Chapitre 2

68 8 6
                                    


Départ

— Tu comptes faire quoi, maintenant ? articula Julien en avalant sa dernière bouchée de pizza aux trois fromages, qu'il fit descendre avec une rasade de boisson gazeuse.

Thomas, repu, l'observa du fond du canapé. Comment ce type pouvait-il garder la ligne avec ce qu'il s'empiffrait ? Jul déplia son mètre quatre-vingt pour débarrasser la table-basse du carton graisseux et le mettre à la poubelle. Oui ! Bon ! Thomas avait sa réponse : toute cette malbouffe était compensée par les études en APAS du jeune homme. Une question s'imposait alors : pourquoi n'attirait-il pas plus les filles ? Il était pourtant bien foutu.

Julien se retourna et fit face à Tom. Ah ! Voilà ! C'était peut-être son allure générale à base de biceps moulés dans des tee-shirts colorés à l'effigie de ses clubs favoris, tous sports confondus... Ou à cause de ses mèches blond cendré se balançant au-dessus de ses grands yeux bleu-vert qui complétaient le tableau et achevaient de lui donner un air niais.

Tom se souleva du canapé avachi pour se redresser et posa les coudes sur ses genoux :

— Je ne peux pas squatter là indéfiniment...

— Mi casa es tu casa ! fit Julien avec un geste ample de la main pour balayer la pièce.

— Oui, merci. C'est gentil. Mais, à deux dans ton dix-neuf mètre carré...

— ... Avec coin cuisine et salle de douche, s'il te plaît !

— Oui, pardon... Je l'admets, tu es plutôt bien installé. Pour toi seul ! Je veux pas t'imposer ma présence trop longtemps. Dès demain, je retourne à l'appart' régler trois-quatre trucs et récupérer des papiers pour commencer mes démarches de demande de logement. Enfin ! Si cette conne me laisse entrer...

— Heu, Tom ! On est potes depuis le lycée... OK... Mais n'oublie pas que Manon est ma sœur ! Alors modère tes propos devant moi...

— Ouais !

Merde ! Il l'avait oublié, celle-là !

— Bon, t'as compris l'idée, quoi ?!

— Je sais pas ce que vous vous êtes dit, et je veux pas le savoir, mais je trouve ça dommage que vous vous sépariez après toutes ces années.

— C'est peut-être ça ! Trop longtemps ensemble, on a besoin d'un break.

— Ouais ! Pourtant, j'comprends pas, Manon est dingue de toi. T'as dû y aller fort avec elle pour qu'elle te largue...

— T'as raison : ça ne te regarde pas !

Thomas s'était levé d'un bond du canapé et surplombait maintenant son ami de toute sa hauteur. Menaçant. Julien leva les yeux :

— Hé, mec ! On se détend. T'as passé une mauvaise journée, pas besoin d'en faire profiter tout l'monde !

— C'était pas une bonne idée de venir ici ! J'avais oublié que t'étais aussi con qu'ta frangine !

Dans un même élan, Thomas attrapa sa veste et déboula dans l'espace réduit de l'entrée. Il ouvrit la porte à la volée...

— Tom ! T'énerve pas comme ça ! marmonna Julien

Thomas allait sortit lorsqu'une pression sur son épaule le fit se retourner. Sans réfléchir, il pivota et balança une droite à Julien. Ouf ! Surpris. Étourdi. Jul marqua une demi-seconde d'arrêt, puis répliqua... Uppercut dans le menton. Crochet dans les côtes. Direct-court dans le foie. Ce dernier coup vrilla les intestins de Tom. Merde ! Il savait se battre, ce connard !

L'Amour, Par-delà le Temps (en cours de réécriture)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora