Chapitre 6 : Devoir

641 56 43
                                    

PDV général

-On ne peut pas laisser cette démente détruire l'Archipel ! s'exclama Harold alors qu'il courait vers sa hutte, espérant y trouver son père.

-Mais Harold ! répliqua Astrid qui essayait de le retenir. Tu as entendu Johann ! Elle est beaucoup trop dangereuse !

Elle lui attrapa finalement l'épaule, le forçant à s'arrêter.

-On ne peut pas l'affronter, dit Astrid.

-On est les Gardiens de l'Archipel Astrid, contra Harold. On ne peut pas la laisser faire. Quand elle aura fini avec l'Archipel de Beurk, elle ira à celui de la Rive et personne ne sera là pour l'arrêter. Il faut la stopper pendant qu'il en est encore temps.

-Harold, je ne crois pas que-

-Tout ira bien Milady, sourit Harold en la prenant par les épaules. Je comprends que tu puisses t'inquiéter à propos de ce que nous a dit Johann, mais rappelles-toi Ingrid et Dagur, dit-il.

Il vit un voile de tristesse recouvrir les yeux d'Astrid.

-Ils sont morts, sans même qu'elle ne leur ait laissé le temps de se battre comme de vrais Vikings., reprit Harold. Ils n'ont rien pu faire. Si on veut qu'ils reposent en paix dans le Valhalla, leurs esprits doivent être vengés. Ou du moins, nous devons faire quelque chose pour cela n'arrive pas à d'autres Vikings. Un village détruit est déjà beaucoup trop.

Astrid baissa la tête, réfléchissant intensément. Harold avait raison. Mais pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter. Elle avait vu l'état de l'île des Parenvrilles, elle avait vu l'état d'Ingrid et de Dagur quand elle et Harold les avaient retrouvés. Ils étaient calcinés, complétement brûlés. Pas une seule parcelle de leur peau n'avait été épargnée. Cela avait été un spectacle horrible à voir et elle en avait des cauchemars. Elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer ses amis dans le même état. Et pour cela, une partie d'elle voulait aller du côté d'Harold.

Pourtant, ce que leur avait dit Johann était plus qu'alarmant. Elle avait vu l'état de l'île des Parenvrilles. Justement ! Elle avait vu combien cette femme était dangereuse et mortelle. Et l'histoire de bête monstrueuse de Johann n'était pas pour la rassurer. Cette partie d'elle lui disait de ne pas suivre Harold. Ce serait du suicide.

Le conflit en elle dura quelques minutes pendant lesquelles elle ne dit rien. Le silence entre les deux était complet, Harold ne voulant pas gêner sa réflexion.

Finalement, Astrid releva la tête vers lui, les yeux remplis de détermination.

-Allons botter les fesses de cette psychopathe, dit-elle.

Harold lui sourit et ils reprirent leur course vers la hutte des Haddock.

•••

-Et c'est pour ça que je veux aller l'arrêter maintenant, avant qu'elle ne fasse plus de ravages, termina Harold.

Stoïk l'écoutait, assis sur sa chaise. Les deux jeunes adultes l'avaient interrompu en plein repas mais il avait posé son poulet quand Harold lui avait annoncé que cela concernait l'étrange motif et leur mission.

Le chef eut quelques instants de réflexion avant de répondre :

-Cela me semble être très risqué comme mission, commenta-t-il. As-tu déjà établi un plan qui pourrait nous éviter de mourir ?

-Pas encore, avoua Harold. Je suis venu directement ici après la mise en garde de Johann.

-Tu connais mes conditions, rappela son père. Présente-moi un plan digne de ce nom et je dirais si nous pouvons partir ou pas. Nous ne quitterons pas cette île tant que nous ne serons pas assurer d'avoir un plan qui tienne la route.

-Nous allons travailler dessus, assura Astrid. Nous devons encore demander un peu plus de renseignements à Johann qui nous serons utile.

Stoïk hocha la tête et Harold et Astrid se dirigèrent vers la sortie.

-Harold ! appela Stoïk avant qu'ils ne ferment la porte.

Le jeune homme se retourna.

-Je suis content que tu m'en aies parlé cette fois, confia Stoïk. S'il te plaît, ne te lance pas dans une mission suicide sans me prévenir.

-Promis, répondit Harold. Les missions suicides ne sont pas trop mon genre de toute façon.

Stoïk haussa un sourcil alors qu'Astrid se raclait exagérément la gorge.

-Bon, ok, j'avoue que j'ai tendance à en faire pas mal ces temps-ci, céda Harold. Mais même.

Astrid rit derrière lui alors que Stoïk levait les yeux au ciel. Harold sourit et ferma finalement la porte, avant de repartir vers la Grande Salle avec Astrid. Il fallait encore qu'ils se renseignent auprès de Johann.

•••

-Johann, est-ce que tu as la moindre information concernant l'endroit où pourrait se cacher Hel ? interrogea Harold une fois de retour à la Grande Salle.

-Eh bien, en fait, il se trouve Maître Harold que j'ai une petite idée de l'emplacement éventuel de sa base d'opération, répondit Johann. Il se pourrait qu'elle se...

Il poursuivit son explication, écouté attentivement par tous les dragonniers. Même les jumeaux. Kranedur fronçait les sourcils au fur et à mesure que le négociant parlait. Il échangea un regard suspicieux avec sa sœur qui le lui rendit.

-Tu penses ce que je pense frangine ? demanda-t-il à mi-voix pour les autres ne l'entendent pas.

-On est pas jumeaux pour rien frère Dur, acquiesça Kognedur sur le même ton.

Les jumeaux reportèrent leurs regards sur Johann et une fois n'est pas coutume, se concentrèrent sur ce que disait le négociant.

•••

-Bon, on fait quoi pour sauver le monde cette fois ? demanda Rustik en baillant. Parce que c'est pas que je suis fatigué mais un peu quand même alors si on pouvait en finir au plus vite avec cette journée, je vous en serais reconnaissant.

Harold leva les yeux au ciel mais dû reconnaître que son débile de cousin avait raison. Il était déjà tard et tout le monde était fatigué.

-Rentrez chez vous, finit-il par dire. Je vais réfléchir à un plan d'action et je vous dirais comment ça avance demain.

-Eh ben ! s'exclama Rustik. C'est pas trop tôt !

Le Jorgenson siffla son dragon et les deux s'envolèrent vers la hutte de Rustik. Varek salua Harold et Astrid d'un hochement de tête et seul restait les jumeaux. Harold haussa un sourcil étonné en leur direction. Il aurait pourtant pensé qu'ils seraient les premiers à partir.

-Tu as intérêt à bien bosser ton plan, H, prévient Krane. Parce que tout ça sent l'arnaque à plein nez.

-Ouais et nous, les arnaques, c'est notre spécialité, renchérit sa sœur.

Les deux s'éloignèrent ensuite, le regard fixé sur Harold avant de sortir de la Grande Salle.

-Flippant, commenta Astrid.

Harold lui jeta un regard amusé et rit.

-Aller viens, on rentre, dit-il en lui prenant la main pour l'entraîner avec lui vers sa hutte.

Je serai là pour toi (tome 3)Where stories live. Discover now