Chapitre 9

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Je sentis Harry bouillir de colère près de moi et prêt à sauter au cou de Smith pour lui arracher les yeux. Je pouvais presque sentir ses muscles se contracter un par un, il était devenu aussi raide qu'un bâton et surtout, plus enragé qu'un lion qui n'avait pas mangé depuis des mois. Sa respiration s'était considérablement accéléré et je sentais mon volcan prêt à exploser. Instinctivement, je pris sa main dans la mienne que je caressai de mon pouce, quand il voulut faire un pas en avant. Il effectua une légèrement pression sur ma main et se replaça plus près de moi. Il était toujours à la limite d'exploser mais au moins il s'était calmé juste un peu. Assez pour ne pas sauter sur Smith et se faire tuer ensuite par ces hommes. Nous aurions été ailleurs que chez lui, j'aurais volontiers laissé Harry le démolir, mais ici c'était risqué. Mais il était tellement aveuglé par sa colère, qu'Harry ne pensait pas à ça, il voulait foncer dans le tas et tant pis pour les conséquences. Je devais penser pour lui, comme je le faisais d'habitude.
 
Louis fit un pas en avant, mais pas pour s'avancer vers Smith, juste pour se placer juste un peu devant moi en signe de protection. J'étais vraiment touchée par l'intention. Depuis que nous nous étions rapprochés après avoir parlé pendant des heures, quand je croyais Harry mort et depuis il était très attentionné et protecteur avec moi. Je l'étais aussi avec lui. J'adorais vraiment ces garçons mais jamais je ne pourrais avoir de préférence pour l'un ou l'autre. Je n'avais juste pas la même affinité. Louis était le grand frère marrant et très protecteur, Liam était le grand frère sage et réfléchit, toujours à donner de super conseil et me faire entendre raison. J'adorai me confiait à lui pour ça. Zayn étai t le grand frère bagarreur et il m'apprenait beaucoup de chose, Niall lui était le boute-en-train, toujours à rigoler et le premier à faire des blagues. Il m'entraînait toujours dans ses combines. Je les aimais vraiment.
 
Je posai ma main sur le bras de Louis et fit un pas en avant pour m'expliquer avec Smith, mais Harry serra plus fort ma main pour me retenir. J'essayai de me dégager mais il resserra encore ses doigts et je grimaçai sous la douleur. Je tentais une nouvelle fois et je gémis doucement face à la force qu'il m'était pour me retenir. Il avait du m'entendre car il relâcha légèrement sa prise et se plaça juste derrière moi. Je sentis sa respiration claquer sur mon épaule et je frissonnai malgré moi. Il était beaucoup trop près, il fallait que je m'éloigne de lui au plus vite. Je dégageai brusquement ma main et avançai vers le bureau.
 
- Que me voulez-vous ? Demandai-je en me plantant devant lui.
- Je veux que tu travailles pour moi.
- C'est hors de question tu m'entends ! Fit Harry en me tirant contre lui. Oublie-là Smith ou je jure devant Dieu que je te mets une balle dans la tête.
- Du calme petit je vais pas la manger.
- Laisse-la tranquille c'est tout.
- J'ai juste besoin de tes doigts de fée. Me dit-il en ignorant Harry. J'ai besoin d'un pianiste pour mon club, le mien vient malencontreusement de mourir. Il était un peu cleptomane. Continua-t-il en haussant un épaule comme si cela était normal. Prend sa place et je t'aide à retrouver ta mère.
- On s'en va maintenant. Ordonna Louis en essayant de me tirer par le bras.
- C'est quel genre de club ? Demandai-je en résistant à Louis.
- Attends tu te fous de ma gueule !! Hurla Harry en me faisant pivoter que je lui fasse face. Tu ne penses quand même pas à t'allier avec lui ! Je t'interdis de faire ça Andréa. Je le repoussai fortement.
- Tu n'as plus ton mot à dire Harry ! Je fais ce que je veux.
- C'est trop dangereux pour toi.
- Je commence à connaître le danger merci.
- Il a raison Andréa, ne fais pas ça.
- Je suis assez grande pour prendre mes décisions toute seule ! Je veux retrouver ma mère.
- Laisse-nous nous occuper de ça.
- Et pourquoi ? Ça ne vous regarde pas et j'en ai marre qu'on me traite comme un bébé !
- Tu le fera pas ! Je me retournai vers Smith.
- Je commence quand ?
- Vendredi prochain à vingt heures au Brianna's Club.
- J'y serais !
 
