SÉRÉNA - WATTY AWARD 2019 WINNER

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Libéré de l'emprise du sérène, Denoël s'effondra contre l'arbre auquel il était enchaîné. Il était perdu, choqué, ne sachant comment réagir face à une telle révélation.

La fin de l'humanité ?... C'était trop gros pour lui.

Oubliant qu'il n'était plus relié à l'extraterrestre, il dit :

— Vous ne pouvez pas faire ça. C'est une horreur. Le pire des génocides.

C'est Lavoie qui lui répondit :

— Ils s'en fichent. De leur point de vue, nous ne sommes que des animaux. Et des nuisibles, encore. Pleurez-vous quand on tue des milliers de moustiques pour endiguer une épidémie ? C'est la même chose pour eux : nous sommes de la vermine qui les décime depuis presque un siècle, ils souhaitent juste que cela cesse.

— Nous ne pouvons pas être complices de ça. Alexis, nous devons l'empêcher !

« C'est impossible, monsieur Denoël. Vous êtes à présent entre nos mains. »

Il sursauta, paniqué, et chercha autour de lui d'où venait cette voix, avant de comprendre qu'elle était dans sa tête.

— Vous l'avez entendu ? demanda Lavoie.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Le sérène en vous. Ça surprend la première fois, mais vous verrez, on s'y habitue.

Le sérène en lui ? Il se rappela alors comment on l'avait soigné après la tentative d'assassinat de Yoon.

— Je suis contaminé ?

— Oui.

— Vous aussi ?

— Oui. Je me suis cassé le bras il y a trois ans, en jouant au football avec mon petit cousin. J'ai eu droit à un transfert d'énergie. Peu après, cette voix apparaissait dans ma tête, me demandant d'espionner la police de Séréna pour le compte des extraterrestres.

— Et bien sûr, vous avez accepté.

— Je n'avais pas le choix. Si je n'obéis pas à leurs ordres, le sérène qui m'habite se « réveillera » et prendra ma place, me supprimant du même coup. Et c'est ce qui vous arrivera si vous ne faites pas ce qu'ils vous demandent.

— Je crois que je préfère encore mourir que de participer à la destruction de l'humanité.

« Je n'en doute pas, monsieur Denoël. Vous êtes suffisamment courageux pour ne pas craindre la mort. Mais en ce qui concerne votre fils ? Rappelez-vous son accident de baseball l'été dernier. »

— Comment êtes-vous au courant de ça ?

« Je suis dans votre tête. Vos pensées n'ont aucun secret pour moi. »

Denoël réfléchit. Il voyait parfaitement de quoi il s'agissait. Lucas s'était blessé en jouant au baseball lors d'un tournoi scolaire organisé à Central Park. Un mauvais pas en courant et il s'était fracturé la cheville. À l'hôpital, le médecin l'avait soigné par un transfert d'énergie.

— Lucas... Il est infecté aussi ?

« Il l'est. Nous pouvons nous en prendre à lui à tout moment. Faites ce que nous demandons ou il mourra. »

Recroquevillé sur lui-même, l'inspecteur plongea sa tête dans ses mains comme s'il avait pu ainsi extirper l'intrus qui squattait son cerveau.

— Qu'est-ce que... bafouilla-t-il. Qu'est-ce que vous voulez ?

« Vous allez voir, c'est très simple. »