Chapitre 14

4.4K 200 16
                                    

Une fois que j'eus récupéré mes affaires dans ma chambre et les avoir mit dans un sac de sport. J'ouvris doucement la porte de ma chambre pour écouter ce qu'il se passait en bas. Comme je le pensais ils étaient encore tous là et ils discutaient. J'étais trop loin pour comprendre, mais je pouvais deviner qu'ils parlaient de moi et de comment ils m'avaient trahit. Ma mâchoire se serra à cette penser et je sortis sans faire de bruit en refermant derrière moi. Je pouvais très bien sortir d'ici sans me faire repérer. Premièrement parce que c'était ma maison et que je la connaissais par cœur et ensuite parce que je l'avais déjà fais avec Harry. D'ailleurs en pensant à lui, je pouvais déjà dire que quand il m'aura en face de lui, il ne rigolera pas trop.
 
À pas de loup, je descendis les escaliers en me collant contre la rambarde gauche. Je comptais sortir par la cave, qui se trouvait à gauche des escaliers et surtout à l'abri des regards qui pourraient provenir du salon. Prendre la porte d'entrée était trop risquait, parce que même si je me battrais de toutes mes forces, jamais ils ne me laisseront aller jusqu'à Blackburn. Ils m'attacheraient probablement à une chaise pour être sûr que je n'irais pas. D'ailleurs ça m'étonne qu'ils n'aient pas posté quelqu'un devant ma chambre pour me surveiller. Ils en seraient capable.
 
Tout d'un coup, sans que je ne m'y attende, ma cousine sortie de salon pour aller sûrement dans la cuisine. Elle se figea en me voyant et je fis de même en déglutissant. Je n'osais faire aucun mouvement comme si le fait de ne pas bouger pouvait me prendre invisible. Elle fit voyager ses yeux du sac dans ma main jusqu'à mon visage plusieurs fois, avant de jeter un coup d'œil derrière en direction du salon. Merde je suis morte. Elle reposa les yeux vers moi et couvrit ses oreilles, ses yeux puis sa bouche avant de me sourire. Je n'entends rien, je ne vois rien, je ne dis rien. Voilà ce qu'elle voulait me dire. Je lui souris à mon tour et elle disparut dans le couloir pour aller dans la cuisine. Je savais qu'elle seule pouvait me comprendre et qu'elle me soutiendrait toujours. J'avais vraiment de la chance de l'avoir.
 
Je rasais les murs et me glissai le plus discrètement possible dans la cave après avoir ouvert la porte. Je refermai derrière moi et attendis quelques secondes. Quand je fus sûre que personne n'avait rien entendu, je me dirigeai vers la petite fenêtre vers le fond, celle que nous avions empruntés avec Harry trois ans plus tôt. Malheureusement en arrivant devant, je me rendis compte que pour y grimper, la première fois Harry m'avait fait le courte échelle. Je soufflais et regardai autour de moi si je trouvais un truc qui pourrait m'aider. Je repérai une vielle table qui pourrait faire l'affaire et je laissai tomber mon sac au sol pour aller la chercher. Je la déplaçai tout doucement et la positionnai correctement sous la fenêtre. Je récupérais mon sac et montai dessus la table avant d'ouvrir la fenêtre et de jeter mon sac dehors. En m'aidant à la fois de la table et du mur, je me hissai à la force de mes bras et sortis de la maison.
 
Je refermai la fenêtre derrière moi, pris mon sac et longeai le mur pour rejoindre le devant de ma maison. J'évaluai la distance que j'avais à parcourir jusqu'à ma voiture et les zones où je pourrais me cacher pour ne pas me faire voir. Je pris l'initiative de sortir mes clés et de déverrouiller la voiture. Je regardai vers la porte d'entrée, personne n'en sortie, la voie était libre. Aussi discrètement que possible je courrai vers la voiture, le dos courbé. Une fois que je fus près d'elle, je montai, insérai la clé dans le contact et démarrai sans attendre. Le bruit du moteur les feront sûrement réagir, mais quand ils sortiront je serais déjà loin. J'enclenchai la marche arrière et avec un crissement de pneus je reculai pour sortir de l'allée et quittai le quartier aussi rapidement que possible.
 
Ils savaient où j'allais et ne tarderont sûrement pas à me partir après, mais avec mon Audi R8, je serais déjà arrivée et j'aurais sûrement déjà mit la raclée de sa vie à Harry avant qu'ils ne me rejoignent. Mon téléphone commença à vibrer dans mon sac, mais je l'ignorai et zigzaguai entre les voitures pour rejoindre l'autoroute. Là encore je pourrais rouler beaucoup plus vite et je pourrais avec facilité doubler les voitures. Je voulais arriver à Blackburn le plus vite possible, parce que j'avais des comptes à régler. Beaucoup de comptes à régler.
 