**
 
Le vendredi suivant, je me préparai pour aller au club comme prévu. Je ne savais pas du tout dans quoi je m'embarquai, si j'avais accepté c'était sur un coup de tête et surtout pour embêter Harry. Sur le coup je n'y avais pas réfléchit, mais maintenant que j'étais presque prête à partir, je trouvais que c'était la décision la plus bête que j'avais prise, mais jamais je ne l'avouerais. Je voulais leurs prouver à tous que je pouvais affronter ça, surtout que j'avais déjà vécu bien pire. Jamais je ne baisserais les bras et penser à ma mère me redonnait des forces. De plus je ne serais pas seule, Louis avait décidé de m'accompagner ce qui me rassurait beaucoup.
 
Même si au départ j'avais refuser pour la forme et lui montrer que je pouvais y arriver, j'étais quand même très contente qu'il m'accompagne. J'avais même autorisé Aaron à venir, lui qui insistait tant pour se rendre utile et m'aider avec cette histoire, il allait être servit. Je savais que ça n'allait pas être bien dangereux de toute façon. J'allais m'asseoir derrière un piano et jouer pendant qu'Aaron et Louis seront assis à une table tranquillement à siroter des cocktails en plus de me surveiller. Et quand j'aurais fini, nous rentrerons à la maison et nous recommencerons le vendredi d'après jusqu'à en apprendre plus sur ma mère.
 
Mais si Smith s'attendait à ce que j'attende bien gentiment sans rien dire, il se mettait le doigt dans l'œil. Je l'appellerai tous les jours s'il le fallait pour savoir si les recherches avançaient. Il était certes impressionnant, intimidant dangereux et j'en passe, mais je ne comptais pas me laisser faire. Ma mère était ma priorité et si je devais me frotter au plus redoutable chef du milieu pour ça, je n'hésiterai pas une seconde. Il devait se rappeler que les Fuller sont toujours numéro quoi qu'il arrive, mon père était peut-être mort mais moi j'étais encore là et je ne laisserais personne me marcher sur les pieds.
 
Je passai une main dans mes cheveux que j'avais bouclé pour l'occasion et j'enfilai mes ballerines en soupirant. J'avais mis une petit robe noire qui m'arrivait à peine au dessus des genoux et un décolleté carré. Je voulais qu'on en voit le moins possible, je n'étais pas là pour m'exposer mais pour jouer du piano. Je sortis de ma chambre et descendis dans le salon ou m'attendait Aaron et ma cousine. Je jetais un coup d'œil sur ma montre et soufflai un bon coup en relevant les yeux. Louis n'allait pas tarder à arriver.
 
- Tu es sûre que ça va aller ?
- Mais oui, je vais juste jouer du piano et puis Louis sera là.
- Je sais mais ça m'inquiète quand même.
- Ça va aller. Essayai-je de la convaincre et elle hocha la tête.
- On part à quelle heure ?
- Quand Louis sera là.
 
Juste à ce moment la sonnette retentit, je leurs fis un petit sourire et partis ouvrir la porte. Mais sur le pallier ce n'était pas Louis, qui s'y tenait. Le dos bien droit et le regard déterminé, Harry me faisait face. Sans me laisser le temps de répondre, il me tira par le bras en me disant que nous devions parler. Il referma la porte derrière moi et fit en sorte de rester à une distance raisonnable. Il savait comme moi que si nous étions trop près l'un de l'autre, nous n'allions pas pouvoir aligner deux mots. Cela faisait une semaine que je ne l'avais pas vu, que je n'avais eus aucunes nouvelles et j'avais l'impression que cela faisait des années.
 
