32. La hache de guerre.

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_ Tu es quoi ?

Je n'affronte pas son regard, je n'en ai pas la force.

Qu'est ce qui m'a pris de balancer ça comme ça ? Alors que tout semblait s'arranger ?

_ Il... il est de moi ?

Non il est de père noël imbécile. Bien sûr qu'il est de toi !

Ça c'est ce que je dis dans ma tête bien sûr, parce que j'ai beaucoup trop peur d'affronter son regard, du coup je me contente de hocher la tête. Il me lâche pour se passer un main sur le visage. Il regarde le vide avec une expression indescriptible, sûrement entrain de réfléchir.

J'ai horriblement peur qu'il n'assume pas. Je sais que si c'est le cas ça veut dire qu'il ne m'aimait pas vraiment mais bon. Aucune femme sur cette terre n'a envie d'être un mère célibataire.

_ Alors tu es enceinte... de moi qui plus est. C'est... le plus beau jour de ma vie.

Brusquement il place ses mains par dessous mes genoux et me porte en mode princesse.

_ On va avoir un enfant Manoah tu sais ce que ça implique ? Toi et moi on va être parent. On va devoir s'occuper de l'éducation d'un jeune citoyen, on sera les garants de toutes ses fautes jusqu'à sa majorité. On...

_ Ferme ta bouche. Ça a l'air drôlement chiant d'être parent quand c'est toi qui en parle.

_ Mais tu es enceinte de combien de temps ?

_ Je n'en sais absolument rien, je n'ai fait aucune échographie encore. Et j'ai d'ailleurs appris ma grossesse complètement par hasard.

_ Tant mieux. Comme ça à ta première échographie je pourrais être là.

Il sourit de toutes ses dents avant de me reposer par terre et de m'embrasser le front. Il fronce alors les sourcils en me regardant.

_ Il y a quand même quelque chose qui m'intrigue...

Je le regarde pour lui signifier qu'il peut continuer.

_ Si on ne s'était pas réconcilié, tu ne m'aurais pas parlé de ta grossesse ?

_ Je ne pense pas non.

_ Wouah, j'ai failli perdre non seulement la femme de ma vie, mais en plus mon enfant, dit-il en me serrant plus fort contre lui, je veux que tout le monde sache que je t'aime, que tu portes mon enfant, je ne veux plus qu'on ait une relation secrète.

Je me sens bien dans ses bras, je me demande comment j'ai pu m'en passer aussi longtemps.

_ On est bien Hugo mais je crois qu'on a un problème. Comment on va sortir ?

_ Je n'en ai aucune idée, soupire-t'il.

Toujours comme ça, Hugo, agir avant de réfléchir, c'est sa devise. Je me décolle de son corps et saisit mon téléphone.

_ Je vais appeler le morveux, c'est le seul a avoir un double de toutes les clés.

Ça sonne et il répond à la deuxième tonalité.

_ Romain s'il te plaît il faut que tu viennes dans mon bureau.

_ Pourquoi je ferais une chose pareille ?

Je lève les yeux au ciel, j'ai envie de l'envoyer six pieds sous terre, mais je ne peux pas si je veux sortir d'ici.

_ Ma clé s'est cassé malheureusement. Et je suis enfermée à l'intérieur.

Il soupire lourdement, comme si c'était lui qui était le plus ennuyé de nous deux.

_ J'arrive.

Et il me raccroche au nez, comme le morveux mal élevé qu'il est. Je soupire en me massant les tempes.

_ Il n'a pas l'air de te plaire le nouveau patron.

_ Je le déteste, il est détestable, imbu de lui-même, mal élevé et ce n'est même pas un Collins bordel ! Alors pourquoi est-il là à me pourrir la vie ?

Un bruit de cliquement se fait entendre et la porte s'ouvre sur Romain. Il n'a pas l'air content et je prie pour qu'il n'est rien compris parce que quoi qu'il arrive, je ne veux pas perdre mon boulot.

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