**
 
Mon téléphone en guise de GPS, j'arrivai enfin à l'entrée de Blackburn après avoir roulé pendant environ quatre heure. Comme je l'imaginai Blackburn était l'image de la grande ville tranquille. Centre ville animé par les magasins, quartier tranquille et parfois luxueux, grand centre commercial et bien sûr le fameux stade de Blackburn Rover. C'était une ville très agréable. Pourtant il devait bien avoir une raison pour qu'on m'interdise de venir ici et je comptais bien le découvrir. Le problème était que je ne savais pas où chercher. Je pouvais appeler Harry et le harceler de message vocaux en lui disant que j'étais ici et que je le cherchai. Peut-être qu'il aurait finit par me répondre, mais l'effet de surprise aurait été gâché.
 
Je virai et tournai dans les rues me demandant où il pourrait se cacher. Je savais que c'était risqué mais j'essayai de trouver le coin le plus mal famé du coin, sans oublier de verrouiller les portière. Malheureusement je faisais un piètre chercheuse et ne trouvais rien que des coins calmes. Ce qui me semblait plutôt, soit je me trompai de côté soit cette ville cachait plus de choses que je ne le pensais. Avec un soupir de frustration je décidai de retourner vers le centre commercial, au moins je pourrais mieux me repérer et me poser un instant pour réfléchir. Je traversai le parking pour trouver une place, mais du m'arrêter pour laisser passer des gens qui voulaient rejoindre leur voiture.
 
Je soupirai en me frottant le front et me figeai d'un coup avant de me redresser. Je le regardai traverser devant moi, un sachet plastique à la main et ses clés dans l'autre, qu'il faisait tourner autour de son doigt. Comme s'il avait sentit le pression de mon regard, il leva la tête et ses yeux accrochèrent les miens. Il s'arrêta brusquement, si bien que la personne derrière lui manqua de lui rentrer dedans. Ses yeux se plissèrent comme pour mieux me voir et je supposai pour savoir s'il ne rêvait pas. Je le regardai impassible et fis gronder légèrement le moteur afin que les gens me laisse le passage. Je tournai à droite et à la première place de libre je me garai et sortis de la voiture.
 
Il se dirigea vers moi d'un pas vif et le regard noir et la mâchoire contracté. Je rêvai où il osait être énervé contre moi ? Il se stoppa devant moi le regard fou et pointa un doigt menaçant dans ma direction. Quand il ouvrit la bouche pour parler, sa voix faisait froid dans le dos, mais je ne me laissai pas démonté, après tout c'était à moi d'être en colère, pas à lui.
 
- Qu'est-ce que tu fois ici putain !!!? Hurla-t-il et je croisai les bras sur ma poitrine.
- Bonjour à toi aussi Liam. Tu sais je me disais que j'avais envie de faire un tour et pouf je me suis retrouvée ici. Étrange non ? Dis-je sarcastiquement la voix pleine de venin.
- Te fous pas de ma gueule, qu'est-ce que tu fais là ?
- Tu veux vraiment le savoir ? Je m'avançai d'un pas en le défiant du regard. Je suis venue voir si mon copain, du moins si je décide qu'il l'est toujours, n'est pas mort parce que lui et son meilleur ami ont décidés de faire comme si c'était le cas !
- Comment as-tu su ? Demanda-t-il en essayant de ce calmer et ignorant ma réplique.
- Ça n'a pas d'importance, maintenant je suis et je veux le voir. Je crois qu'il me doit des explications. Il ne répondis pas. Je l'ai appelé des milliers de fois et il a jamais répondu, toi non plus d'ailleurs, mais je veux qu'il est les couilles de me le dire en face comme un homme et pas faire le lâche.
- On t'a rien dis parce que c'était trop risqué Andréa.
- Et un coup de fil ou un sms pour dire « Salut c'est nous on est pas mort ». Il ne répondis pas. Je partirais pas d'ici sans l'avoir vu. Alors à toi de voir, soit tu m'y conduis, soit je le retrouverai.
- Il va vraiment se mettre en colère.
- T'en fais pas pour moi, je crois qu'il ne le sera pas autant que je lui suis en ce moment même et depuis presque deux mois. Il soupire et se passe la main dans les cheveux.
- Bon je vais chercher ma voiture, tu me suis.
 
