Chapitre 20 : poésie.

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Jane passa le dimanche dans son dortoir. Elle mourrait d'envie d'aller rejoindre son professeur dans son bureau, ou même chez lui, mais après sa crise de possessivité de la veille, elle préférait faire profil bas. Elle était, après tout, une femme autonome, qui n'avait besoin de personne, qui n'appartenait à personne, et à qui personne n'appartenait. Après tout, ils ne faisaient que passer du bon temps ensemble, et il fallait qu'elle se prépare au fait que leurs rencontres ne seraient certainement pas régulières à cause de leurs emplois du temps respectifs. Afin de se remplir la tête avec autre chose que le souvenir de ses baisers et de ses mains sur ses hanches, elle passa la journée dans la salle commune des Serdaigles à rédiger quelques dissertations que leur avaient demandées les professeurs, malgré la semaine d'examens qu'ils avaient passé juste avant les vacances. Le soir, elle s'était même présentée au dîner en pyjama, dans une combinaison blanche sur laquelle se baladait un flamant rose. Elle avait enfilé sa capuche, sur laquelle trônait un bec d'oiseau en peluche. Elle avait profité du fait que Lupin soit en grande conversation avec Dumbledore afin de s'éclipser et de retourner à ses devoirs. Elle avait trouvé le sommeil sous les coups de minuit, et s'était levée vers dix heures du matin le lundi suivant. À son réveil, elle prit une bonne douche et rédigea quelques lettres : deux pour remercier Jean et Rosie de leurs présents et leur expliquer qu'elle avait été trop occupée à digérer le banquet de Noël pour leur envoyer un courrier le jour même, et deux pour ses parents, afin de prendre de leurs nouvelles. Elle prit la direction des volières juste avant le déjeuner afin d'envoyer plusieurs hiboux à ses destinataires. En arrivant en haut de la volière, elle croisa Socrate, assis devant l'alignement d'oiseaux, les yeux ronds.


— Socrate !


Le chat sursauta, puis il vint se frotter aux jambes de Jane en ronronnant, les moustaches frétillantes. Jane se baissa afin de lui caresser le dos.


— Joyeux Noël en retard, mon gros minou ! Passe me voir pendant les vacances, j'ai un petit cadeau pour toi.


Le chat ronronna de plus belle et Jane enfouit ses deux mains sous son ventre afin de le porter et de frotter son visage contre sa fourrure.


— Tu es vraiment trop tout doux, gros minou ! N'oublies pas ton cadeau, dit-elle en le reposant au sol tandis qu'il prenait la direction de la sortie de la volière.


En se relevant, Jane vit que Lupin était appuyé de son épaule droite contre l'encadrement de l'entrée de la volière. L'une de ses canines dépassait sur sa lèvre inférieure qu'il mordillait.


— Bonjour, professeur, lança Jane en se retournant afin d'appeler plusieurs hibou.

— Bonjour, Jane, répondit-il dans son dos. Vous avez passé un bon dimanche ?

— Bon, je ne sais pas. Je l'ai passé à disserté. Disons que, s'il n'était pas excellent, j'étais au moins occupée. Et vous ?

— Certainement pas bon. J'étais certain que vous passeriez me voir dans mon bureau.


Il était toujours appuyé nonchalamment contre le mur, la tête penchée sur le côté. Jane, les mains tremblantes à l'idée que son professeur ait attendu sa visite, se mordit la joue et se concentra tant bien que mal sur les lettres qu'elle devait attacher aux pattes des hiboux à l'air patibulaire.

Dernière année à Poudlard. (OC x Remus Lupin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant