Une matinée de victoire

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Pendant un instant, personne ne dit un mot, personne n'osa même respirer. Seul le vent qui soufflait légèrement dans le hall faisait du bruit alors qu'aucun doigt ne tressaillait.

Puis la Grande Salle explosa, remplie de cris, d'exclamations, de rugissements, d'hurlements de joie qui déchirèrent l'atmosphère. La clarté intense du soleil qui s'élevait dans le ciel illumina les fenêtres et tous se précipitèrent dans les bras l'un de l'autre. On aurait dit que le tonnerre frappait en plein milieu de la pièce. Des cris inintelligibles assourdirent Y/N et les bras d'Hermione l'entourèrent. Il ne parvenait pas à comprendre un mot de ce qu'elle disait dans le vacarme qui les entourait. Il ne fut même pas certain que leurs lèvres se touchèrent bel et bien tant ses sens étaient engourdis.

Le soleil continua de se lever peu à peu sur Poudlard et la Grande Salle s'illumina de vie. Les débordements de joie et de fête étaient partout ; ceux de chagrin et de deuil aussi. Il entendait, à mesure que s'écoulait la matinée, les nouvelles qui se répandaient en provenance d'un peu partout, annonçant que, d'un bout à l'autre du pays, les victimes du sortilège de l'Imperium avaient repris conscience, que les Mangemorts étaient en fuite ou capturés, que les innocents enfermés à Azkaban étaient relâchés en ce moment même, et que Kingsley Shacklebolt avait été nommé ministre de la Magie à titre provisoire.

Ils transportèrent le cadavre de Voldemort dans une autre pièce, à l'écart de la Grande Salle, loin des corps de Tonks, Lupin, Colin Crivey et de tous ceux qui étaient morts en le combattant. McGonagall avait remis en place les différentes tables mais en s'y asseyant, personne n'avait tenu compte de la maison à laquelle il appartenait. Ils s'étaient tous mélangés, enseignants et élèves, fantômes et parents, centaures et elfes de maison, Firenze, allongé dans un coin, se remettant de ses blessures. Graup regardait à travers une fenêtre défoncée et certains s'amusaient à lancer de la nourriture dans sa bouche hilare.

Y/N repéra sa mère deux tables plus loin. Fumseck était dans ses bras, en train de se faire gratouiller le dessous du bec. Le petit profiteur. Il ne put empêcher un éclat de rire de sortir de sa bouche. Il vit Neville, l'épée de Gryffondor posée à côté de son assiette pendant qu'il mangeait, entouré d'un groupe de ferventes admiratrices – qui l'aurait cru ? Dans l'allée qui séparait les tables, il aperçut les trois Malefoy serrés les uns contre les autres, comme s'ils ne savaient pas très bien si leur place était ici, mais personne ne leur accordait la moindre attention. Partout où il regardait, il voyait des familles réunies.

Hermione et lui quittèrent la Grande Salle. De gros morceaux de marbre avaient été arrachés de l'escalier, une partie de la rampe avait disparu et les marches qu'ils montaient étaient parsemées de gravats et de tâches de sang. Et dire qu'un instant auparavant, ils avaient marché dans cet enfer, et que maintenant ils regardaient les rayons du soleil, se regardaient, comme s'ils regardaient des fleurs.

Un peu plus haut dans les escaliers, il vit Peeves en train de déambuler à force de sauts périlleux dans une danse étrange. Le rire et la voix du fantôme résonnaient sur les marches alors qu'il chantait :

"On les a eus,
Vaincus, battus,
Le p'tit Potter est un héros,
Voldy nourrit les asticots,
Ils ont tous été écrasés,
Maintenant, on peut rigoler !
"

Le chant s'évanouit alors que Peeves disparaissait dans un des étages.

"Voilà qui exprime bien l'ampleur et la tragédie de l'événement, tu ne trouves pas ? dit Y/N."

Hermione ria doucement.

Ils grimpèrent les escaliers, puis avancèrent au hasard dans les couloirs du cinquième étage. Ici, une statue brisée au milieu du tronc tenait encore une hallebarde de pierre, et là, un pupitre était renversé contre un mur.

Hermione Granger x Lecteur (Reader) - Les Reliques de la Mort - Livre 7Where stories live. Discover now