Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...

Chapitre 1

« Etre en vacances, c'est n'avoir rien à faire et avoir toute la journée pour le faire » de Robert Orben.

- Fin de l'examen, posez vos stylos, crie une vieille femme habillée d'un tailleur gris avec des lunettes rondes surveillant notre dernière épreuve de rattrapages.

Enfin, l'année est finie. Après de longues semaines de cours, de révisions et d'examens, je finis ma première année de droit. Cette année avait vraiment été géniale, même si cela était parfois tendu et difficile. Mais j'avais rencontré de supers personnes tel que mon petit ami Emilien. Je suis la seule à être allée aux rattrapages, mais je m'en fiche, je ne pense pas avoir mon année et je vais surement redoubler, mais je verrais cela plus tard. Je pense qu'à faire la fête et profiter du soleil qui rayonne dehors.

Je range rapidement mes affaires, ramène ma copie au bureau de la surveillante avec un grand sourire. Je sors et cours dans les bras de mon Chou. Je mets ma tête sur son épaule, il me caresse le dos. Nous n'avons pas besoin de nous parler pour nous comprendre. Il a surement beaucoup stressé pour moi, je m'en veux un peu pour cela. Lui est en troisième année et travaille toujours super bien, donc voir que je n'y arrive pas bien le rend malade. Nous nous dirigeons pour prendre le tram et rentrer à mon appartement pour que je puisse me préparer à notre sortie entre amis de ce soir avec ma meilleure amie, son copain, Emilien et quelques autres amis de la faculté. Dans le tramway, j'envoie un message à Steph pour lui dire que le partiel s'est bien passé et que j'ai hâte de la voir et à ma maman comme quoi on verra aux résultats pour qu'elle ne s'imagine rien.

Nous arrivons à l'appartement, je passe ma clé dans la serrure. Une fois dedans, Emilien presse ses lèvres contre les miennes. J'adore sentir ses lèvres se poser sur les miennes, j'ai l'impression que cela peut durer éternellement. Mais Emilien met fin au baiser pour me dire de me préparer rapidement. Je suis plutôt déçue. Je voudrais que cela dure plus. Malgré tout, je file me préparer. Je prends une douche en espérant que je ne m'étais pas plantée de divorce pour la situation de Juliette et Roméo pour l'examen, que l'article 16 de la Constitution est bien celui des pleins pouvoirs du Président de la République. Je commence à me dire que j'ai tout planté, quand Emilien crie :

- Miss ! Tu as bientôt fini ? On doit partir dans dix minutes.

Mince je suis encore dans mes pensées. Je sors de la douche, me sèche les cheveux, enfile une robe bleue avec de la dentelle et me maquille légèrement. Emilien me complimente comme toujours. Il s'est changé avec une chemise blanche et un jean noir, qui me fait complétement craquer. Je cours pour lui sauter dans les bras, mais il me dit que l'on est pressé. Il prend ma main pour me diriger vers la porte. Le trajet en tram me parait être une éternité. Il ne parle pas, mais c'est toujours comme cela. Il est très timide, même avec moi. Tout le monde se demande pourquoi nous sommes ensemble tellement nous sommes différents. Nous sortons du tram et je vois Steph qui me prend dans les bras en me disant :

- Je suis trop contente de te revoir, tu es enfin sortie de ta bibliothèque, les vacances vont pouvoir commencer.

Nous nous dirigeons vers un bar appelé le London. Nous prenons tous un cocktail pour fêter les vacances. Je discute des derniers potins de la fac et du campus avec Steph. Elle me dit que le doyen, un professeur de droit pénal, est génial. Elle lui a demandé conseil par mail pour choisir ses travaux dirigés de deuxième année et il lui a fait le pour et le contre des TDs de droit pénal. Elle a finis par choisir celui-ci. Je pense faire pareil, même si j'ai encore un an pour réfléchir.

Je jette un coup d'œil sur le côté, mais je ne vois pas Emilien. Steph me dit qu'il a dû partir pour fumer dehors avec Richard, son copain. Je dois avoir du mal à lui faire confiance. Je suis ultra-possessive, un peu comme lui. Quand je le vois revenir, c'est un soulagement. Il me dit à l'oreille, qu'il veut rentrer. Il commence à fatiguer. Je décide donc de le suivre. Je dis au revoir à Steph, qui me rappelle qu'il faut que l'on prévoie notre semaine de vacances entre amies. Emilien me raccompagne jusqu'à mon appartement. Il me dit qu'il est bien trop fatigué pour rester et que demain, il doit rentrer chez lui tôt. Nos lèvres se sont effleurées. Cet au revoir est rapide. Il part pour chez ses parents et moi les miens pour deux mois... Il va surement beaucoup me manquer.

