55. Next.

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Je ne devrais pas être entrain de me lamenter pour quelqu'un qui s'en bat les couilles de moi. Je devrais être entrain de faire la fête car le plan avec Romain s'est avéré plus que concluant et je sais qu'il va venir ramer ici.

Mais non, je suis là à me tuer pour quelqu'un qui n'en vaut pas la peine. J'ignore les appels de Manoah depuis au moins deux heures. Je ne veux pas qu'elle arrive et me trouve dans cet état...

Je me change rapidement, enfile mes baskets et sors pour courir. J'ai besoin d'extérioriser toute cette rage qui sommeille, si je reste là je vais sûrement exploser comme un volcan en éruption.

Je commence à courir, de toutes mes forces. J'ai envie de courir à n'en plus pouvoir, au point de ne plus pouvoir respirer. J'accélère la cadence, mais je ne me sens toujours pas libérée alors j'augmente encore le rythme.

_ Hey, flash.

Un gars commence à courir près de moi, je ne l'ai même pas vu arriver. J'accélère encore et je vois qu'il commence à galérer pour me rattraper.

_ Hey attends !

Il ne peut pas me lâcher les baskets ? Il ne voit pas que je veux être seule ? Je finis par m'arrêter pour le rembarrer une  bonne fois pour toute.

Je lève la tête et tombe nez à nez avec un bel apollon, un de ceux qu'on voit sur les couvertures de magazines. Un de ceux qui dégagent tellement de charisme et de sex-appeal que vous n'avez pas d'autre choix que de vous arrêtez de penser un instant, juste pour mieux le regarder.

Je reprends tout de même mon courage à deux mains avant de lancer.

_ Excusez moi, mais j'aimerais bien faire mon sport, toute seule.

Il m'observe intensément avant de sourire.

_ Courir pour se défouler hein ? Je m'appelle David, je suis coach sportif. Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit. Voici ma carte.

Je récupère le bout de papier qu'il me tend et il me lance un de ses sourires de séducteur qu'il doit sûrement lancer à toutes les jeunes filles qu'il croise.

Je finis par rebrousser chemin en rentrant chez moi.

Chaque fois que je croise un couple qui a l'air heureux, j'ai les nerfs. Je ne peux m'empêcher de penser à Nate, de penser qu'il ne m'a pas laissé le temps de lui dire que je l'aime, et très vite les larmes me montent aux yeux.

Je me sens vraiment pathétique de pleurer en pleine rue pour un homme. Où est passé mon ego ? Où est passé mon âme de féministe intransigeante ?

Les gens m'observent étrangement, et ça m'énerve. N'ont-ils jamais vu quelqu'un avec de la peine ? Qu'ils aillent tous au diable.

Je récupère ma clef et ouvre la porte en essuyant les coins de mes yeux du revers de la main.

_ Bonjour Elena.

Je me retourne vers cette personne, assise sur le canapé du salon. C'est quoi cette mascarade ? Parmi toutes les personnes sur la surface de la terre il a fallu que ce soit LUI que je trouve dans mon salon un soir où je suis particulièrement pas dans mon assiette ?

_ Comment tu as fait pour entrer chez moi poil de carotte ?

Il croise les bras et me nargue sans gêne.

_ Ce n'est pas important. Je suis venu parler affaire.

Je croise les bras sur ma poitrine et m'assois en face de lui, une expression hautaine à la figure. Intérieurement je trépigne d'impatience, j'attends ce moment depuis des lustres. Mais dans le monde des affaires, il faut toujours garder son sang froid. Il se racle la gorge avant de commencer.

_ Je ne vais pas te mentir ces temps-ci je me sens un peu dépassé, avec Collins Dry et tout. Les employés me détestent, les ventes dessinent des pentes et de plus les journaux parlent mal de moi. Alors je me suis dit que qui d'autre qu'Elena, avec toute son expertise et son expérience pourrait mieux m'aider.

J'hausse un sourcil. Il est encore plus pathétique que ce que je pensais. J'effectue vraiment un combat intérieur pour ne pas sourire.

_ Alors Elena. J'ai une offre pour toi que tu ne peux pas décliner.

_ Je t'écoute ?

_ Je veux que tu sois ma co-directrice.

SensationWhere stories live. Discover now