J'ai pleuré

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     Et puis j'ai lu, tous ces poèmes qui parlaient d'amour, de manque et de désespoir. Tous ces poèmes qui parlaient de nous. Je t'ai aimé, puis je t'ai repoussé, tu m'as manqué puis nous nous sommes alanguis de désespoir.
     Pourtant, je ne lisais pas ces poèmes pour leur vérité improbable, j'ai lu pour échapper à la vérité de nos âmes qui ne trouvaient de répit que l'une dans l'autre.
     Et puis tu t'es enfui, cette fois c'était toi qui me repoussais. Et j'ai compris, lorsque tu m'as quitté, que ce n'était pas un choix, pas une évidence mais un devoir. J'ai su lorsque ton corps était loin du mien et que ta vie était en doute, que jamais plus je ne connaîtrais le répit.
      Alors je me suis accroupie, ta chemise coincée étroitement contre ma poitrine, ton odeur masculine contre la mienne, et j'ai pleuré. J'ai pleuré ta disparition, j'ai pleuré notre mort, j'ai pleuré mes erreurs, j'ai pleuré les tiennes. J'ai pleuré notre amour, notre manque, notre désespoir.
      Et puis je me suis relevée, j'ai rangé ta chemise, j'ai essuyé mes larmes et j'ai ouvert un livre. Parce que la passion tragique est plus belle à lire qu'à vivre.

MOTS POUR MAUXWhere stories live. Discover now