Chapitre 63

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« Elle avait peur avant même de réaliser que c'était l'odeur du camp qu'elle reconnaissait, et la conscience du camp qu'elle voyait dans leurs yeux. Elle était toujours dans leurs yeux, la conscience du camp » de Sofi Oksanen.

J'arrive dans ma chambre après être passée par le dressing. Je prends un jean bleu foncé et une chemise bleue claire avec un débardeur blanc. Je file vers la salle de bain pour me changer. David ne m'a pas suivi. Je passe de l'eau sur mon visage. Je me remaquille, me brosse les dents, passe un coup de gant entre mes jambes et sous mes aisselles.

Une fois prête, je retourne dans ma chambre pour prendre mon sac à main bleu foncé avec toutes mes affaires dedans et j'attrape mon portable pour le mettre dedans. Je retourne dans le dressing pour mettre mes converses noires aux pieds.

Je descends dans le salon pour retrouver David. Il est assis contre la table avec le nouveau Petit Juriste dans les mains. Je ne savais même pas que les professeurs lisaient cela. Cela me fait sourire.

Je m'approche lentement de lui en posant mon sac par terre. Je passe mes mains le long de ses bras. Il pose alors ce magazine et me prend dans ses bras. Je mets ma tête dans son cou pour sentir les battements de son cœur. Je le caresse lentement dans le dos. Il me soulève la tête par le menton par une de ses mains. Il pose ses lèvres contre les miennes. Elles sont dures comme à chaque fois qu'il stresse. Il s'éloigne de moi pour me dire :

- Je crois en toi. On se revoit tout de suite après. Je serais là à ton retour et tu peux m'appeler s'il y a le moindre problème.

Je souris en baissant ma tête. Je sais qu'il sera là. Depuis ce qu'il a dit au Docteur Martin ce matin, je le croyais réellement, sinon il n'aurait jamais dit cela. Il ne m'a pas vraiment avoué ses sentiments, mais ils sont lisibles dans son regard. Puis, cela peut le gêner que je sois toujours avec Emilien. Plus que quelques heures et cela sera réglé normalement.

J'entends, tout à coup, l'ascenseur arriver à notre étage. Je pense que c'est Fred qui vient me chercher. Je ne veux pas me détacher de Dou, mais j'aperçois l'heure. Il me reste que dix minutes pour arriver devant la Fnac. Mon cœur commence à battre. David le voit et m'explique que Fred me déposera au plus près en voiture.

Il m'accompagne alors jusqu'à l'ascenseur. Je salue une nouvelle fois Fred avec un signe de la tête. Il est habillé en costume entièrement noir - chemise, cravate, veste, pantalon, chaussure - et on peut deviner une arme à sa ceinture à travers ses vêtements. David me retourne alors pour m'embrasser passionnément, mais trop rapidement. Il me dit qu'il croit en moi et que je dois être forte et ajoute :

- Je peux venir sinon.

Je lui fais non de la tête après avoir hésité quelques instants. J'ai beaucoup de mal à le quitter, à le laisser seul pour aller voir Emilien. Je fais un dernier baiser dans le cou de David avant de rentrer dans l'ascenseur à contrecœur. Quand la porte se ferme, j'ai mon cœur qui se sert.

Je commence vraiment à me dire que je dois faire demi-tour, mais en même temps, cela ne m'aidera pas à avancer. Je veux tout donner pour être avec David. Je pense que certains sentiments commencent à se développer dans mon esprit envers Dou. Je l'apprécie vraiment, j'aimerai tout le temps être dans ses bras, que nos moments intimes dures une éternité. Dès que je le vois mon cœur bat à cent à l'heure pour lui, mes yeux brillent dès que je vois ses yeux. C'est la première fois de ma vie que je ressens cela pour quelqu'un.

D'un coup, l'ascenseur s'ouvre sur le parking. Fred sort d'un pas énergique, je le suis en essayant d'aller aussi vite de lui. Il m'ouvre la porte d'un 4x4 noir. Je m'engouffre dedans. Il se place derrière le volant.

Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant