Chapitre 5

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N'ayant donné aucunes nouvelles à Smith depuis quelques jours, Harry fut obligé de l'appeler pour solliciter son aide. La descente faite chez Lara ne fut pas vraiment fructueuse étant donné qu'elle avait quitté son ancien appartement et que personne ne savait où elle se trouvait. Même pas Cameron qui était sa meilleure amie. C'était comme si elle s'était carrément volatilisée de la surface de la terre. Je me doutais bien qu'être la complice de Simon devait sûrement avoir de gros avantages, comme changer de nom et de vie. De notre côté, cela ne nous aidait pas vraiment et c'était pour ça qu'Harry avait du contacter Smith.
 
Durant ces trois derniers jours, j'avais réussi à le tenir éloigné de tout ça. À chaque fois qu'il avait voulu lui téléphoner, j'avais tout fait pour qu'il se concentre sur moi et sur rien d'autre. Je lui sautais dessus pour m'amuser, je le taquinai l'obligeant à me courir après et tout autres diversions qui me passaient par la tête. On pourrait croire que c'était égoïste de ma part de faire ça, mais au plus je retardai son appel, au plus j'étais rassurée et certaine qu'au moins il ne lui arriverait rien vu qu'il était avec moi.
 
Il avait bien sûr fini par comprendre que j'essayai de le distraire et il comprenait, mais ça ne l'empêchait pas de jouer le jeu. Au bout de la dixième tentative il avait décidé de se laisser volontaire distraire. Il le faisait même exprès. Hier après-midi j'avais du lui courir après parce qu'il disait bien haut et fort qu'il allait téléphoner à Smith. Au final, il s'était retourné brusquement et je lui étais rentrée dedans, puis il avait balancé son téléphone sur le canapé et nous avions continués de nous taquiner.
 
Mais aujourd'hui il n'avait pas eu le choix et en un regard, il m'avait fait comprendre que cette fois aucunes tentatives ne repousseraient le moment. Il devait appeler et il était bien décidé à le faire. Vers midi, j'avais reçu un texto où il me disait qu'il ne rentrerait pas à la maison ce soir et depuis je tournais en rond dans l'appartement en me demandant s'il allait bien. J'étais tentée de lui demander de m'envoyer un texto toutes les demi heures pour m'assurer qu'il allait bien, mais je supposais qu'il serait trop occupé pour le faire. Je tournai désespérément en rond parce que j'avais déjà terminé ce que j'avais entrepris de faire, pour passer le temps et essayer de ne pas trop m'inquiéter pour Harry.
 
J'attrapai mon téléphone qui était déposé sur le comptoir et tapai un message pour Harry, lui demandant s'il allait bien. Je soupirai le doigt juste au dessus de la touche envoyé, j'hésitai vraiment. Et si je le dérangeais ou pire si par ma faute il se faisait repérer ? Avec un grognement de frustration, j'effaçai le message et reposai mon téléphone. Je me mordis les lèvres en le fixant intensément comme s'il allait de mettre à sonner d'une minute à l'autre. Finalement je finis par le reprendre et tapai un message non pas pour Harry, mais pour ma cousine. J'avais besoin de voir quelqu'un avant de devenir folle et de faire n'importe quoi et c'était la seule sur qui je pouvais compter. Si Danielle, Alexandra et Lydia n'étaient retournées chez elles, je serais directement aller toquer dans les appartements voisins pour un peu de compagnie.
 
De Andréa:
Tu peux venir à l'appartement ? Harry est partit avec Smith et il doit pas rentrer de la nuit :( Je me sens seule et je suis terriblement inquiète...
 
Sa réponse ne tarda pas à venir, à peine trente secondes après l'envoie de mon message.
 
De Rachel:
Louis aussi est partit... J'arrive tout de suite.
 
Je souris en voyant sa réponse et reposai mon téléphone sur le comptoir. J'étais contente que ça marche entre Rachel et Louis, parce qu'ils avaient tous les deux besoins d'amour. Même si Louis, sourd à mes conseils, se la jouait toujours sex-friends et pas plus, j'avais encouragé Rachel à ne surtout pas lâcher l'affaire. Je ne lui avais pas raconté son histoire parce que j'estimais que ce n'était pas à moi de le faire et qu'il le ferait sûrement lorsqu'il sera prêt. J'avais juste dis qu'il lui fallait du temps et surtout que quelqu'un lui prouve qu'il avait le droit d'être aimé comme tout le monde, quelqu'un qui lui montre qu'il a confiance en lui. Elle ne comprenait pas trop, mais elle savait que je ne dirais rien de plus.
 
