Ps : je rentre bientôt (Terminé)

Chapitre 26 : en couverture

Les Welsh sont partis depuis dix minutes se coucher avec Elliott sur leurs talons, au grand soulagement de Mister Peanuts. Mon chien chéri remue dans tous les sens pour avoir le droit à une promenade nocturne, se roulant par terre et remuant du popotin.  Touchée par sa motivation, je l'emmène rapidement faire un tour pendant que Sam se douche. J'ai senti à un moment qu'il avait besoin d'être seul et, à mon grand regret, il a accepté quand je lui ai proposé de dormir dans une autre chambre.

Je crois que tout cela fait beaucoup pour lui. Comment lui en vouloir après tout ?

Les jappements de Mister Peanuts m'interpellent. A-t-il repéré quelque chose ? La voisine est encore en train de brosser son allée... Elle est vraiment très étrange ! Et si elle était en train de masquer les méfaits d'un crime atroce ?  Elle aurait très bien pu tuer son jardinier ?

— June ?

Oh mon Dieu ! Qui est-ce ?

Je hurle à plein poumon avant de me rendre compte que c'est le docteur Ellis. Sa moustache se détache dans l'obscurité.

— Bon sang, qu'est-ce que vous foutez là en pleine nuit ?  Vous êtes malade ! J'ai failli avoir une crise cardiaque, moi. Et j'aurais pu vous faire une prise de Krav-maga !

Il soulève sa main, d'un geste dépité et blasé, je vois alors une toute petite chose japper au bout de la laisse. Un pinscher ? Son geste un peu vif a fait décoller la bestiole du sol. Ses petites pattes ridicules balayent l'air alentour, l'animal pousse un cri outré. Alors, bien plus délicatement, Ellis la repose.

— Le chien de la voisine qui est en vacances...

— Oh l'arnaque ! Une demi-portion !

Tout à coup, je suis contente de le voir. Nous marchons côte à côte durant une bonne demi-heure pendant laquelle je lui raconte les derniers rebondissements de mon "affaire".

— Avec vous, on n'est jamais au bout de sa peine, même à vingt-trois heures... Que faites-vous à me parler plutôt que d'aller retrouver Sam ?

— Il n'a pas vraiment envie d'être avec moi, il a accepté de dormir dans la chambre d'ami...

— C'est normal qu'il accepte si vous lui proposez ! June, ce pauvre gars vient de voir voler en éclat cinq années de sa vie, où la seule chose qui le faisait avancer, c'était vous détester. On lui apprend que la femme qu'il aimait a été torturée.  Il réalise qu'elle ne se souviendra probablement jamais de leur histoire et il retrouve face à vous.

Je grimace car il a agrémenté le "vous" d'un geste de la main me désignant toute entière.

— Quelle déception, en effet !

— Vous savez ce que je veux dire... Vous n'êtes pas et ne serez jamais Abby.  Alors n'essayez pas de l'être, vivez cette histoire comme un nouveau départ mais gardez en tête que lui, verra toujours les choses dans leur globalité.

Je hausse les épaules.

— Vous êtes singulier Ellis, vos conseils ressemblent plus à ceux d'un ami que d'un psy...

— Aussi tardivement, non rémunéré... Oui. Allez, bonne soirée June.

Nous sommes de nouveau devant chez moi. Je me hâte de coucher Mister Peanuts et me dirige vers la chambre de Sam et toque timidement.

La porte s'ouvre. Il est torse nu en boxer. Mon regard se pose sur ses pectoraux, juste à la hauteur de mes yeux.

— Les cours de muscu paient !