Chapitre 40

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« Certains objets ont le pouvoir d'abolir le temps, mais jamais la peine. Le réconfort qu'ils procurent se paie. Le bonheur qu'ils semblent raviver s'en va d'autant plus loin quand vous les relâchez, comme le ressac d'une vague. » de Gilles Legardinier dans le roman Complément cramé !

Je n'ai aucune envie de lui parler, mais je n'ai pas le choix. Il veut communiquer, il y a surement une raison à cela. Je me lève pour aller dans ma chambre. Je ne veux pas, qu'une nouvelle fois, David me voit dans cet état. Malgré tout, il me suit du regard, jusqu'à ce que je referme la porte. Je l'entends marcher, mais je n'arrive pas à savoir où il est, ni où il va.

- Tu vas bien Alexie ?

Il semble apprécier m'avoir au téléphone. Cela fait longtemps que l'on ne s'est pas parler. Il a peut-être réfléchis de son côté et décidé de changer pour notre relation. Cela me fait sourire.

- Oui et toi ?

- Pas vraiment... Me répond-t-il.

Il laisse un moment de silence. Mon cœur commence à se serrer. Il lui est peut-être arrivé quelque chose. Il ne sait pas que je suis partie à Paris. Il n'a donc pas pu venir me voir et il me téléphone que maintenant. Mon esprit commence à imaginer tous les scénarios catastrophes possibles. Le pauvre, je l'ai laissé seul.

- Aujourd'hui, j'ai appris que tu es à Paris avec le professeur et doyen Dreyer, dit-il en pesant chacun de ses mots. Ta meilleure amie, Steph, que j'ai croisé dans la galerie des amphis où tu aurais dû être, me l'a dit.

Il l'a appris par Steph, mais elle n'a surement pas eu le choix. Parfois, il peut être menaçant quand il désire quelque chose. Je voulais me venger en ne lui disant pas. Mais j'avais aussi voulu éviter qu'il m'empêche d'y aller. C'est la première fois que je fais cela, lui mentir. Mais maintenant, je pense le regretter. J'aurai dû lui en parler. On aurait trouvé une solution, surement je n'aurai pas pu y aller. Mais cela aurait été notre choix à nous deux.

- Je veux que tu rentres maintenant, commence-t-il à dire plus fort. Tu ne dois pas rester avec Monsieur Dreyer. Il est dangereux pour les femmes, beaucoup de rumeurs tournent sur lui à la faculté.

- Je n'peux pas... Je bafouille.

- Je comprends...

A ces mots, je crois qu'il a changé, qu'il a un peu réfléchis sur ce que j'ai besoin de penser à ma future carrière. J'en suis ravie, mais cela ne dure qu'un temps.

- Tu ne voulais pas réfléchir, juste partir une semaine. Donc à ton retour, je veux que tu démissionnes... et que tu viennes vivre chez moi.

- Mais, je sanglote.

- Alexie, hurle-t-il, je ne te laisse pas le choix. Je dois y aller. On en reparle à ton retour. Bisous.

Je ne réponds pas. Je m'assois par terre avec les genoux contre ma poitrine et ma tête dans les bras. Je ne peux pas m'empêcher de pleurer. Je ne sais même pas pourquoi je pleure. Mais je n'arrive pas à me calmer. J'essaye de ne pas faire de bruit pour pas que David s'inquiète...

J'entends le serveur frapper. David se déplace pour lui ouvrir. Je ne me lève pas, je n'ai aucune envie de manger quelque chose. Je veux rester seule. J'ai encore besoin de force pour affronter à la fois le rejet de David et l'autorité d'Émilien.

David frappe à la porte avant de rentrer. Je relève ma tête pour le voir. Il s'assoit à côté de moi. Je n'ose pas m'appuyer contre lui, même si j'en ai envie. Il me prend dans ses bras en passant un bras par-dessus de mes épaules. Il entraine ma tête sur son épaule. Je me sens à nouveau en sécurité. Peu à peu, je me calme. Les battements de mon cœur ralentissent et ma respiration s'apaise.

Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...Where stories live. Discover now