Chapitre 6 : Écraser une fleur ne fait que décupler sa senteur

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Une douce odeur s'échappait de la tour d'astronomie. A mesure que je grimpais les marches une à une, la senteur des orangers en fleurs venait me chatouiller les narines.

Sur les quatre dernières marches menant en haut de la tour étaient déposé des fleurs d'orangers.

Que dis je ?! Toute la tour était envahi de ces fleurs, les pétales tournoyaient dans les airs tels de petits vifs d'ors.

Je chercha la provenance de cette tempête printanière en pleine automne, me doutant de la source d'un tel sortilège.

Venant confirmer mes soupçons, adossé à la fenêtre se trouvait une jeune fille, les cheveux bouclés, légèrement en batailles, dans lesquels c'étaient déposé un pétale.

Elle chantonnait une mélodie que je ne connaissais pas. A première vue cela semblait être une chanson d'amour, ou d'adieu, je ne savais pas vraiment, mais le rythme était lent et mélancolique.

Sa voix n'était pas sûre, mais il en émanait une certaine douceur.

Elle ne m'avait pas remarqué, sans m'en rendre compte je m'étais adossé à la rampe, contemplant se spectacle fleuris. Étrangement je me sentis bien et même heureux, cela était plutôt étrange car une grande tristesse semblait régner dans la pièce, mais la sécurité émanant du parfum des orangers me fit me sentir bien.

J'allais lui dire que c'était jolie, mais je me ravisa au dernier moment, me sentant soudain honteux de mettre laissé aller à la rêverie.

Je me redressa légèrement, esquissant un demi sourire qui se voulait assuré, avant de briser ce spectacle.

- J'ignorais que les fleurs permettaient de réparer les objets.

Elle sursauta se tournant vers moi. Elle contempla un instant la tour, comme si elle était elle même surprise de l'effet de son sortilège. En un coup de baguette elle fit disparaître fleurs et odeurs. Même les pétales qui s'étaient réfugiés dans ses boucles avaient disparus.

- C'est parfois les choses au-quelles on s'attend le moins qui sont les réponses à toutes nos questions.

- Je n'espères pas, je préfères quand les réponses sont faciles à trouver.

Elle leva les yeux au ciel, l'air de dire que ça ne l'étonnait pas.

- Allons y ! Plus vite on s'y met plus vite c'est terminé, dit elle tout en se dirigeant vers la petite salle.

- Après toi, dis je en grimaçant.

La légèreté qui m'avait envahi plutôt, s'était envolée, et me semblait bien futile face à la réalité.

Comme la fois précédente nous nous mirent à travailler sans s'adresser la parole. Pourtant contrairement à la dernière fois, la jeune Gryffondor ne brisait pas le silence, pour lâcher des « Ah mais oui bien sur ! » ou des « Peut être que... mais non c'est idiots ».

Elle restait cloîtré dans le silence, ses pensées bien loin de cette tour.

- Les fleurs répare-t-elle les cœurs brisés ?

Elle leva les yeux vers moi surprise, regardant autour d'elle comme si elle n'était pas sure que j'avais brisé le silence pour lui adresser la parole.

- Plaît-il ? Dit elle en haussant un sourcil.

- Je t'ai dit que j'ignorais que les fleurs pouvaient réparer des objets, mais en réalité c'est pour soigner une peine de cœur ?

Granger semblait de plus en plus surprise, me regardant comme si j'étais une autre personne.

- Je te remercie de ta sollicitude Malefoy, mais je pense que tu peux te mêler de tes affaires, d'ailleurs j'aimerais trouver la réponse à celles ci au plus vite.

Et tout en parlant elle ouvrit un grand grimoire, comme pour se cacher derrière.

J"esquissa un sourire, j'avais vue juste. Mais si elle pensait que j'allais en rester là, elle se trompait.

- Qui pourrait avoir brisé le cœur de Hermione Granger, dis je réfléchissant à haute voix. Londubat ? Non. Finnigan ? Non. Weasley ?

Au nom du rouquin, je l'a vit rougir, malgré le grand livre de sortilège avec lequel elle faisait mine d'être absorbé.

- Weasley !! Vraiment, le rouquin t''a brisé le cœur ?

Je me mit à rire.

Elle baissa le grimoire, plantant son regard chocolat dans le mien. Elle semblait blessé, tandis qu'un voile sombre tombé sur ses yeux. Mon rictus resta coincé dans ma gorge.

Au bout de quelques minutes, elle reposa à nouveau ses yeux sur les pages de sortilèges et elle se remit à écrire frénétiquement sur son parchemin.

Je ne prononça plus un mot.

Pourquoi est ce que je ne me mêler pas de mes affaires ? Après tout qu'est ce que ça pouvait me faire que le rouquin soit suffisamment aveugle pour ne pas se rendre compte de l'affection que ressentait Granger pour lui et que lui ressentait pour elle. Il n'en avait cure. Mais comme d'habitude il avait voulu creuser, en oubliant que ce n'était pas une camarade mais bien la rouge et or née moldu qui se trouvait devant lui.

Malgré ses pensées et son silence durant le travail qui suivit, il ne put s'empêcher de vouloir dire quelque chose alors qu'elle allait quitter la pièce.

- Granger !

Elle le regarda stupéfaite, légèrement dubitative.

- Je...

Je quoi ? Je ne savais pas quoi lui dire, ce n'était pas mon fort d'essayer de paraître sympathique. Je l'a regarda sans prononcer un mot, incapable de savoir si je devais la railler ou dire une phrase conciliante. Alors que qu'il me semblait avoir pris ma décision et que j'ouvrais la bouche pour parler, elle me coupa court.

- Malefoy, laisse tomber. A demain.

Elle quitta la pièce.

Je me sentis bien bête d'avoir envisagé de paraître agréable. Je voulais qu'elle m'aide mais je n'allais pas me forcer à sympathiser, je n'en avait pas besoin, laisser Potter tranquille était un compromis suffisant.

Alors que je quittais la tour je vis une petites fleurs d'orangers sur le sol. Elle était petite pourtant son parfum était puissant et envoûtant.

Je secoua la tête, l'écrasant alors que je descendais les premières marches.

Un Destin InviolableWhere stories live. Discover now