébène me détaillent avec concupiscence et haine. A la dilatation de ses pupilles, je sais qu'il est sous l'emprise de l'alcool, peut-être même de la drogue. Mais je devine aussi que, même sobre, cela n'aurait pas changé grand-chose car le mal est en lui.

— C'est que t'es bonne sale pute, me susurre le type à l'haleine avinée.

Je ne sais pas ce qui se passe en moi mais je suis réellement tétanisée. Des hurlements résonnent dans ma tête or il n'y a personne. Pourtant ces cris me semblent si vrais. J'en frémis.

Mon agresseur me ramène à la réalité en posant ses mains dégoûtantes sur mon corps, me donnant envie de vomir. J'ai beau repousser ses doigts un par un, il semble toujours plus fort, toujours plus grand. Et moi, je me sens si fragile, si insignifiante.

Soudain la porte s'ouvre à la volée et Sam apparaît, le visage figé dans une expression de rage. Très rapidement, il attrape à la gorge mon assaillant, le soulève du sol sans effort et le plaque contre le mur. D'une voix vibrante de colère, il articule très limpidement :

— Sale connard, tu poses encore une fois ta main sur ma femme et je te tue !

Lentement, les muscles tendus comme une arbalète, Sam relâche le type sur le sol. Je le vois hésiter entre lui mettre un coup de poing ou le mettre à terre en attendant les flics. Mon assaillant saisit ce moment et dégaine un coutelas. Heureusement, je vois la lame coupante qu'il s'apprête à enfoncer dans le poitrail de Samuel bien avant le drame.

Non, pas lui !

Et là je n'ai plus peur. Je ressens une rage immense pour cet homme qui veut faire du mal à Sam. C'est comme une vague qui me balaie de part en part. Je me rue vers eux avec assurance et je projette l'arme et l'homme au loin ! Je n'ai aucune idée de comment j'ai fait cela, intérieurement je remercie Madame Bacon pour son cours de Krav Maga. Elle n'approuverait pas ma technique mais toujours est-il que l'homme est à terre, sonné et désarmé. Je sens que la lame m'a coupé la main profondément mais je reste plantée là, tremblante, à le regarder s'enfuir, Sam à ses trousses.

Cependant,mon sauveur doit s'être fait distancer facilement car il revient vers moi très rapidement et m'enserre contre lui en me parlant tout doucement. Ses mots inaudibles sonnent doucement contre mon oreille et pourtant je ne les entends pas. Mes larmes coulent sans que je le veuille.

Bordel j'ai eu tellement peur ! Pour moi, pour lui.

— Abby ! Ça va ? Mon amour, j'ai eu tellement peur.

— ...

Ces cris que j'ai entendus sont comme une réminiscence. D'où viennent-ils ? Un souvenir, mais de quoi ?

— June ! Tu saignes. Chut mon cœur, je vais m'occuper de toi.

Mon cœur ? Mon amour ... Lui aussi se souvient d'un autre temps.

Ps : je rentre bientôt (Terminé)Where stories live. Discover now