Parachutisme

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Shakelbot n'avait pas été difficile à convaincre : il faisait confiance à Harry et bien qu'il n'appréciait pas les Malefoy, il était d'avis qu'ils ne méritaient pour autant pas Azkaban. Cependant, il mit en garde Harry, en lui annonçant que le ministre Scrimgeour semblait bel et bien décidé à faire tomber Lucius de son piédestal.

Harry avait donc décidé de se rendre seul au Ministère. Drago avait tenté de le dissuader, mais il s'était montré inflexible, en lui assurant que tout se passerait bien. Il n'était pas aussi convaincu qu'il voulait le montrer, mais il voulait s'assurer que Lucius et Narcissa ne soient pas inquiétés une fois qu'il serait de nouveau à Poudlard.

Face à Scrimgeour, Harry se rendit compte que la tâche qu'il s'était fixée allait s'avérer ardue. L'homme s'accrochait à sa rancœur contre Lucius, et il affirmait haut et fort qu'il voulait faire un exemple pour prouver au monde magique que le Ministère n'était plus corruptible.

Tous les arguments de Harry trouvèrent lettre morte, et finalement le Ministre le congédia sèchement en concluant l'entretien de façon grossière. Il ne put s'empêcher de dire à Harry qu'il devrait cesser de se mêler des affaires de grandes personnes.

Le Sauveur sortait donc du bureau ministériel fou de rage, sa magie pulsant violemment autour de lui. Il ignora les regards craintifs ou curieux qui pesaient sur lui, et il arpenta le couloir en marmonna entre ses dents, décidé à ne pas quitter le Ministère sans avoir trouvé une solution - même provisoire.

- Ce fichu Ministre. Il devrait aller faire du parachutisme sans parachute !

Il heurta presque une femme et il se figea en reconnaissant Amélia Bones, membre éminent du Magenmagot.

- Monsieur Potter. J'ignore ce qui se passe, j'ignore ce qu'est le... parachutisme... mais j'ai l'impression que vous êtes furieux.

Harry hésita un bref instant, puis soupira profondément.

- Effectivement. Je...

- Suivez moi, jeune homme. Vous allez m'expliquer. Ma nièce Susan ne tarit pas d'éloges sur vous et votre courage, je pense donc que je vous dois bien quelques instants pour voir ce que je peux faire pour vous.

Le Gryffondor lui offrit un sourire soulagé et reconnaissant et suivit la femme au monocle. Une fois installés, elle lui servit une tasse de thé et hocha la tête.

- Je vous écoute.

Harry but une gorgée pour se donner un peu de courage et commença son récit.

- Je suis venu voir le Ministre de la Magie pour lui expliquer certains faits qui se sont produits récemment. En effet, une escouade d'Aurors est venue au Manoir Malefoy où je réside actuellement pour arrêter mes hôtes ainsi que Severus Rogue.

Amélia sursauta et l'observa plus attentivement.

- Vous résidez au Manoir Malefoy ?

Harry hocha la tête.

- Effectivement. Comme j'ai tenté de l'expliquer au Ministre, sans les Malefoy je n'aurais pas pu vaincre Voldemort lors de la bataille finale. Ils ont pris d'énormes risques pour m'aider et je pensais que leurs actes pourraient prouver qu'ils n'étaient pas tels que le monde magique les perçoit, tout comme Severus Rogue.

- Vous voulez dire qu'ils sont espions pour l'Ordre ?

Harry eut un léger sourire.

- Le professeur Rogue était effectivement espion pour l'Ordre. Quand à Lucius et Narcissa... ils ont espionné dans le but de m'aider, moi. J'étais le seul au courant.

Face à lui, Amélia Bones but un peu de thé en fronçant les sourcils. D'un geste, elle fit signe à Harry de continuer.

- Voldemort avait utilisé un sort de Magie Noire pour diviser son âme et placer les fragments dans des objets afin de s'assurer l'immortalité. Il avait créé plusieurs horcruxes, et c'est Narcissa aidée de son mari qui a récupéré ces choses pour me les remettre afin que je puisse les détruire.

Les yeux écarquillés, Amélia secoua doucement la tête.

- Et si vous n'aviez pas détruit ces choses ?

- Voldemort aurait gagné. Il ne serait pas mort.

- Je vois.

- Les Malefoy ont prouvé leur loyauté en tuant sur le champ de bataille le serpent de Voldemort qui était un horcruxe également.

- Je suppose qu'il y a des témoins ?

- Il y en a forcément. Ils ne se sont pas cachés, et si j'ai pu les voir, vous pourrez trouver des professeurs qui ont vu la scène.

Amélia soupira et pinça les lèvres. Puis, elle prit un parchemin et écrivit quelques mots. D'un geste assuré de sa baguette elle expédia le parchemin sous forme d'avion en papier. Ils restèrent silencieux, buvant leur thé, Harry commençant à entrevoir l'espoir d'avoir gain de cause.

En voyant Kingsley entrer, Harry eut un sourire satisfait. Amélia s'adressa directement à l'Auror, d'un ton qui n'admettait aucune réplique.

- Kingsley. Saviez-vous que les Malefoy avaient aidé le jeune Potter ?

L'Auror hocha la tête sans hésiter.

- Monsieur Potter m'en a fait part sur le champ de bataille, il a empêché l'arrestation sur le moment. J'ai transmis un rapport mais d'après ce que je sais, l'information n'a pas été relayée. Le mandat d'arrêt est toujours d'actualité.

- Bien. D'autres témoignages ?

- Minerva McGonagall m'a raconté que les Malefoy avaient tué le serpent de Vous-savez-qui. Et j'ai plusieurs témoignages d'élèves qui m'ont parlé de leur surprise de voir réapparaître le jeune Malefoy en compagnie de notre Sauveur...

- Et Severus Rogue ?

- Toute personne appartenant à l'Ordre peut témoigner qu'il a pris de grands risques pour nous rapporter des informations, et ce depuis la première guerre. Il me paraît impossible de nier le courage dont il a fait preuve.

Amélia eut un sourire amusé.

- Ainsi donc, vous étiez derrière la disparition brutale de Drago Malefoy ?

Harry rougit et hocha la tête.

- Je suis intervenu parce qu'il aurait été forcé de prendre la marque contre son gré pour que ses parents ne soient pas tués.

La femme pinça les lèvres et hocha la tête.

- Pourquoi le Ministre n'a pas signé l'ordre de cesser les poursuites dans ce cas ?

Harry hésita un instant, puis répondit alors que la question s'adressait visiblement à Shakelbot.

- Lucius pense que le Ministre souhaite lui retirer toute influence.

Le membre du Magenmagot réfléchit un instant, puis remercia Shakelbot de son aide. Une fois qu'il fut parti, elle se saisit d'un parchemin et commença à écrire. Harry resta silencieux jusqu'à ce qu'Amélia Bones ne lève la tête avec un léger sourire satisfait.

- Nous vous devons beaucoup, Monsieur Potter. Tout le monde magique. Avec ce parchemin, ni la famille Malefoy, ni Severus Rogue ne seront inquiétés. Quoi que puisse en dire le Ministre.

Un large sourire aux lèvres, Harry la remercia chaleureusement.

Obsession irrésistibleWhere stories live. Discover now