J'acquiesçai et tourna les talons pour se diriger vers sa voiture. De toute façon il n'avait pas le choix. Je remontai dans mon Audi et bouclai ma ceinture avant de faire marche arrière et de l'attendre patiemment. Je tapotai mes doigts sur le volant tout en regardant dans mon rétroviseur et enfin la Audi blanche de Liam apparut. Il passa près de moi, me fit un signe de tête me demandant de le suivre. J'enclenchai la première et le suivis à travers le parking. J'espérai vraiment qu'il allait me conduire à Harry et pas me conduire je ne savais où pour m'éloigner. J'espérais qu'il avait comprit que j'avais besoin de le voir, mais ni lui, ni Harry n'allait s'attendre à la fureur que je lui réservais.
 
Nous quittâmes le centre commercial et je lui suivis dans différente rue de Blackburn, de quartier en quartier pour enfin sortir de la ville. Je fronçai les sourcils dubitative mais continuai quand même de le suivre, de toute façon s'il me conduisait ailleurs que vers Harry il allait m'entendre, je ne laisserais pas passer ça. J'en avais plus que marre d'être traiter comme un bébé, si je voulais qu'ils me prennent un peu au sérieux je devais m'imposer face à eux et ne plus les laisser me mettre de côté pour mon bien. Mais pour le moment je pensais plus à comment j'allais arracher un par un les cheveux de mon « petit copain ». Et peut-être même la tête entière. J'hésitai encore entre le genre de torture que j'allais lui infliger jusqu'à qu'il comprenne.
 
Liam tourna dans un petit chemin en pierre qui donna ensuite sur une immense maison luxueuse. Nous passâmes l'énorme grille ouverte pour laisser le chemin en pierre contre une allée pavés. Décidément celui qui vivait ici avait les moyens, mais je ne comprenais toujours pas ce qu'ils faisait ici et je comptais bien le découvrir. Je me garais près de Liam et sortis de la voiture en inspectant la maison. C'était vraiment une maison de rêve et elle avait l'air immense. Une devanture avec d'immense colonne et une grande porte en bois. Chaque chambres avait l'air d'avoir son propre balcon et d'immense baie vitrée qui partaient du sol au plafond faisaient office de fenêtre. Je regardai autour de moi et vis l'immense place avec une fontaine en plein milieu de celle-ci et des buissons qui l'entouraient pour la délimité des terrains à côté.
 
Je tournai la tête en attendant un moteur arriver dans l'allée et je vis une moto noire faire le tour de la place pour se garer à l'opposé de nous. Habillé d'une combinaison en cuir noir et d'un casque de la même couleur, le motard posa pied à terre en éteignant son engin. Il retira ses gants et enfin son casque dévoilant une masse de boucles brunes. Mes yeux s'écarquillèrent alors que je ne croyais toujours pas ce que je voyais. Je ne savais même pas qu'il savait conduire ce genre de choses. Il retira son blouson dévoilant un t-shirt blanc qui moula ses muscles à la perfection, il passa une main dans ses cheveux pour les repousser à l'arrière et il se figea dans son regard croisa le mien.
 
Toute une palettes d'émotion traversa son visage, de la surprise, du désir, de l'amour, puis de la culpabilité très vite remplacé par de la colère. Il posa son blouson son sa moto et s'avança vers moi les poings serrés. Relevant la tête et en me tenant bien droite, je m'avançai moi aussi vers lui prête à l'affronté. Je ne me laisserais pas démonter et encore moins intimidé par lui. Nous nous rejoignîmes à mi-chemin et avant qu'il ne puisse en placer une, je levai la main et lui administrai la gifle de sa vie. J'y étais allée avec tant de force que de Londres ma cousine aurait pu l'entendre. Sa tête était retombée sur le côté, quelques mèches de cheveux lui barraient le regard, mais il ne répliqua pas. Il se contenta de se redresser et de me regarder, il devait sûrement savoir qu'il l'avait mérité.
 
- Ça c'est pour avoir disparu sans me donner de nouvelles de toi ! Dis-je à bout de souffle.Et ça, c'est parce que tu m'as manqué.
 
Je l'attrapai par la nuque et plaquai ma bouche contre le sienne. Je n'avais pas pu résisté, j'étais tellement soulagée qu'il aille bien et de le voir, que j'étais attirée vers lui comme par un aimant. Il me rendit mon baiser aussi avidement que moi et m'attrapa par les hanches pour me plaquer contre lui. Il força le barrage de mes lèvres et caressa ma langue de la sienne. Un grognement s'échappa de ses lèvres et il me serra plus fort contre lui en posant une main sur ma nuque pour ne pas que je dégage. Pendant un moment j'oubliai tout ce que j'avais vécu par sa faute et je me laissai aller à la sensation de ses lèvres sur les miennes. C'était tellement bon de pouvoir le retrouver.
 
