Chapitre 25 : la Saint Valentin.

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La sortie à Pré-au-Lard avait lieu le samedi 12 février. Jane n'avait pas envie de sortir de son lit, ce qui inquiéta Rosie plus que d'habitude.


— Mais tu ne rates jamais une occasion d'aller acheter du chocolat, lança-t-elle d'un air choqué.

— Il faut bien une première fois à tout, répondit Jane en s'emmitouflant un peu plus dans ses couvertures. Je n'ai pas envie d'aller là-bas.

— Je ne comprends pas, se lamenta Rosie. Je m'inquiète pour toi, Jeannot. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

— Rien. Absolument rien. C'est certainement juste un passage à vide. Et aujourd'hui j'ai juste envie de rester couchée. Sors avec Jean, je ne serais pas de bonne compagnie de toute façon.

— Tu en es sûre ? Je peux rester avec toi, si tu veux.

— C'est bon Rosie, va prendre l'air avec Jean, je vais passer la journée à dormir.


Rosie, un air contrit sur le visage, embrassa Jane sur le front avant de sortir, non sans jeter un dernier regard sur son amie en fermant la porte du dortoir. Jane se tourna sur le ventre, cachée dans sa couette. Seule ses cheveux dépassaient. Elle voyait ses mèches vertes sur son oreiller. Vertes, comme ses yeux. Elle ferma les siens et inspira profondément ; elle ne voulait pas passer son temps à pleurer, même si en ce moment il lui était difficile de faire autrement. Elle ne voulait plus les voir. Elle aimait cette couleur, mais la détestait en même temps. Soudain, elle sortit précipitamment de son lit, saisit sa baguette et fonça dans la salle de bain. D'un geste, elle retira de ses cheveux ce trop-plein de couleur, de bonheur. Ils reprirent leur couleur naturelle, le brun, et elle resta un moment à fixer son reflet dans le miroir. Elle se sentait vide. Un détraqueur ne se serait même pas approché d'elle ; elle ne ressentait plus une once de joie de vivre couler dans ses veines. Elle s'en voulait d'être aussi faible. Comment cela pouvait lui arriver, à elle, qui voyait toujours le verre à moitié plein ? Elle qui ne se laissait jamais abattre et qui remontait toujours la pente ? Elle qui était toujours si joyeuse et pleine de vie ? Elle vit son reflet pleurer, et lorsqu'elle porta sa main à sa joue, elle était effectivement mouillée. Elle pleura de plus belle et s'accroupit dans la douche, contre le mur carrelé. Elle ouvrit le robinet et l'eau coula sur elle, sans s'arrêter. Elle était chaude, et imprégna rapidement le tissu de son pyjama. Elle ne sut pas combien de temps elle resta prostrée ainsi, mais sûrement de longues heures, car lorsque Rosie revint, elle était dans la même position. Seulement, elle ne pleurait plus. Elle avait les yeux dans le vague. Elle ne s'était jamais sentie aussi calme.


— Par Merlin Jeannot, s'exclama Rosie en entrant dans la salle de bain qui n'était pas fermée. Mais qu'est-ce que tu fais comme ça ?


Jane ne répondit pas. Elle ne leva même pas les yeux vers elle. Elle ne l'entendait pas, où de très loin. Comme à travers de la mousse. Rosie coupa l'eau et lança un sort de séchage sur Jane. La vapeur se faufila dans tout le dortoir, où il faisait désormais une chaleur insupportable et moite. Elle prit Jane par le bras, qui se laissa faire sans protester, et l'emmena jusqu'à son lit.


— Je vais aller chercher Mme Pomfresh, annonça Rosie.

— Non, répondit doucement Jane. Ce n'est pas la peine.

— Mais enfin Jane, bien sûr que si ! Ça fait combien de temps que tu es là-dessous ? Habillée en plus !

— Je ne suis pas blessée, ça ne sert à rien d'aller déranger l'infirmière pour rien.

Dernière année à Poudlard. (OC x Remus Lupin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant