Chapitre 25 : chiens de faiences

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Au petit matin, Sam a disparu. Je ne suis qu'à moitié étonnée. Cela semble habituel chez lui.Je passe cependant ma journée à essayer de le textoter pour savoir comment il va et accessoirement à fuir un Jake. Cela demande de l'entraînement. Hop une esquive ! Et hop un coup d'œil énervé.

Je dois avouer que j'ai la forme quand même parce que je vais jusqu'à jouer les martyrs en retournant voir "Madame Bacon" le soir après la journée de boulot. Elle m'écoute lui raconter mon agression comme si j'étais demeurée. 

Bien évidemment que, elle, personne n'aurait cherché à l'agresser ! Faudrait vraiment être masochiste !

Elle m'oblige à faire quelque chose qui, pour tout autre que moi, serait traumatisant. Elle me fait rejouer la scène - quand je dis qu'elle est tarée, je n'exagère pas ! - et demande à plusieurs personnes les possibilités de défense que j'aurais eues. Ce qui m'amène à me faire agresser non pas une mais cinq fois en une heure ! Si bien qu'à la fin du cours, je suis prête à affronter, d'au moins trois façons, mon agresseur s'il se repointait. Les deux autres techniques me paraissant irréalisables, je les ignore totalement. D'ailleurs, même elle me les déconseille fortement en arguant que je ne suis pas plus musclée qu'un gamin de sept ans.

Sympa la prof !

J'aperçois alors Sam, assis dans un coin de la salle, qui m'applaudit silencieusement, un demi-sourire aux lèvres. Guillerette, je me dirige vers lui et dépose timidement un baiser sur ses lèvres. Comme si c'était naturel entre nous... Il accueille mon baiser avec amusement et soulagement.

Je le vois qui se torture silencieusement depuis ces trois derniers jours. J'aimerais qu'il comprenne, comme moi, que cela ne sert à rien de remuer le couteau dans la plaie. Qu'on peut avancer ensemble et laisser cela derrière nous.

— Tu étais bluffante !

— Menteur.

— Ok, tu étais nulle.

Quoi ? Non mais entre bluffante et nulle, il existe bien un panel d'adjectifs, non ?

Il m'accompagne dans la salle de sport et me parle d'une affaire qu'il a en cours. Je ne lui dis pas que, suivant de près l'actualité, j'ai vite fait de faire le lien avec l'affaire un peu glauque de viol par un fils de politicien... Je me rends compte cependant qu'il sollicite mon avis, l'air de rien et je me stoppe.

— Tu me demandes un conseil ? Le procureur adjoint Mac Coy a besoin de moi ? Sonnez les trompettes !

— N'en fais pas trop ! dit-il entre agacement et amusement.

Je le taquine ainsi jusqu'à nos instruments de souffrance. Les salles de sports devraient nous payer pour qu'on les utilise et non l'inverse. Alors qu'il m'installe les élastiques pour que je me muscle les bras avec la traction, je lui donne un petit coup de langue sur la joue.

J'aime bien le voir grogner et s'essuyer la joue avant de me considérer comme si j'étais un ovni. Puis, très délicatement, il m'attire à lui et me tient contre lui pour me lécher dans le cou en représailles. Ça me chatouille, je me mets alors à rire. Cependant, pas-Stacy, folle de jalousie, nous fout dehors en criant qu'il existe des chambres pour cela.

Dehors, on glousse encore comme des adolescents. Puis Samuel devient subitement posé et me saisit la taille. Je le soupçonne de le faire pour me garder près de lui.

— Jake m'a dit qu'il m'avait vu chez vous ce matin et que - je cite - "ça le soûlait de me voir chez Jim, mais qu'il pouvait prendre sur lui". Donc... je peux revenir ce soir... ?

Ps : je rentre bientôt (Terminé)Where stories live. Discover now