- Tu peux encore renoncer Andréa.
- Pourquoi je le ferais ?
- Parce que c'est dangereux pour toi ! Dit-il en essayant de contenir sa colère. Je veux pas de toi là bas.
- C'est juste un club ou je vais jouer du piano.
- Tu sais au moins quel genre de club s'est ? Je ne répondis pas. Tu ne sais pas ce qui se trame là bas Andy, moi je le sais. Avec le peu que tu sais de Smith tu ne devines pas un peu.
- Je ne vais pas renoncer, je dois retrouver ma mère Harry. Et puis de toute façon Louis et Aaron m'accompagne.
- Aaron hein ? Tu crois qu'il va arriver à prendre soin de toi ? Je ne répondis pas. S'il avait un semblant d'intelligence, il t'empêcherait d'aller là bas.
- Lui il me comprend et il est prêt à m'aider.
- Et c'est t'aider de te laisser faire n'importe quoi ?
- C'est mieux de que de m'enfermer à double tour dans ma chambre.
 
Avant que je ne comprenne ce qu'il se passe, il m'avait collé violemment contre le mur derrière moi et il avait frappé ses poings juste à côté de ma tête. Je déglutis difficilement et plantai mes yeux dans les siens. Il avait la respiration saccadé et il fit voyager ses yeux partout sur mon visage, comme s'il cherchait quelque chose. Il poussa un profond soupir et reposa son front contre le mien en se mordant les lèvres. Je fermai les yeux pour apprécier le contact et humai à grande bouffée son parfum qui me manquait énormément. Ses lèvres frôlèrent les miennes mais avant qu'elles ne se touchent il se recula de quelques pas et rompit le lien. Je rouvris les yeux pour le voir se passer une main dans les cheveux.
 
- J'ai toujours fais de mon mieux pour toi, pour te protéger. Tout ce que j'ai fais jusqu'à présent c'était pour ne pas que tu souffres. Je fronçais les sourcils et il soupira.
- Harry, de quoi tu parles ?
- De ta mère... J'écarquillai les yeux. Je sais que j'aurais du te le dire, mais putain comment j'étais censé t'annoncer un truc pareil ?
- Je l'aurais sans doute mieux pris si c'est toi qui me l'avait annoncé. Répondis-je d'une petite voix. J'aurais encaissé le coup, comme je fais d'habitude.
- Tu n'aurais pas supporter de te faire rejeter par elle, je le sais.
- Comment ça rejeté ?
- Elle ne se souvient de rien Andréa, ni de sa vie d'avant, ni de ton père... Ni de toi. Je pris une grande inspiration et baissai la tête.
- Donc tu ne m'aurais jamais rien dis si je ne l'avais pas découvert comme ça, par Simon ?
- Si je te l'aurais dis, mais pas avant de l'avoir retrouvé. Je relevai la tête vers lui et il me sourit faiblement. Je ne voulais rien te dire avant d'être sûr de l'endroit exact où elle se trouvait. Si je suis allé si facilement travaillé pour Smith c'est parce qu'en faite, avant de partir pour notre tour du monde j'ai repris contact avec lui, je voulais qu'il retrouve ta mère pour moi. Je me pinçai les lèvres pour ne pas pleurer. J'avais prévu de rentrer à Londres quand ça serait fait et te faire la surprise.
 
J'allais répondre quelque chose, mais Aaron sortit de la maison en disant que nous allions être en retard. En apercevant Harry, son regard se fit plus noir et il se redressa prêt à l'affronter s'il le fallait. Harry poussa un petit grognement et se redressa également. Avant qu'ils ne décident de se sauter dessus, je me plaçai au milieu et demandai une minute à Aaron, car je n'en avais pas encore finit avec Harry. Mais celui-ci ne bougea pas d'un pouce et défia Harry du regard.
 
