54. Game over.

1.2K 85 0
                                    

L'amour peut parfois nous pousser à faire des choses étranges et carrément stupides. Des choses comme être entrain de sonner chez Nate en ce moment même pour lui parler. Ne vous inquiétez pas, j'ai laissé ma fierté chez moi, bien au fond de mon placard.

J'ai eu ce déclic ce matin. Je l'aime, et je suis à peu près sûre que c'est réciproque, mais que pour un complexe de classe social, il est prêt à tout arrêter entre nous. Mais je ne le vois pas comme ça, on est comme Barbie et Ken, on est fait pour être ensemble. Je suis même prête à le supplier pour qu'il ne me quitte pas. Je veux lui faire comprendre que je suis prête à me battre pour notre couple.

Ça fait presque vingt minutes que je sonne et que personne ne vient ouvrir. Excédée, je décidé de pousser la porte qui est -miraculeusement- ouverte. L'appartement est calme, aucun bruit ne se fait entendre. Je pénètre à l'intérieur et me dirige vers la chambre de Nate, vide elle aussi.

Déstabilisée mais surtout découragée je décide de sortir, une femme m'interpelle alors de l'autre côté de la clôture. Je m'approche d'elle, je n'avais encore jamais vu les voisins de Nate. C'est une vieille dame avec des cheveux grisonnants et bouclés.

_ Si vous cherchez le jeune homme qui vivait ici, il est parti.

_ Parti ? Comment ça ?

Le refoulement est tout un art. J'ai bien compris qu'il était parti. Dès la seconde où j'ai perçu son appartement sans vie, je l'ai compris. Mais me l'avouer tout haut comme ça est au dessus de mes forces.

_ Je ne sais pas, il a dit qu'il rentrait dans sa ville natale. Il m'a prévenu qu'une jeune femme viendrait sûrement ici. Et il m'a dit de vous remettre ceci.

Elle sort de sa poche un trousseau de clef. Je comprends assez vite que ce sont les clefs de son appartement. Inconsciemment une larme s'échappe de mes yeux et dévale ma joue. Je ne pleure pas de tristesse ou de désespoir, je pleure de rage. Je lui en veux horriblement de partir comme ça, sans me le dire, d'être aussi lâche, de se comporter en gamin.

Je me sens complètement idiote, je comprends bien que dans notre relation il n'y avait que moi à faire des efforts, il n'y avait que moi à m'accrocher. Je sens une main qui me caresse le dos, il s'agit de la vieille dame.

_ Ne vous inquiétez pas, si il vous aime il reviendra.

Si seulement, si seulement...

SensationWhere stories live. Discover now