53. One last time.

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Une semaine.

Une longue putain de semaine que je n'ai eu aucune nouvelle de Nate et pour moi c'est clair comme de l'eau minérale que c'est terminé.

Dire qu'il ne me manque pas serait le plus gros mensonge de l'année. Même pas un appel, ni même un message. Il aurait même pu m'envoyer un emoji tout au moins.

Bref, ce fut la semaine la plus tendue, et la plus stressante de ma vie. J'ai passé 90% de mon temps à penser à Nate, et pendant les 10% restants, je consultais mon téléphone pour voir si je n'avais pas un appel manqué de Nate.

Je pourrais l'appeler évidemment, mais ce serait toucher le fond, et je ne suis pas prête à me rabaisser à ce point. Je pourrais peut-être passer chez lui en prétextant chercher mon T-shirt, mais ça serait toucher le fond et continuer de creuser.

Mais je n'y peux rien, peut-être un jour ma fierté me perdra, mais une chose est sûre je ne ferais pas le premier pas. Si il ne veut plus qu'on se parle, d'accord ! Mais qu'il ne revienne pas avec la bouche en coeur plus tard.

_ Elena ?

Je me retourne vers Younes qui me regarde bizarrement.

_ Quoi ?

_ Tu es entrain de poignarder un bout de pain là.

Je baisse les yeux et effectivement le couteau que je tenais est plantée dans un ananas. Je soupire en me massant les tempes.

_ Tu es sûr que tout va bien Léna ? Oui, parce que ces temps-ci tu es plutôt agressive et tendue sur les bords.

Je me jette dans ses bras et pour la première fois depuis cette éprouvante semaine, je laisse libre court à mes larmes. Younes ne comprend sûrement rien, mais il me caresse le dos en me chuchotant de me calmer, et ça me suffit.

_ Les hommes sont des idiots, c'est une certitude mathématique.

Je renifle en me décollant du torse de mon frère. Je suis à peu près sûre que c'est la première fois qu'il me voit pleurer et qu'il n'en connaît sûrement pas la cause. La sonnerie se fait entendre et je m'assois sur une des chaises de la cuisine, signe que je n'irais pas ouvrir. Younes soupire avant de monter les escaliers. Je lève les yeux au ciel car la personne insiste et je n'ai pas d'autre choix que d'aller ouvrir, shit.

Je suis alors très étonnée de voir Nate se tenir devant moi, l'air grave et les mains dans les poches. Par réflexe mais surtout sous le choc, je lui claque la porte au nez. Je m'assois à même le sol et commence à réfléchir.

Qu'est ce qu'il fait ici après une longue semaine d'absence ? Est ce qu'il est venu mettre les points sur les i avec moi ? Est ce qu'il veut me plaquer ou me demander pardon ? Je guette par la fenêtre et il est là. Je prends alors tout mon courage et lui ouvre la porte.

Il me regarde et je ne peux m'empêcher de baisser la tête. Si il voit mes yeux il va savoir que j'ai pleuré et il n'y a pas de pire sensation que de se sentir fragile et vulnérable.

_ Bonjour Elena.

_ Bonjour.

On reste planté là un moment avant qu'il ne brise le silence.

_ Je... peux entrer ?

Je me décale sans en placer une et il rentre. Il s'assoit sur le canapé et se triture les doigts.

SensationWhere stories live. Discover now