- T'as pas entendu ce qu'elle t'a dit ?
- Où est Louis ?
- Chez lui, c'est moi qui l'accompagne.
- Je suis aussi censé venir. Rappela Aaron et Harry sourit mesquinement.
- Tu veux venir ? Aaron ne répondit pas. Fais comme tu veux, mais tu te trouveras un autre chauffeur. Un conseil, tu ne devrais pas t'aventurer seul vers là bas, tu risquerais de ne jamais revenir.
- J'aimerais parler à Harry, laisse-nous nous s'il te plaît. Dis-je à Aaron et il me regarda en fronçant les sourcils.
 
Il alla répliquer quelque chose mais finalement il referma la bouche et entra dans la maison. Je me retournai vers Harry et je fus surprise de le trouver aussi près de moi. Il caressa ma joue puis passa sa main dans mes cheveux, avant de planter son regard dans le mien. Il étudia attentivement mon visage encore une fois.
 
- Tu es magnifique. Souffla-t-il en passant son pouce sur ma lèvre. Aller on y va, tu vas être en retard.
 
Il frôla ses lèvres sur mon front avant de s'éloigner vers sa voiture. Je soupirai et partis derrière lui. Je pris place côté passager et bouclai ma ceinture. Il alluma le moteur et quitta ma maison pour se rendre au club. Je ne savais pas du tout où il se trouvait, mais vu ce qu'à sous entendu Harry tout à l'heure, j'imaginai que cela ne sera pas aussi accueillant que la maison de Smith. Quoi qu'avec lui je m'attendais à tout et j'avais bien raison, parce qu'une dizaine de minutes plus tard, Harry entra dans un quartier très chics et pleins de clubs, les plus populaires de Londres. Il traversa cette immense rue avant de tourner à droite dévoilant d'autres clubs, un peu moins beaux que ce que nous venions de voir.
 
Le Brianna's Club se trouvait tout au fond et était facilement visible avec son enseigne à néon rose bonbon. Mise à part ça, de dehors on ne voyait rien de plus sur celui-ci. La devanture était banale et ressemblait à tous les autres clubs du genre, surtout avec la grosse porte blindé. Harry gara la voiture parmi les autres tout aussi luxueuse les unes que les autres. Je descendis la première et regardai les alentours quand je sentis le bras d'Harry encercler ma taille et son souffle caresser mon oreille.
 
- Reste près de moi jusqu'à ce que tu montes sur scène, d'accord ? Je hochai la tête. Je ne te quitterai pas une minute des yeux, si tu as besoin de moi je serais là.
- Comme toujours. Je le sentis sourire.
- Oui, comme toujours.
 
Il m'entraîna avec lui vers le club, son bras toujours autour de ma taille. Il nous fit contourner le bâtiment jusqu'à une autre porte blindé. Il frappa trois fois avant que la porte s'ouvre sur un géant à la peau noire et l'air super menaçant. Il nous regarda attentivement et se poussa du milieu pour nous laisser le passage. Harry posa sa main au creux de mon dos et me poussa à l'intérieur. Je sursautai quand la porte se referma derrière nous, mais Harry continua de me faire avancer. Nous longeâmes un petit couloir à peine éclairé, d'ici j'entendais déjà le brouhaha du club ce qui m'indiquait que ce n'était pas le genre d'établissement où l'on écoutait tranquillement un morceau de piano.
 
Il poussa une porte et nous tombâmes enfin dans la grande salle où des tas de tables rondes, parfois petite, parfois un peu plus grande, étaient disposés. Je jetai un coup d'œil circulaire avant de relever les yeux vers Harry, qui lui gardait la tête bien haute et il regarda droit devant lui comme si rien de pouvait l'atteindre et surtout loin d'être intimidé par tout ce monde. Certaines têtes se tournèrent vers nous, sûrement parce qu'ils nous avaient reconnu. Harry baissa les yeux vers moi et me couva d'un regard rassurant, il me fit un clin d'œil puis me guida vers la scène.
 