Je ferme la porte pour rejoindre mon lit se trouvant dans la seule pièce de mon studio. Je me mets en pyjama. Et après avoir reçu « Bonne nuit ma Choupine » de Steph, je me couche. Aussitôt mes yeux fermés, je m'endors.

Le lendemain, le réveil sonne tôt. Je saute partout tellement j'ai hâte de revoir ma famille. Je prends rapidement une douche. J'envoie un sms de « Bonjour » à Steph, même si je sais qu'elle a dû se coucher tard et qu'elle ne se lèverait pas avant dix heures. Je mets mes affaires dans ma valise et dans deux sacs - oui je suis une fille, j'ai toujours trop de truc à prendre. Je prends le tram, puis le train. A la gare, ma Maman m'attend. Elle me dit bonjour en me faisant la bise. Je lui raconte mon mois de révisions et elle me raconte ce qu'elle a fait pendant ce temps. Nous arrivons à la maison. Je range mes affaires dans ma chambre.

Je veux appeler Emilien, mais je tombe plusieurs fois sur la messagerie. J'envoie un message à Steph, qui me raconte qu'elle a passé une superbe soirée en compagnie de Richard, après que l'on soit parti. Je suis contente que son couple aille pour le mieux, cela n'avait pas toujours été facile pour elle. Et puis malgré sa relation avec Richard, nous restons toujours aussi proches. Je lui raconte vraiment tout sur tout et elle fait pareil.

Mon frère vient de rentrer en claquant la porte, cela me sort de mes pensées. Il hurle qu'il fait ce qu'il veut, qu'il s'en fiche, que l'année prochaine il prend une année sabbatique... J'ai l'impression que rien ne change chez mes parents. Mon frère, Romain, est un petit rebelle. Il est en pleine crise d'adolescence, il refuse toute autorité de nos parents.

Ma mère m'appelle pour mettre la table et préparer l'apéritif. Je descends rapidement pour la fin de journée. Nous passons une soirée avec mes parents et mon frère tranquillement.

Emilien m'a rappelé entre temps, il a laissé un message en regrettant son comportement d'hier soir. Mais il ne pourra pas se rattraper tout de suite, car il doit aller voir sa grand-mère malade en Allemagne et qu'il ne pourra pas m'avoir, mais qu'il me réservera une semaine rien que pour moi. J'ai un sourire niais surtout qu'il a fini son message par un « Je t'aime éternellement Alexouille ». Je m'endors sur ce message de l'homme de ma vie.

Je passe une semaine assez classique chez mes parents entre les tâches ménagères, les séries TV (je suis une grande fan) et les bouquins. J'envoie aussi quelques CV, mais je ne suis pas motivée pour trouver du boulot surtout que je n'ai pas encore dix-huit ans.

D'un autre côté, j'essaye de ne pas trop stresser pour les résultats, mais cela est un échec... Je n'arrive pas à oublier ce petit détail en ce début de vacances. J'ai toujours eu des bonnes notes et je refuse l'échec à l'heure actuelle. En ayant sauté plusieurs classes en primaire, j'avais l'habitude d'être la première de la classe. Mais cette année, j'ai rarement décollé rarement des cinq sur vingt. J'espère juste avoir validé quelques matières avant de repiquer pour une nouvelle année.

Le jour des résultats, je me lève très tôt. Je m'occupe pour éviter de penser. Je fais un footing avec mon chien et de la bonne musique. Je reste longtemps sous la douche. Je voudrais qu'Emilien soit avec moi aujourd'hui, qu'il me rassure. Mais je sais que cela n'est pas possible. Finalement, je n'arrête pas de recharger la page des résultats en vain. Une amie rencontrée au lycée du même amphi, Vik, vient de m'envoyer un texto comme quoi elle ne valide que l'anglais. Le stresse monte encore d'un cran, les miens ne sont toujours pas disponibles. Une autre amie me dit qu'elle ne valide qu'un semestre sur deux. Moi, je n'avais toujours rien... J'appelle Steph, elle est sur messagerie, elle profite surement de Richard. C'est leurs six mois quand même, je respecte cela.

A midi, toujours rien, je vais chercher le courrier. A ma grande surprise, une lettre de la faculté est arrivée. Je rentre en courant pour l'ouvrir. Mon cœur bat à cent à l'heure, ma respiration s'accélère au moment où j'ouvre la lettre. Après l'avoir lu plusieurs fois, le stress monte d'un cran... La lettre est une convocation chez Monsieur le Doyen de la faculté de droit...