À bout de souffle et parce que je n'en avais pas finis avec lui, je rompis le baiser et le repoussai brusquement la respiration saccadé. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres et je lui envoyai mon poing dans l'estomac. Il haleta et se plia en deux face au choc et à la surprise.
 
- J'en ai pas finis avec toi. Le prévenus-je en tournant les talons.
- Andréa attends. Je me retournai.
- T'es qu'un connard tu le sais ça ? Il s'approcha. J'étais morte d'inquiétude et tu m'as laissé tombé au moment où j'avais le plus besoin de toi ! M'énervai-je en pointant un doigt vers lui. Comment t'as pu ignorer mes appels ? Mes messages ?
- J'étais toujours présent, je voulais juste que tu débrouilles toute seule, c'est bien ce que tu voulais aussi non ?
- Non ! Ce que je voulais c'est que tu me laisses t'aider à retrouver ma mère ! On était censé formé une équipe et tu m'as abandonné ! Tu es partis comme un voleur et tu ne m'as jamais appelé.
- Je ne suis pas partis comme un voleur, je t'ai dis au revoir.
- Et tu crois que c'est suffisant !!? Criai-je en levant les bras. Tu crois que parce que tu m'as dis au revoir ça explique le fait que tu ne répondais pas au téléphone ! Je t'ai laissé des millions de messages, je t'ai suppliai de me rappeler mais tu préférais te la couler douce dans cette putain de maison de luxe !! J'espère que tu t'es bien amusé pendant que de mon côté tout m'accablait !
- Je ne suis pas partis pour prendre des vacances, je suis ici pour toi !
- Ah pour moi ! C'est la meilleure celle-là !
- Oui pour toi ! Je suis venus ici pour demander de l'aide afin de retrouver ta mère. Je n'ai pas fais ça par plaisir au contraire, moi aussi ça me tuait de ne pas être avec toi.
- Alors pourquoi tu n'as jamais répondu à mes appels putain !
- Parce que j'avais des choses à régler et que je savais très bien que si tu m'appelais j'allais rentrer à la maison, donc foutre en l'air les chances de retrouver ta mère ! Putain Andy c'était aussi difficile pour moi que pour toi, surtout que j'avais autre chose à gérer en plus de ça.
- Quelle autre chose ? Il ne répondit pas et se passa une main dans les cheveux. Harry ?
- Mon père.
 
J'ouvris la bouche mais aucun son n'en sortis. Il avait retrouvé son père, ce père qu'il détestait plus que tout au monde, parce qu'il l'avait abandonné et laissé entre les pattes de Derek. Je restai sans voix, certes j'étais en colère contre lui, mais d'un autre côté je lui en étais extrêmement reconnaissante, ça n'avait pas du être facile pour lui de revoir cet homme et de s'allier à lui, pour moi. Je voulais dire quelque chose, le remercier, mais j'étais si émue que les mots ne sortirent pas.
 
- Alors c'est elle la fameuse Andréa. Dit une voix.
 
Je tournai la tête et devant la grande porte d'entrée, je vis un hommes assez grand et brun. Il descendit les marches qui le séparait de nous et marcha les mains dans les poches de son pantalon de costume. À mesure qu'il approchait, je distinguai les traits carrés de sa mâchoire, ses yeux d'un vert magnifique et une fossette sur sa joue gauche à cause du petit sourire en coin qu'il avait. Alors que je pensais qu'Harry était le portrait craché de sa mère, ce qui est véritablement le cas, le voir à côté de son père était un choc. Ils avaient le même charisme, la même hauteur intimidante et malgré tout ils se ressemblaient beaucoup. Instinctivement et à cause de ce que m'avait raconté Harry à son sujet, je me dressai droite devant lui et croisai les bras sur ma poitrine.
 
Mon regard le fit sourire un peu plus et il me tendit sa main avec un regard chaleureux et tendre. Je regardai sa main en arquant un sourcil puis revins à son visage. De près il ressemblait encore plus à Harry avec bien sûr les rides en plus.
 
- Je suis Tyler Styles, le père d'Harry.
 
Je continuai de le regarder sans rien dire et il finit par baisser sa main voyant que je n'étais pas prête à le saluer. Harry me mit un petit coup d'épaule comme pour me réprimander et je luis lançai un regard noir. Comment pouvait-il agir ainsi après ce que cet homme lui a fait subir ? Je ne le comprenais pas, certes s'il était resté ici aussi longtemps c'est bien parce que Tyler pouvait nous aider mais ce n'était pas une raison pour lui lécher les bottes. Du moins moi je me refusai de le faire.
 