Nous nous stoppâmes devant celle-ci et je jetai un coup d'œil au piano avant de me retourner pour regarder de nouveau la salle bondé. Elle était assez sombre, seule de petite lampe disposés sur les tables éclairèrent un peu, me permettant de voir certains visages. Je commençai à avoir sérieusement le trac maintenant et agrippai fermement le t-shirt d'Harry dans mes poings et déglutis nerveusement. Ses mains se posèrent sur mes poignets et je plongeai mes yeux dans les siens.
 
- Je vais pas y arriver.
- Bien sûr que si, tu peux le faire.
- J'ai jamais joué en publique, je vais me planter je le sais.
- Pourquoi avoir accepté alors ? Je me mordis les lèvres et il esquissa un petit sourire. Pour m'emmerder c'est ça ? Je baissai les yeux. Regarde-moi. Je relevai les yeux.
- Tu m'en veux ?
- Bien sûr que je t'en veux, mais maintenant ça ne change rien. Il soupira et me caressa la joue. Tu veux faire tes preuves ? Prouver que tu es assez forte pour te débrouiller seule ? Tu veux que je te laisse plus de liberté pour régler toi-même cette histoire ? Alors monte sur scène et montre à tout de monde de quoi tu es capable. Smith pense que tu n'y arriveras jamais, que tu es trop faible pour ça. Tu l'es ?
- Non. Je secouai la tête. Non je le suis pas. Il attrapa mon visage entre ses mains.
- Alors joue. Fais-le pour toi, pour ta mère. Fais-le pour n'importe qui mais monte sur scène et joue.
- Merci.
 
J'accrochai mes bras autour de son cou et plongeai mon visage dans sa poitrine pour respirer son doux parfum. Il passa ses doigts dans mes cheveux et cala sa joue sur le haut de ma tête. Je poussai un soupir de contentement et me détendis complètement. Ses bras autour de moi étaient la seule chose qu'il me fallait pour me sentir mieux. Malgré qu'il m'avait caché que ma mère était vivante, malgré tout ce que j'avais pus lui dire et même si j'avais cru ne jamais lui pardonner, je me rendais compte cela n'avait pas d'importance. J'avais besoin de lui comme jamais je n'avais eu besoin de quelqu'un.
 
Je relevai la tête vers lui et me surélevai sur la pointe des pieds, mais quand mes lèvres frôlèrent les siennes, il se recula et me sourit. Il porta ses doigts à mes lèvres pour me les caresser doucement. Je le regardai en fronçant les sourcils et il m'embrassa longuement sur le front tout en me serrant un peu plus contre lui. Il se détacha de moi en me souriant légèrement puis hocha la tête vers la scène où le piano m'attendait.
 
- Vas-y maintenant, c'est à ton tour. Je ne bougerais pas d'ici.
 
Je hochai la tête et pris une grande inspiration avant de me retourner et de grimper les deux marches pour me rendre sur la scène. Comme si cela n'était pas assez angoissant, tout le monde s'était tut. Je soufflai doucement et m'installai derrière le piano, je relevai la tête pour croiser le regard d'Harry qui comme l'avait dis, n'avait pas bouger de place. Il hocha la tête pour m'encourager et je lui souris faiblement avant de poser mes doigts sur les touches. Je réfléchis à toute vitesse et entamai un morceau que m'avait appris ma mère.
 
Jouer me faisait un bien fou et j'oubliai tout à la seconde où les notes commencèrent à emplir la salle. J'oubliai que je me trouvai dan un club rempli de personnes mal intentionné en pleins milieu d'affaire que je ne préférai même pas imaginer. Je me concentrai essentiellement sur ce que j'étais en train de jouer et sur la chaleur du regard d'Harry.
 
**
 
Il devait être environ une heure du matin quand la soirée se termina enfin. Même si je m'étais sentis mieux sur scène après le deuxième morceau, j'étais tout de même très contente que cela se termine. J'avais hâte de rentrer chez moi et surtout d'avoir une discussion avec Harry. Il me tendit la main lorsque j'approchai pour m'aider à descendre et je souris en lui prenant, lui garda une expression neutre même si un léger sourire se dessina au coin de ses lèvres. Je ne savais ce qu'il clochait avec lui, mais je le trouvais bizarre depuis qu'il était venu me chercher. Je devais savoir ce qui n'allait pas.
 
