Chapitre 34

5 1 0
                                    


Le baiser

Tom gravit les degrés du perron, et s'arrêta sur la dernière marche le temps d'ajuster son tee-shirt, d'en lisser les pans avec la paume de ses mains et de renifler ses aisselles. Son déodorant avait résisté et tenu ses promesses – soixante-douze heures d'efficacité, même s'il n'irait pas jusque-là... une douche, c'était bien aussi ! –, OUF ! Pas d'odeur de fauve, ou toute relative. Soulagé, il ouvrit la porte.

— Boo !

Pris au dépourvu, Tom sursauta.

— Merde ! T'es dingue... fit-il dans un souffle.

Agathe gloussa devant son air de gamin piqué au vif :

— Oh ! Allez quoi... s'excusa-t-elle.

Thomas haussa les épaules et sourit :

— OK, c'est de bonne guerre.

— Pardon mais quand je t'ai vu arrivé, j'ai pas pu m'empêcher... Je t'avais dit que c'était à charge de revanche.

— Pas de problème, je t'assure.

Ils se dirigèrent vers l'escalier et montèrent ensemble à l'étage. Thomas ne s'était pas départi de son sourire. Son esprit moulinait à une allure folle sur la façon la plus naturelle d'aborder les sentiments qu'il avait pour la jeune femme. Il avait pourtant réfléchi au sujet et listé ses idées, et même préparé ses phrases. À chaque pas, les yeux rivés sur ses pieds, son cœur cognait de plus en plus fort dans sa poitrine. La proximité d'Agathe le troublait plus qu'il ne l'aurait cru.

Sur le palier, la jeune femme se tourna vers lui, le regard baissé, hésitante. Puis, elle ramena une mèche de cheveux derrière son oreille et leva la tête. Thomas la dévorait des yeux. Leurs regards se croisèrent, restèrent accrochés un long moment dans un silence tendu, quand Agathe fronça les sourcils et lança, tendant une main vers le sommet de son crâne :

— Ben c'est quoi ça ? t'as des brindilles dans les cheveux. Qu'est-ce que t'as été faire ?

À cette question, Tom se remémora son parcours lors de sa course à pieds mais le contact des doigts de la jeune femme le rendait fou et l'empêchait de se concentrer. Les doigts d'Agathe glissèrent sur sa joue, effleurèrent sa barbe et l'arrête de sa mâchoire inférieure, et descendirent vers son épaule.

Les yeux rivés sur ses lèvres pulpeuses, Tom ne pensait plus qu'à l'embrasser.

La jeune femme le devina ; elle s'avança vers lui, d'abord timidement. Tom attendit, avec un violent battement de cœur. Puis soudain, elle se colla à lui, si près qu'il sentit la chaleur de sa peau contre la sienne, et elle plongea une main dans la chevelure de Tom, l'autre derrière sa nuque. Une légère pression l'intima d'approcher encore plus près, et leurs bouches se joignirent, se mêlèrent en un baiser fougueux. Son sang pulsait à grands coups dans sa poitrine, mais ses mains n'osaient pas la toucher. Pourtant, il aurait voulu suivre les courbes de ses hanches, descendre le creux de ses reins pour sentir le galbe de ses fesses sous la pulpe de ses doigts. Mais il s'y refusait et restait, les bras ballants, raidis à ses côtés. Alors elle s'éloigna, le laissant pantelant. Presque sans réaction.

Perplexe, Agathe bredouilla :

— Pardon, j'ai l'impression que... tu penses à autre chose.

C'est quoi, cette insinuation ?

— Oh ! Je vois... Tu préfères les garçons ! dit-elle en souriant.

— Non, non, non... Pas du tout !

L'Amour, Par-delà le Temps (en cours de réécriture)Where stories live. Discover now