- Tu ne m'avais pas dis que ta copine était muette. Plaisanta-t-il et je dirigeai mon regard noir vers lui.
- Je ne suis pas muette, c'est simplement que je ne veux pas parler à un homme dans votre genre.
- Andréa ! Gronda Harry.
- Quoi ? Après tout ce qu'il t'a fait tu oses le défendre ? Je reportai mon regard sur Tyler.Vous avez abandonné votre propre enfant deux fois ! Une fois à sa naissance et même bien avant et lorsque sa mère est morte. Vous avez refusé de vous occuper de lui. Je ne sais pas ce qui le pousse à être aimable avec vous, mais vous ne le méritez pas !
- Ça suffit Andréa ! Il me tira par le bras mais je me dégageai.
- Non laisse. Il leva une main. Elle a raison, du moins dans un sens et puis c'est ce que tu lui a raconté je suppose. Il me regarda puis regarda Harry. Venez à l'intérieur, je pense que nous avons beaucoup de chose à nous dire avec Andréa.
 
Il tendit le bras vers la maison pour nous inviter à le suivre. Harry posa une main au bas de mon dos et me poussa pour me faire avancer. Je résiste un peu, mais Harry posa ses deux mains sur mes hanches et se pencha à son mon oreille pour me souffler quelques mots à l'oreille.
 
- S'il-te-plaît, viens et écoute-le.
 
Je me dégageai et marchai d'un pas déterminé. J'entrai dans la maison derrière Liam qui nous attendait et il me conduit jusqu'à l'immense salon. Une immense bibliothèque tapissant un pan de mur, un canapé d'angle noir trônait au milieu de la pièce, face à une petite table basse et un écran plasma. Une longue baie vitrée donnait sur une petite terrasse et sur la piscine creuser. Décidément c'était une maison que l'on voyait dans les magasines et dont on ne pouvait l'avoir que dans nos rêves les plus fou. Sauf pour Tyler Styles. Je m'installais dans le canapé face au père d'Harry qui était lui assit dans un fauteuil assortit au canapé.
 
Ses grands yeux verts, pareil à Harry, me scrutèrent moi et personne d'autre. Je gardai moi aussi le regard fixé sur lui sans me laisser démonter, pourtant si je n'avais pas été aussi en colère, je me serais sûrement laissé intimider par son regard. Je savais maintenant de qui Harry avait hérité. Les doigts d'Harry se faufilèrent entre mes jambes croisés, mais je repoussai sa main ce qui fit sourire son père. Son premier sourire depuis que je l'avais accusé d'avoir abandonné son fils, ce qui n'était pas faux.
 
- Tu avais raison fiston, elle a du caractère.
 
Je serrais la mâchoire et les poings quand il le surnomma ainsi et que je vis du coin de l'œil Harry sourire. Non mais c'est quoi son problème ! Son père est le pire connard que la terre n'est jamais porté, après Derek et Simon bien sûr. Je n'arrivais pas à croire qu'Harry ait sympathisé avec cet homme, moi, malgré ses airs bienveillant, je continuai à me méfier de lui. Après tout, c'était le frère de Derek et l'oncle de Simon, ce qui faisait de lui un connard. La seule raison pour laquelle Harry avait été moins connard qu'eux, était grâce à sa mère. Parce qu'il faut se l'avouer, Harry était un vrai connard. Non, je mentais, j'étais juste très en colère contre lui, Harry était le seul qui s'en était bien sortie. C'était un mec bien, mais j'étais encore trop en colère pour penser comme ça.
 
- Une vraie terreur. Sourit Harry en me pinçant la joue.
- Qu'est-ce qui te prends ? Lui dis-je en donnant une claque sur sa main. Ce type est un connard et toi tu sympathise avec lui ? Tu t'es pris un coup sur la tête ou quoi ? Il soupira.
- Je crois que j'ai quelques explications à te donner. Je tournai la tête vers lui. Ce que j'ai fais est impardonnable je le conçois.
- On est au moins d'accord sur une chose !
- Mais je me suis fais manipuler. Reprit-il en ignorant ma remarque. Par mon frère. Il était avide de pouvoir et voulait toujours tout ce qu'il ne pouvait pas avoir. Comme la mère d'Harry. J'étais fou d'elle. Mais quand elle est tombée enceinte, Derek est venu me dire que c'était son enfant et pas le mien. Qu'il avait couché avec Anne et qu'il s'en voulait. Il m'a dit qu'elle était venue le trouver en premier pour lui dire qu'elle allait me manipuler afin de me faire croire que c'était mon enfant, alors que ce n'était soit disant pas le cas.
- Pourquoi ne pas avoir fait un test de paternité dans ce cas. Il sourit sans conviction.
- Tu es fille unique tu ne peux pas comprendre. Mais imagine que ta cousine vienne te voir en te disant qu'elle a couché avec Harry et que c'était une erreur, qu'elle s'en voulait terriblement, qu'elle était tellement saoule qu'elle ne savait plus ce qu'elle faisait. Tu croirais qui ? Ta cousine, celle en qui tu as le plus confiance et que jamais tu ne penserais qu'elle pourrait te trahir. Ou bien Harry a qui tu fais confiance, mais bien moins à ta cousine ? Je ne répondis pas, il avait marqué un point. Il me sourit et hocha la tête devinant ma réponse. C'était mon frère, jamais je ne l'aurais cru capable d'une chose pareille. Parce qu'il était jaloux et qu'il voulait mon enfant.
- Mais il avait déjà Simon.
- Oui, mais il était amoureux d'Anne depuis un moment et malheureusement pour lui, elle m'a préféré.
- Ça me rappelle une histoire similaire. Fit Liam en me lançant un regard appuyé.
- Alors j'ai commencé à la détester de m'avoir trahit et j'ai détesté mon fils avant de l'avoir connu.
- Et quand elle est morte ?
- J'ai été anéanti, parce que malgré les années, je n'ai pas cessé de l'aimer comme un fou.
- Pourtant j'ai entendu dire que vous aviez osé l'insulté le jour de son enterrement.
- Jamais de la vie ! S'écria-t-il en écarquillant les yeux et je me retournai vers Harry.
- C'était ce que m'avait toujours dit Derek. Répondit-il en haussant les épaules. Je n'avais que dix ans à l'époque et j'étais plus occupé à pleurer de la perte de ma mère que de me soucier des gens qui m'entouraient.
- Je suppose que vous avez un excuse sur le fait de l'avoir abandonné une nouvelle fois ?
- Je n'avais aucun droit sur lui, de plus je ne savais pas qu'il était mon fils. Alors j'ai laissé Derek l'emmener... Qu'aurais-je pu faire d'autre ?
- Pourtant il vous ressemble.
- Tu sais Andréa, parfois la haine et le dégoût te font penser comme un idiot et ne pas voir la vérité en face. J'étais aussi blessé.
- Donc vous n'êtes pas aussi connard que tout le monde le pense ? Il sourit et secoue la tête. Alors pourquoi Valérie m'a raconté tout autre chose ?
- Valérie ?
- Votre sœur.
- Derek savait comment faire ressortir mon côté le plus sombre, comme il l'avait fait avec Harry. Et Valérie avait tendance à croire un peu trop Derek. C'était l'aîné.
- Tu le crois ? Demandai-je à Harry en me retournant vers lui.
- Oui je le crois. Je connais Derek et il m'a prouvé qu'il était sincère. Il replaça une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je ne suis pas encore près à l'appeler « Papa », mais je lui fais confiance. Et tu sais pourquoi ? Je secouai la tête. Parce que ton père lui faisait confiance.
 
Mes yeux s'écarquillèrent et ma bouche s'ouvrit face à la surprise. Je tournai la tête vers Tyler qui me regarda avec un petit sourire. Mon père et le père d'Harry se connaissaient ? Mais comment était-ce possible ? Que sait-il ? C'était pour ça qu'Harry ne revenait pas ? Parce qu'avec son père il essayait de retrouver ma mère ? Tant de question se bousculèrent dans ma tête, mais je n'arrivais à en formuler aucune, j'étais encore sous le coup de la surprise. Jamais je n'aurais pensé que nos pères puissent se connaître et encore moins être amis. Du moins je le supposais car mon père faisait rarement confiance aux gens.
 
J'ouvris la bouche et laissai échappé une cascade de questions sans m'en rendre compte. Je parlais tellement vite qu'il finit par éclater de rire en levant une main devant lui pour me faire taire. Sa ressemblance avec Harry me frappa une nouvelle fois et je me pinçai les lèvres en rougissant, puis je baissai la tête légèrement honteuse de m'être emporté. Tyler se leva et contourna son fauteuil, il prit un cadre photo posé sur une étagère de la bibliothèque et me le tendit. J'eus le souffle coupé, quand je vis une photo de lui et mes parents. Je traçai du bout des doigts le visage de mes parents puis relevai les yeux vers lui.
 
- C.. Comment ?
- Par hasard, quand je me suis rendu à Londres des vacances bien mérité. C'était peu de temps après avoir appris pour la grossesse d'Anne. J'avais besoin de souffler. Il marqua une pause et fronça les sourcils. J'étais en train de faire la tournée des bars, quand j'ai croisé tes parents dans un mauvais pas. Trois types saouler les avaient accostés dans la rue pour les dépouiller, jusqu'à ce que je me rapproche et que je les entende négocier contre une nuit avec ta mère. Bien sûr ton père était fou de rage et prêt à tout pour la protéger. Mais il ne faisait pas le poids. Quand les types se sont jeté sur lui, il lui a hurlé de partir en courant et c'est ce qu'elle a fait. Il serra les poings comme s'il y était retourné. Je l'ai rattrapé au vol, bien sûr elle s'est mise à se débattre et à hurler, mais j'ai réussi à la calmer et à lui demander d'aller se cacher afin que si l'un des types décidait de se lancer à sa poursuite, il ne la retrouve pas. Quand je fus sûr qu'elle allait suivre mon conseil, je suis partis en courant et j'ai aidé ton père.
- Et c'est comme ça que vous êtes devenu ami ? Il sourit.
- Exactement, après ça ils m'ont remercier et m'ont invités chez eux parce que je n'avais pas encore pensé à l'endroit où j'allais dormir. Il soupira. Mais je m'en voudrais toute ma vie de leurs avoir présenté Derek. Un éclair de remord passa dans ses beaux yeux vert. Je suis désolé Andréa, tout ça c'est de ma faute.
- Ce n'est pas de votre faute. Lui dis-je et c'était sincère. Comment auriez-vous pu imaginer que votre frère était un monstre.
- Ça ne m'empêche pas d'éprouver des remords. Il secoua la tête et mon cœur se serra de le voir comme ça.
- Monsieur Styles..
- Tyler, appelle-moi Tyler.
- Tyler, Répétai-je en souriant. Si ça n'avait pas était Derek, quelqu'un d'autre s'en aurait sûrement prit à lui et à ma mère. Mon père traînait dans des affaires pas très claires et beaucoup de monde lui en voulait. Je suis bien placé pour le savoir étant donné toutes les personnes que j'ai du envoyé en prison. Ne vous sentez pas coupable. Il sourit et regarda son fils.
- Ne la laisse pas filer. Lui conseilla-t-il. C'est une bonne fille. Il me regarda. Tes parents seraient très fier de toi. Je lui souris. Harry, aide là à s'installer tu veux ?
- Ouais.
- Tu n'as qu'à l'installer dans la chambre au fond du couloir, tu sais celle qui donne vue sur le champs avec les chevaux.
 
Harry qui commença à se lever, se figea les genoux fléchit et regarda son père puis moi. Il cligna plusieurs fois des yeux, comme s'il avait mal entendu puis finit de se relevant avec le grincement de son pantalon en cuir, qu'il n'avait toujours pas enlevé depuis son arrivée en moto.
 
- Quoi ? Mais....
- J'adore les cheveux, je suis sûre que cette chambre sera parfaite. Souris-je à Tyler en me levant à mon tour.
 
Je contournai Harry et attrapai mon sac, que Liam avait sortit de la voiture pour moi, puis j'attendis qu'Harry se décide enfin à bouger. Il me lança un regard interrogateur et je fis mine de ne pas le voir, alors qu'il me guida jusqu'au escalier. Nous montâmes les marches en silence, puis il se stoppa et ouvrit une chambre. J'entrai la premier et posai mon sac au pied du lit. N'ayant toujours pas entendu la porte se refermer, je me retournai vers Harry, qui, les bras croisés sur sa poitrine, m'observait sans rien dire.
 
- Quoi ? Dis-je en croisant moi aussi les bras sur ma poitrine.
- Rien. Il referma la porte derrière lui. Tu m'en veux encore ?
- Parfaitement, même si d'un côté je te comprends.
- Tu m'as manqué.
- Ne va pas sur ce terrain ! Je t'aurais peut-être moins manqué si tu m'avais appelé.
- Je suis désolé.
- Ça ne suffit pas ! Tu m'avais promis ! Tu avais promis de ne jamais m'abandonner.
- Tu voulais ton indépendance.
- Attends t'es sérieux ? Ricanai-je amèrement. Je ne t'ai jamais demandé ça ! Tout ce que je voulais c'est que tu arrêtes de me mettre à l'écart et que tu me soutiennes. Heureusement qu'Aaron était là !
 
Ce n'était pas très loyal de dire ça et je devais avouer que j'avais fais exprès de lui dire ça. Je voulais qu'il souffre autant que j'ai souffert de son absence. C'était puéril de parler d'Aaron, mais à ce moment j'en avais rien à faire.
 
