Chapitre 18 : sueur et tremblements

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Quand je rentre chez moi, une bonne heure plus tard en l'ayant abandonné au portail, je shoote dans un des nains de jardin de Sia. Un peu gênée d'avoir laissé ma colère éclater, je le ramasse furtivement et me dirige directement dans la cuisine.

L'ambiance a bien changé, une gentille scène familiale se joue à guichet fermé entre Jake aux fourneaux et Becky câlinant Elliott qui en ronronne de plaisir.

— Il est trop bien ce chat.

— Comment fais-tu pour le caresser ?

Becky hausse les épaules et me raconte sa visite chez sa grand-mère. La pauvre femme l'a prise pour son fils ce qui l'a visiblement énormément vexée. Et dire que ma petite protégée assume déjà mal sa féminité ! Je l'écoute me raconter les détails de cette méprise. Même son père, qui est en train de faire des meringues, l'approuve. Le pauvre, déjà qu'il se force à rendre visite à sa mère alors que c'est dur pour lui de la voir diminuée, si en plus les filles ne souhaitent plus y aller...

J'ai de la peine pour eux, alors quand elle s'en va, je m'approche de mon ami et pose ma tête contre son épaule.

— Comment sais-tu que j'ai besoin d'un câlin ?

— Tu cuisines rarement et cette visite chez ta mère a été éclair.

Un quasi imperceptible mouvement d'épaule me répond.

— Tu n'es pas toujours obligé d'aller bien pour tes filles, Jake.

— Je sais mais comment faire autrement ? Jim fait cela pour toi, tu fais cela pour Sia et Becky ... c'est ainsi.

— À la différence que moi, je vais vraiment bien.

Il a un petit rire et s'arrête de cuisiner.

— À d'autres !

Il me regarde longuement et soupire. Avec tendresse, il me frotte le dos comme on caresse un bon chien.

— Si Mac Coy te fait du mal, je lui casse la gueule.

— Si ton ex-femme te fait du mal... ah non trop tard.

— Saleté !

Son sourire masque quelque chose de plus profond que d'habitude, je le pousse à se confier, qu'a-t-elle encore trouvé pour le torturer ?

— Rien... enfin rien qui ne devrait plus m'étonner, elle veut que je "prenne mes dispositions" si jamais il m'arrive malheur.

— Tu m'as perdue !

Je reste ébahie devant l'insensibilité de cette femme et j'ai peur de bien comprendre...

— Elle ne veut pas se retrouver avec la garde des filles en cas de décès de ma part.

— T'es sérieux ?

— J'ai l'air de plaisanter ?

Ma mâchoire s'en décroche devant tant de bêtise.

— Mais quelle pétasse !

— June ! me sermonne-t-il.

Il n'apprécie toujours pas que l'on médise sur son ex-femme. C'est charitable mais stupide.

— Mais tu es grave, elle veut abandonner son autorité parentale et toi tu la défends !

A son air déboussolé, je comprends que là n'est pas la question, il ne sait tout simplement comment gérer ce rejet envers les filles. Alors je repose ma tête sur son épaule et lui promets d'aller lui casser la figure, ce qui le fait sourire plus profondément. Avec une tendresse nouvelle, je tapote sur sa tête pour lui rendre la pareille.

Ps : je rentre bientôt (Terminé)Kde žijí příběhy. Začni objevovat