Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...

Chapitre 73

« Il n' de n' de l' qu' a su » de Pierre Choderlos de Laclos dans Les Liaisons dangereuses (1782).

David s'approche lentement de moi. Je le regarde en souriant, mais il n'a pas du tout la réaction que j'attends. Il ne répond pas à mon sourire. Il reste impassible comme si quelqu'un lui a annoncé la mort d'une personne. J'arrête alors de sourire.

- Une mauvaise nouvelle ? Je lui demande en murmurant.

Il hoche la tête pour me dire que non. Je commence un peu à paniquer, mais j'essaye de ne rien en laisser transparaitre. Il s'approche de moi et me prend par la main. Dans le silence, il m'emmène dans le couloir, puis dans ma chambre. Il s'assoit sur mon lit et me fait assoir sur lui en me tirant par la taille. Je passe mes bras autour de son cou.

Il pose ses lèvres toutes dures sur les miennes. Cela me fait dire qu'il est soucieux. Il m'oblige à ouvrir les lèvres pour introduire sa langue dans ma bouche. Il me domine très clairement et je le laisse faire, même si je trouve cela désagréable. Il m'agrippe le bras et me fait mal.

Après quelques instants, j'arrive à me défaire de son étreinte et je me dirige vers la salle de bain. J'ouvre l'eau et passe les mains dessous avant de m'en mettre sur le visage. J'essaye de me dire que David ne devient pas comme Emilien.

Je me suis confiée à David aujourd'hui et j'ai l'impression que cela a détruit quelque chose entre nous. Je n'aurais pas dû faire cela. Je dois attendre d'être sure de mes sentiments pour en parler à la personne concernée.

David s'approche de moi par derrière. Il est plus calme, plus protecteur. Il me caresse lentement le bras pour scruter ma réaction. Je ne dis rien.

- Excuse-moi, je n'aurais pas dû, me dit-il le plus calmement que possible. Je veux te rassurer Mon Ange.

Je frissonne, comme d'habitude quand il m'appelle ainsi. Mais je tiens quand même à lui dire que je veux qu'il soit moins secret avec moi. J'ai besoin d'en savoir plus sur lui et quand il a un souci, je veux qu'il me parle.

- C'était qui ? Je lui demande.

- Euh... Ce n'est pas important, dit-il en baissant les yeux pour ne pas croiser mon regard dans le miroir.

Je lève les bras en l'air pour me retourner. Je ne veux pas être soumise à lui, pas cette fois. Dans le lit ou quand l'on fait des galipettes, cela ne me gêne pas d'être dominée. Mais dans ma vie, je veux un peu prendre des décisions pour moi. Ainsi, je veux qu'il se confie à moi pour que je puisse l'aider. Je ne veux pas être sa copine qu'il doit continuellement protéger. Je veux une relation équitable.

- Je veux que tu me parles ! Je lui crie en sortant de la pièce.

Il me rattrape et me prend le bras délicatement en faisant attention à ne pas me faire mal. Je me retourne volontairement pour lui faire face. Il a l'air gêné quand nos regards se croisent. Je hoche la tête et me mets contre lui comme pour m'excuser.

Je réfléchis rapidement et me dit qu'il m'en parlera quand il sera prêt. Il est un peu comme moi pour cela. On a encore un point commun. Je sais donc que je ne peux pas le forcer à me parler et je n'ai pas la foi de jouer aux devinettes avec lui.

Je sens son cœur battre rapidement contre ma poitrine. Il me caresse le dos - nu avec la robe qu'il avait choisi - en remontant jusqu'au haut de ma tête tout en évitant de me décoiffer. Il essaye de me calmer tout en se calmant. Je le ressens à sa respiration, qui ralentit peu à peu.