Je tournai la tête lorsque j'entendis quelqu'un frapper dans ses mains et je vis Smith s'avancer vers nous un sourire mesquin peint sur ses lèvres. Harry passa un bras autour de moi et me fit passer derrière lui, ce qui avait l'air d'amuser Smith. Il se planta devant nous accompagné de deux hommes de mains. Je les regardai tour à tour puis reposai mon regard sur Smith.
 
- Tu t'es bien débrouillé, je suis impressionné.
- Ça n'a rien d'extraordinaire.
- Tu as beaucoup de talent, je suis ravis de t'avoir embauché.
- Ne vous emballez pas trop, ce n'est que temporaire.
- Mon club ne te plaît pas ? Je t'ai sentis plutôt à l'aise pourtant.
- Arrête ton cinéma. Gronda Harry. Tu sais que si jamais tu oses t'en prendre à elle, je te tue. Alors économise ta salive, tu ne l'auras pas.
- Réfléchit à ma proposition Andréa, tu pourrais toucher un paquet d'argent. Dit-il et je pouffai derrière l'épaule d'Harry.
- Sans vouloir vous offensez monsieur, mais je crois qu'avec ce que j'ai, je pourrais racheter tous vos business.
- Elle est beaucoup plus riche que toi et si elle le voulait, elle pourrait devenir beaucoup plus puissante que toi. Smith perdit son sourire et fusilla Harry du regard. Je te rappelle que c'est la fille de Christopher Fuller et elle a hérité de tout. Que ce soit son argent ou son caractère.
- Ça me plairait assez à moi d'avoir le contrôle sur tout le monde. Dis-je à souriant grandement à Smith.
- Vendredi prochain à la même heure. Fit-il agacé et il tourna les talons.
- N'oubliez pas notre accord, si vous ne respectez pas votre engagement envers moi je risque de mal de le prendre et ça pourrait vous coûter. Il se retourna et nous regarda.
- Que veux-tu ? Dit Harry en haussant les épaules. Elle est dure en affaire.
 
Il nous fusilla une dernière fois du regard avant de partir accompagné de ses deux gardes du corps. Je pouffai doucement et Harry se retourna vers moi en riant lui aussi discrètement. Il passa son bras sur mes épaules, m'embrassa sur la tempe et nous fit sortir du club en passant par le même endroit qu'à notre arrivée. Le géant nous ouvrit la porte et nous sortîmes rejoindre la voiture garé juste en face. Harry la déverrouilla et nous montâmes à l'intérieur, je poussai un soupir de soulagement puis tournai la tête vers Harry, pour constaté qu'il avait reprit son air sérieux. J'allais lui demander ce qu'il n'allait pas, mais me ravisai quand il prit ma main dans la sienne et entrelaça nos doigts.
 
Je soupirai et tournai la tête vers la fenêtre pour regarder la ville défiler sous mes yeux. J'avais comme un mauvais présentement et j'espérai juste que la voiture ne s'arrête jamais. Je connaissais Harry par cœur et je savais très bien quand quelque chose n'allait pas ou le tracassait. Je ne savais pas ce qu'il allait m'annoncer, si jamais il se décidait à le faire, mais je n'allais certainement pas apprécier. J'espérai me tromper, pour une fois avoir mal interprété son mutisme et son sérieux mais cela serait me bercer d'illusion. Il était là tout près et pourtant je le sentais si loin de moi, comme si un mur c'était dressé entre nous. Je regrettai soudain de m'être emporter contre lui la dernière fois. Je regrettai de ne pas l'avoir écouté plus tôt. Mais j'étais têtu comme mon père et personne ne pouvait rien y faire, moi y compris.
 
