Chapitre 15

6.8K 327 27
                                    

« Rien ne se passe comme prévu, c'est la seule chose que nous apprend le futur en devenant du passé » de Daniel Pennac, Chagrin d'école.

Le soleil me réveille doucement ce jeudi matin. Mon portable n'a surement pas sonné. Quand je veux le prendre, je vois qu'Emilien a laissé un post-it rose avec un cœur et écris « Je l'ai désactivé pour que tu dormes un peu. Je suis allé courir, je reviens avant que tu sois levée ». Premier mensonge de la journée, cela commence bien. Sur mon portable, un message de David me demande si j'ai passé une bonne soirée et il veut que je lui téléphone pour choisir une date pour la réunion avec le bureau des étudiants ou les plus gros bringueurs des étudiants de droit comme il les appelle. J'ai du retard sur mon emploi du temps du jour avec le réveil que m'impose Emilien. D'un autre côté, je peux le comprendre un peu... Cette nuit n'a pas été reposante.

Je me lève pour prendre une petite douche avant d'aller préparer le déjeuner pour deux personnes que je mets sur mon lit. Emilien rentre quand je finis de me préparer. Il prend une douche rapide avant de venir se mettre dans le lit à mes côté. Je m'approche pour l'embrasser, mais il s'éloigne. Il prend sa tasse de café avant de lancer :

- Faut que tu ailles voir un médecin pour ces cauchemars, enfin ce cauchemar. Je ne veux pas que cela t'arrive si je ne suis pas ici. D'accord ?

Je hoche de la tête, mais je ne suis pas convaincue qu'un quelconque médecin puisse m'aider. D'abord, je déteste les médecins, et puis je ne vais jamais en voir, ils me font plus ou moins peur.

- Rendez-vous vendredi à dix heures. Je t'accompagne.

Génial, la journée ne peut pas plus mal commencer. Je n'ai aucune envie d'y aller, mais il faut que je le fasse pour lui.

Nous finissons le déjeuner tranquillement et dans le silence. Je pose le plateau par terre avant de me jeter sur lui pour lui faire des chatouilles. Il m'a tout d'abord repoussé en grommelant. Mais lorsqu'il voit que j'insiste, il m'embrasse et se place au-dessus de moi. Il continue à m'embrasser dans le cou, tandis que je joue avec ces cheveux encore humide. Nos corps commencent à se frotter. J'aime sentir la chaleur qu'il dégage. Mais d'un coup, il me dit :

- Non, tu es en retard sur ton emploi du temps. Après, tu vas être de mauvaise humeur. Il faut que je parte.

J'aime ce genre de moment avec lui, tout en tendresse. Mais il n'a pas tort, j'ai pleins de choses à faire comme toujours. Emilien est toujours là pour me ramener à la réalité. Il se recoiffe un peu devant le miroir qui surplombe ma commode. Je l'accompagne jusqu'à la porte. Il m'embrasse rapidement avant de partir. Je referme la porte. Je me mets à faire la vaisselle. J'enchaine toute la journée avec des tâches ménagères.

En fin d'après-midi, je me rappelle qu'il faut que j'appelle David. J'espère qu'il ne va pas m'en vouloir d'appeler presque douze heures après qu'il m'ait laissé un message sur mon répondeur.

- David Dreyer, Doyen de la faculté de droit et professeur de droit pénal, bonsoir.

- Bonsoir... C'est Alex...

Il n'a pas mon numéro de téléphone... Je suis un peu déçue. Mais il a tellement de chose à faire. Ce n'est pas toujours facile de diriger une faculté.

- Oh salut, je n'attendais plus ton coup de fil. J'enregistre ton numéro juste après. C'est mon portable personnel. Alors quoi de neuf ? Emilien, l'homme de ta vie, va bien ?

- Rien rien. Oui, il va bien. On se retrouve demain soir.

- D'accord. Je ne commenterai pas, me dit-il d'une voix qui montre l'inverse.

Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...Where stories live. Discover now