Sensation

22. Bad blood.

Je referme la porte aussi doucement que je peux et me dirige en courant sur la pointe des pieds vers ma chambre.

Je referme derrière moi à clef de récupère ma valise en bas de mon lit.

J'y fourre rapidement le nécessaire.

Comment j'ai fait pour être aussi lucide ? Bah Nate m'a presque fait avaler sa machine à café. Je me sens encore un peu étourdie mais ça peut aller.

Il est environ quatre heures du matin, et nous nous apprêtons à nous enfuir au Mexique. Pourquoi le Mexique ? J'ai un compte ainsi qu'une petite villa tranquille là bas. Nate m'attends en bas donc il faut que je me dépêche avant que le voisinage ne nous crame.

Je me rends compte que je laisse toute ma vie en Floride. Mes amis, ma famille, mon boulot, et Sensation, le plus gros coup de ma carrière.

Mais je n'abandonnerai pas. Surtout que je crois que cette fois c'est la bonne.

Je l'ai su quand je suis rentrée dans l'appartement de Nate. Cette odeur m'avait tout de suite envoûté.

Une odeur de renfermé, mélangé à de la sueur, une odeur étrange de bière et de cuisine de débutant bref ça puait le mâle à l'état pure dans cet appartement et c'est ça que je voulais pour Sensation. Ce côté un peu bestial et macho de l'homme dans un flacon, c'est exactement ça.

Une fois au Mexique, je contacterais Manoah et Younes, ils m'aideront, ils contacteront des spécialistes de confiance qui se rendront directement sur les lieux.

J'en ai presque les larmes aux yeux.

J'ai toujours su que Nate dégageait un certain sex-appeal masculin, mais je n'aurais jamais cru qu'il m'ouvrirait les portes de Sensation.

Je prends mon passeport et ma valise avant de me retourner.

Dan est là, devant la porte, comm un fantôme, les bras croisés dans son dos.

Mon cœur doit s'arrêter pendant au moins trois secondes tellement il m'a fait peur.

_ Dan ?! Tu ne devrais pas être à ton enterrement de vie de garçon ?

_ Où est ce que tu allais ? Rétorque-t'il d'un ton neutre.

_ Je...

J'avoue que je suis prise de court... mais au point où on en est c'est soit ça passe, soit ça casse.

_ Je m'en vais Dan.

_ Où ça ?

Il s'avance doucement vers moi et j'ai du mal à garder un rythme cardiaque normal.

_ Je pars. J'annule tout. Le mariage et tout. Je ne veux pas me marier Dan.

_ Pourquoi ?

Pour l'instant il est calme, trop calme, et ça commence à me faire peur.

_ Parce que je ne suis pas amoureuse de toi Dan...

Il observe mon passeport que je resserre entre mes doigts.

_ Tu me quittes ?

_ Oui...

Il me fait face à présent et même quand il est froid comme un iceberg, il arrive à rester beau comme une gravure de mode.

Je ne sais pas ce qui s'est passé mais en à peine deux secondes je me retrouve plaquée contre le mur, sa main autour de ma gorge.

_ C'est parce qu'il y a autre homme hein ?

Je ne réponds pas et il ressert sa prise autour de mon cou.

_ Et tu étais avec lui l'autre jour... et tu l'avais caché dans l'armoire ?

Je ne réponds toujours pas, et il resserre encore sa main sur mon coup.

_ Et c'était lui chez Lilou ? Et l'autre jour au bureau ? Tu me trompais avec lui depuis longtemps hein ?

À chacun de ses arguments et à chacun de mes silences il resserre sa main contre mon cou.

Ça ne peut pas continuer il va me tuer !

_ Pendant tout ce temps tu faisais semblant avec moi ? Tu t'es moqué de moi pendant tout ce temps... et même pendant que je te faisais l'amour tu simulais et tu pensais à lui ?

Ça y est je pleure. Je ne sais même pas ce qui me fait plus mal, ses mots ? Ou le fait qu'il essaye de me tuer de ses propres mains ?

_ Nate hein. Je me souviens du jour où tu m'avais appelé ainsi. Alors c'est lui ton amant.

Dans un dernier effort, je lui envoie un coup de pied dans les boules. Pendant qu'il gémit, je me dirige en courant vers la porte et la déverrouille.

Malheureusement, je suis encore trop faible et à peine ai-je mis le pied sur le balcon qu'il m'attrape par le bras et me plaque encore sur un mur !

Mais il devient complètement fou ma parole, il commence à serrer fort et sans hésiter cette fois.
_ Dan... lâche moi...

_ Je t'ai donné tout mon amour ! Je t'aurais décroché la lune si il avait fallu... mais tu t'es moqué de moi petite salope !

Salope ? Ok ça va beaucoup trop loin.

Je continue d'économiser mes forces et au moment où mes pieds allaient me lâcher, je lui envoie un deuxième coup de pied dans les boules, il vacille à peine et tente de revenir à la charge, mais je fonce sur lui tel un joueur de rugby et le pousse en y mettant tout mon poids, il perd l'équilibre et j'observe son mètre quatre-vingt trois dégringoler les escaliers sous mon regard horrifié.