Il stoppa la voiture devant chez moi, coupa le moteur nous plongeant dans un silence des plus profond. Je n'osai pas bouger, ni parler de peur d'entendre ce qu'il avait à me dire. Je sentais que le moment allait bientôt arriver, pourtant il ne disait toujours rien, j'entendais sa respiration calme et profonde mais toujours pas sa voix. Je tournai la tête vers lui et le vis fixer sa main sur le volant. Il caressa le cuir du pouce tout en se mordant l'intérieur de sa lèvre inférieure, comme quand il réfléchissait à quelque chose de délicat. Je pris une grande inspiration et me décidai enfin à briser le silence.
 
- Dis-moi ce qui ne va pas ? Il tourna la tête vers moi. Je sais que quelque chose te tracasse alors dis le maintenant.
 
Il m'étudia quelques secondes et sans répondre, il déboucla sa ceinture et descendit de la voiture. Je le regardai faire le tour de celle-ci et m'ouvrir la portière avant de m'offrir sa main pour m'aider à descendre. Je regardai sa main puis retirai ma ceinture avant de lui prendre pour descendre. Il referma derrière-moi et attrapa mon visage entre ses mains. Il caressa mes joues en me couvant d'un regard tendre puis posa son front contre le mien en soupirant.
 
- Je vais partir Andréa. Je le repoussai pour pouvoir le regarder.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Parce que je le dois.
- Mais... Non.. Tu peux pas partir comme ça. C'est à cause de moi ? Parce qu'on est plus ensemble ? Fis-je paniqué et il rit doucement.
- Mon ange, pour moi nous n'avons jamais été séparé.
- Alors pourquoi ? Demandai-je d'une voix tremblante.
- Je suis obligé d'y aller c'est important.
- Tu vas où ?
- Dans un endroit ou je ne veux surtout pas te voir.
- Harry...
- C'est pour toi que je le fais Andy. Je t'ai promis de ne jamais te faire souffrir et j'ai échoué alors je vais me rattraper. Toi de ton côté, tu vas continuer ce que tu as entrepris. J'ai chargé Louis de veillez sur toi. Prouve-moi que je n'ai plus à te couver comme un bébé. Me sourit-il et je secouai la tête.
- J'étais en colère je pensais pas ce que j'ai dis.
- Si tu le pensais et tu avais raison, je veux tellement te protéger que je t'oppresse.
- Non c'est pas vrai ! M'écriai-je et il soupira avant de me sourire légèrement.
- Les grandes filles ne pleurent pas mon cœur. Dit-il en essuyant mes joues. Il faut que tu sois forte pour tenir tête à Smith pendant que je serais absent.
- Ne m'abandonne pas...
- Je vais revenir Andréa, j'ai juste quelque truc à régler.
- Laisse-moi t'accompagner s'il-te-plaît.
- Tu dois rester là, tu dois essayer d'en savoir plus sur l'endroit où Simon retient ta mère. Liam m'accompagne déjà en plus, tu sais comment il est. Il haussa une épaule. Si tu as besoin appelle n'importe lequel des garçons et ils viendront sans hésitation.
- J'ai besoin de toi Harry, comment je vais faire si tu n'es pas près de moi ?
- Tu vas faire exactement comme tu fais d'habitude quand je suis pas là, tu vas tout gérer comme un pro, je te fais confiance pour ça. Juste essaie de ne pas te mettre en danger et ne prends pas de décision sur un coup de tête, sans y réfléchir c'est clair ? Je hochai la tête.
- Je veux pas que tu partes...
- Je vais vite revenir, tu ne vas pas voir le temps passer. Je baissai la tête. Tu m'as quitté je te rappelle, donc c'est que tu pensais t'en sortir sans moi non ? Je peux partir sans crainte.
- Non... C'est pas pareil, je savais que tu étais toujours là, pas loin à veiller sur moi. Je relevai la tête. Je te voyais m'espionner. Il me sourit et caressa ma joue.
- Il faudra que j'essaie de me montrer plus prudent la prochaine fois. Sourit-il et je baissai de nouveau la tête. Pardonne-moi Andy, pardonne-moi de t'avoir menti à propos de ta mère. Ça me rongeait chaque jours de te faire ça, mais je voulais d'abord la retrouver avant de t'en parler. Si seulement j'avais su...
- Je suis désolée d'avoir été aussi têtu, j'aurais du écouter ce que tu avais à me dire.
- J'aurais réagis de la même façon, même pire. Promet-moi de faire attention à toi Andy, je ne supporterai pas qu'il t'arrive quelque chose alors que je ne suis pas là. Dit-il en me relevant la tête pour croiser mon regard.
- Promet-moi de revenir. Répondis-je et il me sourit tendrement.
- Tu sais très bien que je suis incapable de rester loin de toi.
 