J'allais m'asseoir sur le canapé histoire d'attendre ma cousine, quand un coup à la porte se fit entendre. Je fronçai les sourcils et me dirigeai vers la porte d'entrée. Cela ne pouvait quand même pas être Rachel, à moins qu'elle avait déjà prévu de venir et qu'elle avait reçu mon texto sur la route. Je déverrouillai la porte et l'ouvris. Là je tombai devant une magnifique paire de yeux marrons et un sourire éblouissant. Sa peau halé contrastait merveilleusement bien avec son t-shirt rouge, ce qui le rendait mille fois plus beau que dans mon souvenir.
 
- Aaron ! M'écriai-je en me jetant à son cou.
 
Je l'entendis rire doucement, avant que ses bras n'encerclent ma taille. Il m'étreignit fortement et déposa un baiser sur le dessus de ma tête. Je l'embrassai sur la joue, puis me retirai de ses bras pour l'inviter à entrer. Je refermai la porte derrière lui, puis l'entraînai dans le salon à ma suite, où je l'invitais à s'asseoir.
 
- Qu'est-ce que tu fais ici ? Lui demandai-je en prenant place près de lui.
- J'ai entendu dire que ton harceleur s'était évadé de prison, je voulais voir si tu allais bien et si tu n'avais besoin de rien. Répondit-il en me couvant d'un regard protecteur. Je suis allé chez toi mais on m'a dit que tu habitais ici maintenant.
- Oui, j'ai laissé la maison à ma cousine pour venir m'installer ici avec Harry. Tu te souviens de lui ?
- Oh ça oui. Rit-il. Il m'avait carrément broyé la main quand tu nous as présenté et puis j'ai bien vu la façon dont il me regardait. Ajouta-t-il avec un clin d'œil et je rougis.
- Il est un peu jaloux. Défendis-je et Aaron pouffa de rire.
- Le mot est faible princesa. Sourit-il. Mais comment lui en vouloir ? Je pense que si tu avais été ma copine j'aurais sûrement réagit pareil. Je souris.
- Ça me fait plaisir de te voir.
- À moi aussi. Il déposa sa main sur la mienne. Comment tu vas ?
- Ça va. Il me regarda en arquant un sourcil. Non, ça va vraiment je t'assure, ça pourrait être pire. Lui dis-je en souriant.
 
Il n'avait pas vraiment l'air convaincu mais je ne l'étais pas moi-même. Comment pouvais-je aller bien quand l'homme qui m'avait traqué pendant près d'un an s'était évadé et quand celui que j'aimais se mettait dans une merde pas possible à cause de moi ? Non j'étais loin d'aller bien ça c'était sûr, mais je devais faire avec et rester forte, que cela soit pour Harry ou pour moi-même. Me morfondre ne m'aiderait pas, je le savais plus que n'importe qui. Alors je faisais toujours en sorte de garder la tête haute et de sourire même quand l'envie n'y était pas. Surtout pour rassurer mes proches qui s'inquiéteraient beaucoup trop pour moi.
 
Voyant que ce n'était pas la peine d'insister, Aaron finit par me sourire et changea de sujet. Nous discutâmes de tas de banalités qui mine de rien me remontèrent le moral et m'évitait de penser à ce qu'ils se passaient en ce moment et de trop m'inquiéter pour Harry, même si je m'inquiétais quand même. J'avais bien pris mon téléphone avant de venir m'asseoir avec Aaron dans l'espoir d'avoir ne serais-ce qu'un petit texto de mon petit ami, qui était je ne sais où. Je jetai un coup d'œil discret à l'écran qui restait désespérément noir, puis je reportai mon attention sur Aaron qui me racontait ce qu'il était devenu depuis la dernière que nous nous étions vu au chalet. Et apparemment il se débrouillait plutôt bien. J'étais très contente pour lui, il méritait vraiment tout ce qu'il lui arrivait.
 
