Ps : je rentre bientôt (Terminé)

Chapitre 20 : préparatifs de soirée

Zora s'étouffe avec son café alors que je termine mon récit.

— Non ! T'as dormi avec lui ! J'y crois pas...

J'ai beau lever les yeux au ciel, pour être honnête, moi-même j'ai été surprise par la tournure des événements.

— Mais, après ce matin au réveil, vous avez fait quoi ?

— Il s'était levé pour faire le petit déjeuner, je ne l'ai pas entendu. Par contre, il m'a fait du bacon ! Je prends une moue dégoûtée pour le dire.

Zora qui me connaît finalement assez bien, affiche un air désolé.

— Il ne sait pas que t'es végétarienne ?

Je hausse les épaules, tout aussi étonnée qu'elle.

— Je n'arrive pas à savoir si je dois le croire, mais il m'a ri au nez en disant qu'il aurait tout vu. A l'entendre, j'étais non seulement omnivore mais quasiment carnivore, j'aurais pratiqué la chasse et la pêche... piloté un hydravion et tutti quanti. Le cliché des habitants d'Alaska. C'est un peu gros !

Je frissonne encore à cette révélation, c'est tellement à l'encontre de mes valeurs, c'est la chose la plus horrible que j'apprends sur moi.
Mais lui ça l'avait fait sourire, incrédule, et contrairement aux fois précédentes, j'avais pressenti qu'il disait la vérité.

— Ma théorie, c'est qu'avec ce qui t'est arrivée, tu t'es sentie toi-même la proie et tu n'as plus eu envie de chasser, même inconsciemment ou par procuration, en cautionnant cette société barbare. Ou peut-être que tu étais pauvre, le veganisme est un luxe des sociétés riches.

Elle est cash ma stagiaire quand même !

Sam, qui ne sait rien de l'état dans lequel on m'a retrouvée, a plutôt pensé que la bouffe à l'hôpital était trop mauvaise et m'avait dégoûtée à vie. Ça se tient, je trouve.

— Il t'a accompagnée à l'identification de ce matin ? Tu le revois ce soir ? Tu ....

— Pitié ! Une question à la fois ! Je l'ai empêché de m'accompagner. Jake m'attendait là-bas, en preux chevalier servant et je ne voulais pas qu'ils se croisent. Et oui, il n'a pas décommandé son concert ennuyeux, donc je le revois ce soir.

Nous sommes interrompus par la secrétaire qui annonce l'arrivée de Monsieur Barklo, notre client. La matinée s'annonce pleine de rebondissements. Zora se penche et chuchote.

— Tu te rends compte du nombre d'hommes à tes pieds ?

On en parle du type avec qui elle est rentrée hier, elle ?

La haute stature de Barklo nous fait de l'ombre. Sans surprise, quand je relève les yeux, il affiche son éternel sourire moqueur. Ce qui ne m'étonne guère, il a vue sur nos décolletés.

— June, quel plaisir de vous revoir.

Non partagé ...

Je tends la main avec un sourire poli qui se déforme à mesure qu'il la saisit et la porte à ses lèvres. J'y crois pas, qui de nos jours fait encore des baisemains ?
Déroutée, je toussote.

— Je vous présente Zora White.

J'attends le jeu de mot raciste sur le fait qu'elle s'appelle White en étant noire, mais il est plus civilisé qu'il n'y paraît et reporte son attention sur elle.

— Deux femmes magnifiques pour moi seul. Quelle chance ! En plus, pour une fois vous êtes aimables, June !

— Vous payez pour cela, ne puis-je m'empêcher d'ajouter.