Obsession irrésistible

Plus d'ennuis

Il avait fallu plusieurs jours à Narcissa avant d'apprendre une autre information intéressante. Une fois de plus, il s'agissait d'une autre abomination créée par Voldemort, un de ses horcruxe. Une bague, qu'il avait dissimulée dans les ruines de la maison de sa famille maternelle, ceux-là même qui l'avaient rejeté, les Gaunt.

Après quelques recherches, Narcissa avait eu un fou rire hystérique, seule dans la bibliothèque des Malefoy, en découvrant l'impensable. Le Maître de son mari, qui vantait tellement la pureté du sang, n'était rien d'autre qu'un sang-mêlé. Un vulgaire sang-mêlé, né hors mariage, d'un moldu qui avait abandonné Merope Gaunt enceinte...

Quand à son ascendance paternelle, elle n'était guère plus reluisante, puisqu'il s'agissait d'une famille de repris de justice.

L'aristocrate avait secoué la tête, incrédule, lorsqu'elle avait réussi à se calmer, avant de se demander comment Voldemort avait réussi à entortiller tous ces sangs-pur, et à les faire obéir. Il était certes puissant, un monstre puissant, mais tous ces sorciers auraient pu lui tourner le dos et la guerre n'aurait jamais eu lieu...

Elle avait attendu la nuit pour se rendre à la maison des Gaunt. Avec prudence, elle avait cherché l'endroit délabré, évitant les sortilèges posés ça et là, avant de trouver la bague qu'elle cherchait.

Elle était telle que l'avait décrite Voldemort, et elle hésita un bref instant à lancer un maléfice de Gemino pour la dupliquer et cacher le fait qu'elle l'avait dérobée mais elle n'osa pas.

L'objet était infestée de magie noire, rien de moins que porteur de l'âme maudite de Voldemort, et elle craignait ce qui pourrait se passer si elle lançait un sort dessus.

Elle préféra faire confiance à son instinct et la laisser en l'état, sans y toucher, la plaçant dans une boîte pour la transporter.

Elle se glissa dans son manoir, tenant l'objet avec précaution, quand les bougies s'allumèrent autour d'elle, la faisant sursauter.

Les yeux écarquillés, le cœur battant, elle se trouva face à Lucius, visiblement furieux.

Nerveuse, elle regarda autour d'elle, s'assurant qu'ils étaient seuls.

Lucius renifla, ses yeux clairs lançant des éclairs.

- Nous sommes seuls, Narcissa. Le maître a décidé d'un raid sur un village moldu.

Narcissa pinça les lèvres, se demandant combien d'enfants viendraient à périr cette nuit... Lucius sembla suivre sa pensée puisqu'il se radoucit légèrement.

- Où étais-tu ? Tu aurais pu te faire surprendre, ou quelqu'un aurait pu noter ton absence !

Elle se laissa gracieusement tomber dans un fauteuil et laissa échapper un rire nerveux.

- J'avais à faire.

- Toujours ton projet insensé ? Narcissa, je t'en prie... Reste à l'écart de toute cette folie ! Le Maître... il devient...

- Fou ? Il l'a toujours été, cher époux.

- Justement ! Ne nous attire pas plus d'ennuis que nous en avons déjà, Narcissa. Il suffit d'un rien pour que nous ne devenions la cible de sa colère

- C'est un sang-mêlé. Un fils de moldu. Qui est-il pour décider qui a le sang-pur ou non ?

Lucius ouvrit la bouche et la referma aussitôt avant de blêmir et de regarder autour de lui.

- Quoi ?

- Tu l'ignorais, n'est-ce pas ? Ce monstre a volé des vies au nom de... je ne sais même pas quoi ! Probablement une envie de revanche contre son père moldu qui a abandonné sa mère enceinte...

- Merlin...

Narcissa constata avec satisfaction que son mari avait l'air ébranlé. Ses convictions vacillaient déjà, depuis son passage à Azkaban. La mort de Drago avait été un autre coup porté à sa fidélité aux ténèbres. Et ce dernier élément semblait être la goutte d'eau qui ferait déborder le chaudron...

Le blond se passa une main tremblante sur les yeux, et secoua la tête.

- Comment...

- En écoutant aux portes. Personne ne me prête attention, ils me prennent pour la docile épouse sang-pur qui obéit aveuglément à son mari.

Lucius laissa échapper un ricanement en jetant un coup d'œil tendre à sa femme. Narcissa pouvait être qualifiée de bien des manières, mais certainement pas d'épouse docile. Elle avait une propension à faire exactement ce qu'elle voulait et à diriger sa maisonnée d'une main de fer. Lucius était peut être le chef de famille, mais ses décisions avaient toujours été approuvées par Narcissa.

Sa tendre épouse lui sourit en retour, d'un air amusé, et se pencha légèrement en avant.

- C'est comme ça que j'ai découvert l'existence de ces objets auxquels tient tant le Lord. Ce sont des abominations, contenant des morceaux de son âme.

Lucius hoqueta, effaré. La Magie noire ne l'avait jamais rebuté, mais l'idée même de morceler son âme et de se séparer d'une partie le remplissait d'horreur.

- Que vas-tu en faire ?

- Je leur ai trouvé une cachette idéale, et je compte bien la révéler au jeune Potter uniquement. S'il est le seul espoir de ce vieux fou de Dumbledore, autant lui offrir un léger avantage, non ?

- Pourquoi ce gamin insignifiant, Narcissa ? Pourquoi pas directement les remettre à Dumbledore ?

- Parce que Severus m'a dit que Harry Potter avait été le seul élève d'une autre maison que Serpentard à être touché par la mort de Drago. Je me dis que s'il avait été présent près de mon fils, il n'aurait pas hésité à essayer de le sauver, même s'ils étaient rivaux.

L'aristocrate pinça les lèvres en dévisageant sa femme, puis hocha sèchement la tête.

- Que vas-tu faire de cet objet ?

- Aller le cacher. Puis-je compter sur toi pour taire mon absence ?

- Bien évidemment, Narcissa.

Elle eut un air satisfait, et lui sourit avec douceur.

- Je ne serais pas longue, mon ami. Tu devrais... à l'occasion renouer avec Severus. Tu peux lui faire confiance, j'en suis certaine.

Lucius gronda, les sourcils froncés.

- Qu'est-ce que tu me caches encore, Narcissa ?

- Severus a accepté de protéger Drago lors de la mission confiée par le Lord. Il n'était pas au courant du raid et n'a donc rien pu faire, malheureusement.

Choqué, Lucius eut un mouvement de recul.

- Est-ce un traître ?

Narcissa ricana.

- Je l'ignore et ça n'a pas d'importance. Ne t'avise pas de lui causer du tord pour regagner du pouvoir, Lucius, je ne te le pardonnerai pas. Je sais juste que Severus est fiable et que tu peux lui parler de tout sans craindre d'être trahi.