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Lorsqu'il voulut se redresser sur son lit et que deux infirmières s'approchèrent pour l'aider, il leur fit signe que c'était inutile : il se sentait bien.

— Ça va ? demanda le médecin.

— Oui, merci. Docteur ?...

— Azad. Dr Ghulam Azad.

— Enchanté. Inspecteur Axel Denoël, Astropol.

— Eh bien, inspecteur Denoël, je vais à présent pratiquer une auscultation de contrôle pour vérifier que le transfert énergétique a correctement réparé vos blessures.

— Il arrive que ce ne soit pas le cas ?

— Non, mais c'est la procédure.

L'homme sortit son stéthoscope et le déposa sur la poitrine de son patient. Denoël s'aperçut à cette occasion que sa chemise avait été découpée pour permettre à l'équipe médicale d'intervenir.

— Respirez lentement et profondément, s'il vous plait, indiqua le docteur.

Tout en s'exécutant, alors que le médecin faisait glisser son instrument en divers points de sa poitrine, il observa la salle. Un infirmier avait prestement retiré le brancard où reposait feu le sérène et un homme de ménage s'était précipité à sa suite pour effacer d'un coup de serpillère la flaque de sang vermillon qui tachait le sol.

En moins d'une minute, on avait fait disparaître toute trace de l'horreur qui s'était jouée ici quelques instants auparavant.

— Alors, docteur, comment est-ce que je me porte ?

— Comme un charme. Vous n'avez plus une blessure. Il jeta un coup d'œil au moniteur affichant en temps réel les données corporelles et le bilan sanguin. Et vos constantes sont dans les normes. Comment vous sentez-vous ? En forme ?

— Sans doute mieux que la plupart du temps.

— C'est normal : vous venez d'absorber une dose d'orgone extrêmement forte, d'où un pic d'énergie. Toutefois, ne vous y fiez pas, dans une heure ou deux vous aurez le contrecoup. Je vous conseille de vous accorder une bonne nuit de sommeil.

— J'essaierai autant que possible de suivre le conseil. Puis-je y aller ?

— Je vous en prie. Tenez, enfilez ça.

Il lui tendit un haut de tenue médicale pour remplacer sa chemise déchirée.

Denoël sauta sur ses pieds et se changea rapidement, puis il sortit de la salle. Une infirmière s'approcha pour lui indiquer que des amis à lui se trouvaient dans la salle d'attente, au fond du couloir. Effectivement, lorsqu'il y pénétra, Lula l'attendait en compagnie du commissaire Miller et de Lavoie.

La jeune femme se jeta sur lui dès qu'elle l'aperçut. Ses pieds décollèrent du sol et elle s'accrocha autour de ses bras, blottissant sa tête au creux de son épaule.

— Axel ! s'écria-t-elle. Mon Dieu ! j'ai cru que vous alliez mourir.

Elle l'étreignit encore plus fort et, alors qu'il ne s'y attendait pas, elle se mit à l'embrasser sur la joue, comme une enfant heureuse de retrouver son papa. Denoël était d'autant plus gêné que le regard dédaigneux du chef de la police ne les quittait pas. Il repoussa son élève avec délicatesse et la remercia de sa sollicitude. Il s'enquit également de sa santé à elle.

— Juste quelques égratignures, assura-t-elle. Vous m'avez sauvé avant qu'il ne me touche. Merci, mon héros.

— De rien.

Il se tourna vers le commissaire qui s'était approché.

— Comment vous vous sentez ? demanda le policier.

SÉRÉNA - WATTY AWARD 2019 WINNERМесто, где живут истории. Откройте их для себя