- Ne me parle pas de lui Andréa ! Dit-il irrité et je souris intérieurement.
- Pourtant c'est la vérité. Et au faite, tu avais raison, il a bien des sentiments pour moi.Provoquai-je encore une fois.
 
Le regard fou, il s'avança rapidement vers moi et m'attrapa par les bras. Il respirait fortement et je sus qu'il était en colère. C'était tout ce que je cherchai.
 
- Il t'a touché ?
- Peut-être.
- Andréa ! Gronda-t-il en serrant plus fort mes bras entre ses doigts. Est-ce qu'il t'a touché ?Demanda-t-il en essayant de canalisé sa colère.
- Ouais on a baisé pendant des heures, c'était tellement...
 
Il me coupa dans ma phrase en planquant sa bouche contre le mienne. Il me souleva par les cuisses et m'allongea sur le lit sans jamais rompre notre baiser. Je gémis quand sa langue s'insinua dans ma bouche pour venir caresser sauvagement la mienne. Mes mains trouvèrent refuge dans ses boucles brunes et je tirais fortement dessus, ce qui le fit grogner et se coller un peu plus contre moi. Ses mains étaient partout à la fois sur mon corps et je pouvais ressentir à ce moment, que je lui avais manqué autant qu'il m'avait manqué. Il rompit le baiser et fit glisser ses lèvres jusqu'à mon oreille.
 
- Menteuse.
- J'ai beaucoup souffert Harry, tu ne peux pas t'imaginer à quel point je suis blessée. Il se redressa pour me regarder.
- Je sais, je suis désolé mon ange. Il me caressa la lèvre inférieure. Je ne savais pas comment ça allait se passer avec mon père et je n'ai pas voulus te mêler à ça. Il sourit tendrement. Je savais déjà que tu allais te changer en dragonne tout ça pour me protéger.
- Et c'est normal.
- C'est à moi de te protéger, pas le contraire. Il donna une petite tape sur mon nez avec son index. Et puis, je voulais d'abord me confronter avec lui avant tout. Imagine qu'il aurait été le connard que prétendait Derek et Valérie. S'il t'aurait fait du mal, je ne me le serais jamais pardonné.
- Tu aurais du m'appeler.
- J'en avais pas le courage, tu me manquais tellement qu'entendre ta voix me supplier de rentrer à la maison, m'aurait fait capituler. Je devais poursuivre mon objectif, pour ta mère et pour toi. Je soupirais. Pardonne-moi mon cœur.
- J'ai l'impression que tu ne me fais pas assez confiance, pour me confier certaines choses et ça me blesse encore plus.
- Je cherche juste à t'éloigner le plus possible du danger.
- Je crois que je suis pas prête à passer au dessus de ça encore.
- Je n'en attendais pas moins de ta part, j'ai déconnai et je le sais. Il me lança un sourire amusé. Tu vas me le faire payer c'est ça ? Demanda-t-il pour détendre l'atmosphère.
- Tu n'imagines même pas. Souris-je à mon tour.
 
Il gloussa et enfouit son visage dans le creux de mon cou. Il y déposa une multitude de baiser avant de remonter doucement et de m'embrasser avec passion. Comment étais-je censé le repousser alors qu'il m'avait terriblement manqué et que je ne rêvais que d'une chose: La chaleur de son corps contre le mien. Pourtant ma fierté l'emporta sur le désir et je le repoussai pour m'asseoir. Il claqua un dernier baiser sur mes lèvres et se releva. Il me lança un sourire emplit de malice avant de marcher à reculons vers la porte, son regard vert pétillant débordait d'amour, de désir et d'amusement. Je dus y mettre toute ma force pour ne pas sourire.
 
- Tu ne tiendras pas deux jours. Défia-t-il et je me redressai.
- Ça c'est toi qui le dis.
- C'est la vérité, tu es bien trop folle de moi et de mon corps de rêve. Je secouai la tête.
- Tu es beaucoup trop sûr de toi.
- Rien à voir je le sais c'est tout.
- Tu veux parier ? Il sourit de plus belle en ouvrant la porte.
- Pourquoi pas ? Si je te donne trois jours avant de me tomber dans les bras. Si je gagne on fait l'amour, si c'est toi qui gagne... On fait l'amour. Dit-il en haussant les épaules. Le jeu prend effet à partir de maintenant et tous les coups sont permis. Il me fit un clin d'œil. À plus bébé.
 
Il referma la porte derrière lui et je ne pus m'empêcher de rire. Il n'avait pas changé d'un poil et savait pertinemment comme s'y prendre avec moi. Mais je ne comptais pas me laisser faire et relever le défie, même si au fond je savais déjà qu'il avait gagné.

Fight For This Love. Tome 2: RevengeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant