Chapitre 20 : Je ne peux pas y aller

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PDV d'Astrid

Je savais que mon humeur légère n'allait pas résister bien longtemps à la dure réalité. J'avais raison. Après la discussion avec Kogne et Krane, tout m'était retombé dessus comme des milliers d'enclumes. J'étais blessée. J'avais besoin de soins d'urgence. Pendant la bataille, l'adrénaline était contribué à me garder en vie. Mais maintenant, certaines de mes plaies commençaient à s'infecter. Et les soins de secours que pouvaient m'apporter les guérisseurs présents ne suffisaient pas. J'avais besoin de Gothi, tout comme Rustik et Varek.

L'armée qu'avait rassemblé Kogne et Krane n'avait, heureusement, pas subi trop de pertes. On avait continué à patrouiller dans le volcan pour s'assurer que le règne d'Hel avait bel et bien touché à sa fin et en à peine une journée, tout le monde était prêt à repartir. Tout le monde, sauf...

-Il faut aller le chercher, dit Varek. On ne peut pas partir et le laisser là.

-Vas-y si tu veux, répliquais-je. Je n'y vais pas.

Je cachais mes vraies émotions derrière de l'amertume et Varek le savait, bien qu'il ne fit aucune remarque. Je n'avais pas envie d'aller chercher Harold tout simplement parce que...parce que j'avais peur. Je me sentais propulser dans le passé, alors que la mission sur le bateau d'Aldarik m'avait bien plus affecté que prévu. J'avais l'impression de revivre la même chose. Sauf que cette fois, c'était Harold. Et qu'il était parvenu à ses fins.

Je n'avais même pas pu me défendre, j'étais paralysée par la peur. Je m'étais contentée de subir, sans réagir. Mais en même temps, qu'aurais-je pu faire ? Il était armé, moi pas. J'étais blessée et épuisée, lui non. Jamais je n'aurais pu le repousser.

Et résultat, maintenant, je refusais de l'approcher. La partie raisonnable de mon esprit me disait que ce n'était pas sa faute, qu'il était contrôlé à ce moment-là et qu'il ne recommencerait jamais. Mais la partie de mon esprit qui contribuait à ma survie m'interdisait d'aller le retrouver. Pas après tout ce qu'il avait fait.

-Je ne crois pas comprendre totalement la raison qui te pousse à ne pas y aller, commenta Mala. Je suis désolée Astrid, si je remue le couteau dans la plaie mais, peux-tu m'expliquer pourquoi ? Tu l'aimes n'est-ce pas ?

Je lui adressais un regard triste.

-Justement Mala, répondis-je. Je ne suis plus sûre de rien. Et je ne pense pas être capable de l'approcher. Pour l'instant.

Mala ne sut que répondre. Varek décida de la prendre à part pour lui expliquer la situation. Je le remerciais intérieurement. Je ne crois pas être capable de supporter le récit des horreurs que nous avions subi alors que les souvenirs étaient si vifs dans ma mémoire.

Je levais les yeux vers le ciel, repensant à ma meilleure amie.

-Je ne sais pas si je dois t'envier ou non Ingrid, murmurais-je en espérant qu'elle pourrait m'entendre. J'aimerais pouvoir être en paix comme toi.

•••

PDV général

La décision fut prise à l'unanimité. On avait décidé que tout le monde repartirait vers son île respective, y compris les dragonniers. Rustik, Varek et Astrid allaient voyager par bateau, pour ne pas s'épuiser plus qu'ils ne l'étaient déjà. Sur l'île, ne restait que Mala.

On s'était mis d'accord pour que ce soit elle qui aille parler à Harold. Varek connaissait son ami par cœur. Il savait qu'il avait remarqué leurs réactions quand il avait crié, quelques heures plus tôt. Jamais Harold n'accepterait qu'un des dragonniers ne l'approchent. Il aurait certainement peur de ce qu'il pourrait leur faire. Mala s'était donc proposée. Gueulfor y serait bien allé mais...Stoïk n'étant plus de ce monde, c'était à lui que revenait la charge de s'occuper des Beurkiens, pour l'instant en tout cas. Il se devait donc de rentrer sur l'île.

Je serai là pour toi (tome 3)Where stories live. Discover now