Aaron était un garçon adorable et généreux en plus d'être incroyablement beau. D'ailleurs s'il n'y avait pas eu Harry dans ma vie, je me serais bien laissé tenter par lui. Non pas à cause de sa beauté extérieure, mais pour lui tout simplement, je pense bien que si nous avions habités le chalet avec mes parents, Aaron et moi aurions finit par nous mettre ensemble. C'était d'ailleurs ce qu'espéraient nos parents. Mais je n'étais pas mécontente que cela ne ce soit pas fait. J'avais rencontré celui qui me complétait et j'étais vraiment heureuse comme ça. Même si en ce moment ma seule envie était de lui arracher les cheveux pour ne pas me donner de nouvelles.
 
- Et toi alors ? Demanda Aaron en interrompant le cours de mes pensées. Tu as fais quoi après que Simon est été enfermé ?
- J'ai fais le tour du monde. Souris-je en me rappelant de ces deux dernières années.
- Et après ?
- C'est tout. Je haussai les épaules. Harry m'a emmener faire le tour du monde pendant deux ans, on est rentré que récemment pour tu sais quoi.
- Ah oui je vois. Sourit-il. Vous avez raison d'avoir voulu en profiter.
- On en avait besoin après tout ce qu'il s'est passé.
- Oui j'ai entendu ça à la télé, mais pourquoi tu ne m'as pas appelé ? Je serais venu avec plaisir, du moins j'aurais essayé de me libérer malgré mon travail prenant.
- J'étais bien entouré ne t'inquiète pas.
- J'imagine.. J'aurais aimé être là pour toi quand même. Dit-il en me caressant la joue. Je tiens énormément à toi petite Andréa.
- Je tiens beaucoup à toi aussi Aaron et c'est justement pour ça que je ne t'ai pas appelé. Il y avait beaucoup trop de personnes impliquées et je ne voulais pas en ajouter une de plus.Lui répondis-je en souriant légèrement.
- Trop de personnes ? Qui ça ?
- Les meilleurs amis d'Harry, il les avait chargé de veiller sur moi si jamais il lui arrivait quelque chose.
- Oui je vois, mais la prochaine fois n'hésite pas d'accord ? Je hochai la tête. On se connaît depuis pas mal d'année toi et moi, on a pratiquement grandit ensemble et j'ai énormément d'affection pour toi. C'est vrai qu'on s'est perdu de vue un certain mais ça change rien, j'ai envie d'être là pour toi.
- Merci, ça me touche beaucoup. Je tiens beaucoup à toi aussi.
 
Il me sourit et passa son bras autour de mes épaules pour me ramener contre lui. Je posai ma tête sur son épaule et appréciai le moment avec un soupir de bien être. Ses bras étaient bien différent de ceux d'Harry étant donné que mon petit copain avait des super bras dure et musclés, mais qui étaient pourtant si confortable. Mais je devais me contenter de ceux d'Aaron, qui n'étaient pas si désagréable, parce que j'en avais bien besoin. Il caressa mes cheveux et je sentis ses lèvres chaudes se déposer délicatement sur mon front en signe de protection et je ne pus m'empêcher de sourire. Tout était tellement simple avec lui, comme si nous ne nous étions jamais perdu de vue, comme s'il avait toujours été là. Certes maintenant je devrais m'inquiéter pour une personne de plus, mais je n'étais pas mécontente qu'il soit là, au contraire sa présence était familière et rassurante. Je savais que je pourrais toujours compter sur lui quoi qu'il arrive, comme lorsque nous étions enfant.
 
Je me souvenais qu'un jour, alors que nous nous amusions dans son jardin, j'avais trébuché et j'étais tombée sur les graviers. Mes genoux étaient en sang et j'avais déchiré la petite robe rose que ma mère m'avait acheté. Bien sûr je m'étais mise à pleurer et il avait accourut aussitôt, il m'avait aidé à me relever et m'avait conduite jusqu'à l'intérieur. C'était sa mère qui m'avait soigné et tout le long, il était resté près de moi et m'avait tenu la main en essayant de me faire oublier la douleur. Je n'oublierais jamais ce moment là. Je crois que je pouvais dire qu'il était l'un des meilleurs amis que j'ai jamais eu et je ne regrettai pas de l'avoir ici avec moi, même si je pense que cela ne va pas trop plaire à un certain jeune homme possessif. Mais tant pis, si je dois supporter qu'il se mette en danger, il devra lui aussi supporter la présence d'Aaron, qui n'avait pas l'air de vouloir repartir de si tôt.

Fight For This Love. Tome 2: RevengeWhere stories live. Discover now