J'attrapai son visage entre mes mains et avant qu'il ne puisse se défilait et me refuser de nouveau ses lèvres, je l'embrassai comme si ma vie en dépendait. Il posa sa main sur ma nuque pour me maintenir contre lui et se pressa contre moi, jusqu'à ce que je sois obligé de me reposer contre la voiture. Il attrapa ma lèvre inférieure entre ses dents et la mordilla avant de plonger sa langue dans ma bouche pour venir chercher la mienne. Il fit glisser ses mains sur moi et me souleva par les cuisses pour que je sois à la même auteur que lui, avant de me plaquer de nouveau contre la voiture. J'enfouis mes doigts dans ses cheveux ce qui le fit gémir contre mes lèvres, qu'il quitta pour s'attaquer à mon cou.
 
Il remonta lentement le long de celui-ci tout en me reposant au sol, et embrassa chaque parties de mon visage avant de revenir sur mes lèvres. Je savais ce que cela voulait dire, il allait bientôt partir et je ne pourrais pas le retenir. Pourtant dans un espoir, j'accrochai mes mains à son t-shirt pour essayer de le garder près de moi. Il claqua plusieurs baisers sur mes lèvres, puis ses mains attrapèrent doucement mes poignets pour les éloigner de lui. Il embrassa mes deux mains avant de les lâcher et de reculer d'un pas. Je baissai la tête pour ne pas avoir à faire face à son regard, je me frottais les bras puis je passai près de lui pour rejoindre ma maison.
 
Mais avant, il me rattrapa par le bras en soupirant, puis il reposa son front contre ma tempe alors que je m'efforçai de ne pas craquer de nouveau. Son souffle chaud claqua sur ma joue, mais il ne dit toujours rien et resta comme ça. Puis quand il se décida à bouger, c'était pour plonger son nez dans mes cheveux et inspirer un grand coup avant de venir près de mon oreille. Je frissonnai quand ses lèvres frôlèrent mon lobe et fermai fortement les yeux pour me contrôler.
 
- Je t'aime. Chuchota-t-il avant de s'éloigner à grand pas.
 
Je me retournai vivement pour le voir monter dans sa voiture, démarrer et partir au plus vite sans même attendre que je lui réponde. Je restai planté là, regardant sa voiture s'éloigner de plus en plus, jusqu'à que je ne puisse plus la voir. Il était parti, il m'avait laissé et tout ça était de ma faute, même s'il le niait. Si je l'avais laissé faire, si je l'avais écouté au lieu de ma braquer, je serais sans doute partis avec lui. Mais il avait préféré y aller seul, pour que je puisse accomplir ce que je voulais depuis le début. Et même si demain je lui serais reconnaissante de me faire confiance et de me laisser faire à ma guise, ce soir je m'en voulais.
 
Retenant un sanglot, je tournai les talons et rentrai chez moi. Je ne pris même pas la peine de rassurer Aaron qui m'attendait dans le salon, je montais directement de ma chambre où je m'enfermai pour pleurer toutes les larmes de mon corps. Qu'était devenu le « Si tu sautes, je saute ? » ?

Fight For This Love. Tome 2: RevengeDonde viven las historias. Descúbrelo ahora